Abattages
Des flux orientés à la baisse en Bourgogne Franche-Comté
Chaque année, Interbev Bourgogne Franche-Comté publie une carte formalisant les flux d’abattages bovins à l’échelle de la région. L’édition 2022 de cette carte révèle quelques chiffres préoccupants.
Des abattages en baisse globale de 4 % sur la période 2019-2022, une baisse de 2,5 % du nombre d’animaux produits et abattus en Bourgogne Franche-Comté (BFC) entre 2021 et 2022… Les chiffres 2022 concernant les flux d’abattages bovins (hors veaux) délivrés par l’interprofession Bétail et Viandes Interbev BFC sous la forme d’une carte révèlent des tendances préoccupantes. Certes, tout n’est pas négatif. On peut, par exemple noter la hausse relativement importante (20 %) du flux d’animaux provenant de Normandie et des Hauts-de-France, abattus en BFC, entre 2021 et 2022 (de 7721 à 9 473). Une légère augmentation se vérifie également sur le nombre d’animaux provenant des Régions Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) avec +0,5 %. Les flux sortant de BFC pour être abattus ailleurs sont, eux, tous orientés à la baisse, à l’exception des animaux prenant la direction des abattoirs de Normandie ou des Hauts-de-France, dont le nombre est stable par rapport à 2021. Reste que, comme précisé en début d’article, les abattages totaux en BFC sont passés, en quatre ans (2019-2022) de 264 672 à 254 412. Entre 2021 et 2022, la quantité d’animaux produits et abattus en BFC a régressé de près de 3 800 têtes. Que ce soit pour l’élevage ou pour les outils que sont les abattoirs, ces données posent question pour l’avenir.
« Quatre jours au lieu de cinq »
« Les chiffres régionaux sont malheureusement en adéquation avec les courbes observées au niveau national, constate Yves Largy, président d’Interbev BFC. C’est à mettre en lien avec la baisse de production de vaches allaitantes. Le secteur de l’abattage est préoccupé par cette tendance. Certains abattoirs ne tuent plus aujourd’hui que sur quatre jours au lieu de cinq. Or, ils ont besoin d’avoir des volumes afin d’équilibrer des charges qui ne baissent pas. On peut craindre la disparition de certains abattoirs dans les prochains mois ou les prochaines années. Ce n’est pas une certitude mais c’est un risque ». Yves Largy sait, par expérience, que dans ce domaine, par le passé, il y a toujours eu des fluctuations mais dans un contexte global qui n’est pas très bon, l’abattage en BFC dépend de flux d’animaux provenant d’autres régions. Or, quand tout le territoire est touché, ces flux externes sont forcément impactés eux aussi. Le président d’Interbev BFC rappelle aussi qu’il y a une volonté du Conseil régional d’apporter de la plus-value sur notre région, peut-être par le biais d’un plan favorisant une hausse de l’engraissement en BFC : « Il faut reconnaître que nous avons, en BFC, un réservoir d’animaux engraissables relativement important ». Une orientation qui, si elle se concrétisait, pourrait renforcer le nombre d’animaux produits en BFC. Mais il faudra que les éleveurs qui s’engageraient sur cette voie retrouvent une rentabilité et une rémunération motivantes. Reste à voir quelles seront les tendances 2023, dans un contexte de forte concurrence liés aux importations…