On aura tout vu
Un impressionnant torrent a traversé le village de Boux-sous-Salmaise, le 15 juillet. Les dégâts sont très importants.

Les photos transmises par Simon Belin, jeune agriculteur à Boux-sous-Salmaise, parlent d’elles-mêmes. L’orage tombé le 15 juillet dans ce petit village de la vallée de l’Oze, en Côte-d’Or, a été très violent, même s’il n’y a pas eu de grêlons. Les pluies diluviennes ont créé un impressionnant torrent qui a fait céder des morceaux de route et impacté plusieurs habitations. Rencontré le lendemain matin dans sa cour de ferme, Baptiste Prévotat avait le balai et la pelle en main pour nettoyer et « arranger » ce qui pouvait l’être. « Nous savions depuis la veille que le département était en vigilance orange, nous guettions, mais tout est allé très vite et de toute façon, il n’y avait rien à faire. De plus, il était difficile d’imaginer ça… », confie l’exploitant agricole, qui était au volant de sa moissonneuse quand les premiers nuages noirs sont arrivés. « Environ 50 mm de pluies sont tombés en 20 ou 30 minutes, je ne sais plus exactement. Cela a pris des proportions hallucinantes de par la topographie du village qui est en forme de cuvette, tout est venu du haut. Une chose est sûre, si les fossés étaient entretenus, les dégâts auraient été nettement moindres. Un projet de radier est également en réflexion depuis longtemps ici, mais rien n’avance. La police de l’eau et le syndicat de rivière ne veulent pas se mouiller, au cas où cela ne marcherait pas », poursuit le Côte-d’orien.
De la casse, forcément
Baptiste Prévotat dressait la liste de ses dégâts : « les 100 m2 du laboratoire de la chèvrerie de ma sœur ont pris l’eau, il y avait 25 cm. Dix congélateurs ont rendu l’âme… L’activité fromagère va forcément être impactée. Et en plus, des dégâts sont peut-être invisibles à ce jour. Nos bâtiments agricoles situés en bas du village y sont passés aussi, nous avions un tas d’orge, environ 15 tonnes. Les dix ou vingt premiers centimètres, au moins, sont fichus. Il y avait 700 m2 de paille et autant de foin : les premières bottes sont à jeter, cela fait du volume, je dirais que cela représente l’équivalent de quatre camions ! La cour de la ferme est à refaire. Nous avons aussi du petit matériel électrique. Deux de nos véhicules ont aussi pris l’eau : nous n’avons pas encore osé les démarrer ! ». Au moins une semaine de travail sera nécessaire pour tenter de remettre « à peu près tout dans l’ordre ». « Cela arrive au pire des moments : celui des moissons, alors que les foins étaient encore loin d’être terminés », soupire Baptiste Prévotat, en regardant un fossé longeant sa ferme : « l’eau a débordé ici aussi. En temps normal, le lit est à un mètre de profondeur mais, par manque d’entretien, il n’y a plus que 40 cm et cela ne pardonne pas. Nos animaux n’ont rien, fort heureusement. Un peu plus loin dans la vallée, nous avons un champ de maïs : un petit ruisseau coule à sa périphérie et la tête d’aqueduc est totalement bouchée, ce problème d’entretien est omniprésent ».