Sébastien Ledoux, agriculteur et gérant de l'ETA de l'Auxois-Morvan, dressait un bilan intermédiaire de ses moissons vendredi dernier.
Les entreprises de travaux agricoles ont le vent en poupe avec le non-renouvellement des anciennes moissonneuses et la baisse de main-d’œuvre sur les exploitations. Sébastien Ledoux, agriculteur à Allerey près d’Arnay-le-Duc, a débuté la prestation de services dès 2001, avant même son installation sur la ferme familiale en 2004. L’exploitant agricole, qui avait une seule moissonneuse à l’époque, gère actuellement un parc matériel composé de quatre machines. Sa clientèle est composée d’une trentaine d’agriculteurs dans un périmètre de trente kilomètres autour d’Allerey. Rencontré vendredi dernier, le gérant de l’ETA de l’Auxois-Morvan attaquait ses tout premiers blés et livrait ses impressions sur cette campagne.
Une orge décevante, un beau colza
Les rendements d’orge d’hiver varient de 25 à 63 q/ha, pour une moyenne qui atteint péniblement 45 q/ha : « C’est clairement décevant. En plus, les conditions de récolte ont été très compliquées avec toute cette humidité… Deux semaines, soit deux fois plus longtemps que d’ordinaire, ont été nécessaires pour tout faucher. L’excès d’eau a pénalisé les cultures. Les mauvaises herbes ont été difficiles à contenir, elles ont souvent pris le dessus sur les orges, c’est dommage ». Le colza, terminé lui aussi la semaine dernière, a été beaucoup plus prolifique, fort heureusement : « les résultats vont de 31 à 42 q/ha, avec une moyenne de 35 q/ha. C’est très correct pour notre secteur, les clients sont satisfaits ». Après la déception des orges et la belle surprise du colza, qu’allait donner la troisième culture à récolter, c’est-à-dire le blé ? Sébastien Ledoux partageait quelques doutes sur le sujet : « au moment où nous parlons, seuls 12 ha ont été fauchés, nous commençons tout juste… Le rendement de 42 q/ha que nous obtenons à cette heure n’est pas représentatif, enfin je l’espère ! Des zones ont pris beaucoup trop d’eau et il manque des pieds. Le salissement est également important. J’espère me tromper mais je ne m’attends pas à de très bons résultats, cette culture est pourtant celle que nous battons le plus dans notre périmètre ». Sébastien Ledoux et ses saisonniers avaient prévu d’enchaîner très vite avec l’avoine puis le triticale.
Exploitant en même temps
L’ETA de l’Auxois-Morvan, créée en 2018, opère jusqu’à La Rochepot, Meilly-sur-Rouvres, Saint-Léger-du-Bois et Précy-sous-Thil. La météo très capricieuse des derniers jours et dernières semaines a été gérée du mieux possible, comme l’indique Sébastien Ledoux : « nous avons une machine dans chaque secteur. L’idée est d’être le plus efficace possible dès la moindre fenêtre de tir. Quand nous fauchons chez un client, nous nous empressons d’aller cher le voisin pour perdre le moins de temps possible, tout en réalisant des économies de carburant, cela va sans dire. Dans l’ensemble, je pense que nous nous en sommes plutôt bien sortis ! Nous avons quatre moissonneuses pour 900 ha : cela peut paraître beaucoup, mais il faut bien cela car les parcelles ici sont beaucoup plus morcelées qu’en plaine ». L’entreprise propose d’autres services, principalement du débroussaillage durant la période hivernale. Le reste de l’année et en parallèle de l’ETA, Sébastien Ledoux gère une exploitation agricole qui comprend des ateliers bovin, ovin et avicole. Patrice, son père, est devenu salarié de la ferme depuis son départ en retraite.