Les premières graines de moutarde récoltées dans la plaine dijonnaise donnent un rendement de 15 q/ha. Maintenir cette moyenne permettrait d’honorer la commande des industriels.
De 11 à 21 q/ha : les rendements de graines de moutarde sont meilleurs que l’an passé en plaine dijonnaise. « La hausse est d’environ 30 % par rapport à 2023, mais n’oublions pas que la campagne précédente était particulièrement mauvaise », observe Damien Baumont, président de l’APGMB. L’agriculteur de Barges se contente de ces premiers résultats, même si une moyenne plus élevée était espérée il y a encore quelques semaines : « il est vrai que nous imaginions un peu plus… Mais l’excès d’eau s’est encore accentué et n’a bien sûr pas profité aux cultures dans notre zone, c’est dommage. La moyenne est tout de même de 15 q/ha au moment où je vous parle. Si cette campagne venait à se terminer sur ce score, nous serions en mesure d’honorer la commande des industriels. Cela n’est plus arrivé depuis trois ans ». Damien Baumont, rencontré le 15 juillet, restait très prudent pour la suite des évènements : « les orages se multiplient et un gros sinistre pourrait nous faire baisser la moyenne. Les graines de moutarde tombent moins facilement que celles du colza, c’est vrai, mais quand on voit la violence de l’orage qu’il y a eu à Vitteaux, moutarde ou pas, tout serait très vite par terre dans ce cas ! ».
Dans le bon timing
D’ordinaire, la moyenne des rendements ne fait que baisser au fil de la récolte, sachant que la première zone moissonnée – la plaine dijonnaise — présente les meilleurs potentiels. « Cette tendance pourrait ne pas être vérifiée cette année, et nous l’espérons ! », poursuit Damien Baumont, « nous pensons qu’il est possible de se maintenir à 15 q/ha. D’une part, les terres avec des potentiels moins élevés ont peut-être davantage tiré profit des pluies à répétition. Un deuxième point et non des moindres : nous avons aujourd’hui des terres au nord de l’Yonne, en Seine-et-Marne, dans l’Aube et même dans l’Aisne qui sont en mesure de donner des résultats satisfaisants. À la base, nous nous sommes étendus vers le nord pour trouver de plus faibles pressions d’insectes. Notre région reste et restera bien entendu le fief de la moutarde, la Côte-d’Or compte à elle seule 7 000 des 11 000 hectares de production cette année ». Le président de l’AGPMB fait remarquer que bon nombre d’agriculteurs ont décidé de moissonner leur blé en premier : « ils avaient souvent le choix entre leur blé et leur moutarde, mais les blés, parfois versés, étaient déjà de moindre qualité et de nouvelles pluies n’auraient fait qu’accentuer les problèmes… La moutarde partait avec une longueur d’avance et pouvait sans doute attendre, elle qui sèche très vite après une pluie ».