Ovins
Les Suffolk seront là

AG
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Le concours national Suffolk se tiendra en marge de la Fête du Charolais, les 17 et 18 août.

Les Suffolk seront là
Romain Poillot, éleveur à Thoisy-la-Berchère (à droite), accompagné de son apprenti Lilian Masson et d'un de ses béliers.

Saulieu, capitale française du Suffolk ! L’espace Jean-Bertin va accueillir le concours national de cette race ovine originaire d’outre-Manche. Près de 150 animaux sont attendus samedi 17 et dimanche 18 août avec des jugements qui auront lieu tout au long de ces deux journées. « Ce concours se déroule tous les deux ans, soit à Poitiers, soit à Sedan. Il sera délocalisé pour la toute première fois », présente Romain Poillot, membre du comice agricole de Saulieu. Cet éleveur de Suffolk, à Thoisy-la-Berchère, sera de la partie avec les membres de sa famille et près de 30 animaux : « nous prévoyons d’y aller avec une vingtaine de femelles et près d’une dizaine de mâles. Il faut en profiter, les places ne sont pas limitées comme à Paris et c’est à côté de chez nous. D’ordinaire, il nous faut quatre ou six heures de route pour nous y rendre. Là, 10 minutes suffiront largement ! ».

Un jury français et étranger

Les épreuves vont s’inspirer du « système » Charollais, comme le fait remarquer Romain Poillot : « il y a aura un jugement réalisé par une équipe de trois Français. Un autre jury opérera en parallèle, il sera constitué de deux éleveurs belges. Inviter des étrangers et avoir leurs appréciations peut être intéressant. Cela se fait déjà dans des concours Charollais, nous avons trouvé l’idée sympa ! ». Un même ovin pourra donc être « double champion » du concours si les deux jugements se correspondent. « Dans le cas contraire, il y aura un titre de champion décerné par des Français et un autre décerné par des étrangers », poursuit le Côte-d’orien.

Une longue histoire

La famille Poillot élève des Suffolk depuis 1967, la ferme compte actuellement 150 brebis. « Mon grand-père s’était lancé dans cette race suite à un hiver très froid. Sa bergerie était mal isolée et ses anciens moutons supportaient difficilement ces basses températures. Il s’est orienté dans le Suffolk suite à une idée émise par un marchand de bêtes », mentionne Romain Poillot, qui se livre ici à une petite description de cet ovin à peau noire : « cette race est très utilisée pour faire des croisements. Les agneaux Suffolk sont ceux qui ont la vitesse de croissante la plus importante, dans les races bouchères. Les animaux sont de mieux en mieux conformés. Les brebis sont très calmes et très maternelles. Un défaut ? Allez, peut-être les agnelages : en race pure comme chez nous, les agneaux naissent assez gros et sont quelque peu patauds ». Le Gaec Poillot vend la quasi-totalité de ses animaux en reproducteurs (90 % du commerce), le reste étant proposé en caissettes. L’élevage de Thoisy-la-Berchère est l’un des deux cheptels inscrits présents en Côte-d’Or, avec le Gaec Mimeur, de Thoisy-le-Désert, qui sera également présent lors du concours national. « La France compte 35 éleveurs sélectionneurs répartis sur tout son territoire », informe Romain Poillot.

De boulanger à agriculteur
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Portrait

De boulanger à agriculteur

Lilian Masson vient de terminer un stage de cinq semaines au Gaec Poillot. Ce jeune homme de 17 ans originaire de Normier près de Précy-sous-Thil, est scolarisé au lycée La Barotte, de Châtillon-sur-Seine. Ce fils d’agriculteur envisage de s’installer sur la ferme familiale après son bac et une expérience professionnelle en Australie. Sa « voie » n’a pourtant pas toujours été aussi bien tracée : « Au départ, je voulais faire boulanger ! J’ai même fait un CAP pour le devenir, mais travailler avec mon père sur l’exploitation m’a finalement donné envie de m’installer. J’ai pris ma décision il y a un an et demi. À la rentrée, je serai en première CGEA. Je compte m’installer avec Alexis, mon cousin, qui a trois ans de plus que moi. Denis, mon oncle, partira bientôt en retraite et une place va se libérer. Jean-Pierre, mon père, n’est pas encore près d’arrêter mais l’installation se fera progressivement. J’ai envie de partir en Australie un ou deux ans avec mon camarade de classe Augustin Priest : cela devrait faire une belle expérience et je l’espère, un peu d’argent pour la suite ».