Patrimoine
Un morceau d'histoire au cœur de Coulanges-la-Vineuse

Christopher Levé
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En plein cœur du village de Coulanges-la-Vineuse, se trouve un ancien pressoir viticole, qui daterait, selon les estimations, du Moyen-Âge. Un patrimoine unique que nous sommes allés voir pour vous. 

Pressoir
Le pressoir de Coulanges-la-Vineuse se trouve en plein coeur du village.

Il y a des morceaux d’histoire, parfois à quelques pas de chez nous, dont on ne soupçonne pas toujours l’existence. Cette semaine, nous allons vous parler de l’un d’entre eux, le pressoir viticole de Coulanges-la-Vineuse, situé en plein cœur du village. À l’heure actuelle, l’année exacte de sa création n’est pas connue. Mais sur l’une de ses poutres, une date est inscrite : celle de 1751. Pourtant, le pressoir semble plutôt correspondre à une époque bien plus ancienne. « On ne sait pas si cela correspond à la date de son installation ou à une date de restauration », confie Élisabeth Lips, adjointe à la mairie de Coulanges-la-Vineuse. « On pense que ce pressoir date plutôt du Moyen-Âge. On a fait des comparaisons avec des pressoirs similaires que l’on trouve au château du Clos de Vougeot (Côte-d’Or) et à Champvallon. Ces pressoirs sont construits d’après des techniques médiévales allemandes, semblables à celles que l’on retrouve sur celui de Coulanges-la-Vineuse. C’est un pressoir à abattage, comme il est appelé ».
S’il n’est plus actif aujourd’hui, ce dernier a toutefois servi jusqu’au début du XXe siècle, aux alentours de 1921 et 1927.

Une vue sur le puits d’ancrage

On lui trouve plusieurs particularités. « La première, est qu’il est de très grande taille. Il est constitué de quatre poutres de 10 mètres de long provenant du bois de la forêt de Saint-Fargeau. Autre particularité : il possède un puits d’ancrage dans le sol, très ancien, avec des tessons inversés. Ce sont des blocs de bois qui forment comme une toile d’araignée autour de la poutre qui permet d’avoir de l’humidité sur cette même poutre », détaille Élisabeth Lips. « Aussi, le pressoir possède une roue supplémentaire, située à côté de la roue principale à taquets, qui a été installée pendant la première guerre mondiale. Celle-ci permet de démultiplier les forces de manière que moins de personnel soit nécessaire pour faire tourner le pressoir. Les hommes étant à la guerre à cette période, il ne restait que les femmes et les enfants. C’était donc à eux de poursuivre le travail au pressoir. Avec ce système de roue supplémentaire, il pouvait fonctionner qu’avec une ou deux personnes. Il suffisait de relier les deux roues entre elles par une corde et de faire tourner la première pour que la seconde s’actionne à son tour. C’est un système plutôt ingénieux et assez rare ».
Encore aujourd’hui, le pressoir possède toutes ses pièces d’origine. « On trouve encore par exemple le caveau en pierre qui permettait de recueillir tout le jus du raisin », ajoute l’adjointe à la mairie du village.

Le musée de la vigne

Ce morceau d’histoire est bien évidemment accessible aux visites, sur rendez-vous, auprès de la mairie de Coulanges-la-Vineuse. Avec pour but de « transmettre le patrimoine du village et les savoirs ancestraux », assure Élisabeth Lips.
Le pressoir n’est d’ailleurs pas le seul endroit historique du village. Toujours dans la thématique de la viticulture se trouve, juste en face, le musée de la vigne. « Il est composé de deux salles : la première où l’on retrouve tout ce qui est outils et mobilier liés au travail de la vigne ; la seconde où l’on retrouve un patrimoine vernaculaire lié à différentes thématiques sur l’histoire du village. Dans cette salle, il y a par exemple le kiosque du village, datant de la fin du XIXe siècle, qui a été reconstitué ».
À travers ce musée, Coulanges-la-Vineuse met son histoire à l’honneur. « Le musée est installé dans les locaux d’une ancienne entreprise viticole. On a gardé de grosses cuves en céramique datant du début du XXe siècle, jusque dans les années 1950. Des cuves qui ont été fabriquées pour stocker et revendre du vin, à l’époque où des viticulteurs s’étaient lancés dans le négoce de vin afin de rebondir après la destruction d’une majorité des parcelles du vignoble du Coulangeois, à la fin du XIXe siècle, après le passage du phylloxéra de la vigne, une variété de pucerons ravageurs parasite de la vigne ».
Quelques bénévoles du village travaillent également sur un projet, toujours en lien avec le musée. « On est en train d’inventorier divers outils ancestraux de la vigne dans le but de les exposer dans le musée. Le projet consiste à proposer une chronologique liée à l’histoire des techniques viticoles et agricoles. C’est un gros travail, que l’on fait petit à petit », conclut Élisabeth Lips.
Le patrimoine de Coulanges-la-Vineuse ne s’arrête pas là. Prochainement, vous retrouverez dans le journal un article qui mettra en avant la maison renaissance et la maison Jeanne d’Arc. De quoi en apprendre encore un peu plus sur ce village qui, comme le dit l’adjointe à la mairie, « a beaucoup de cachet et peut proposer un patrimoine architectural allant du XIIe au XXIe siècle ».

Note : Toutes les informations sur le pressoir et le patrimoine de Coulanges-la-Vineuse sont à retrouver sur le site coulangeslavineuse.fr. Les visites du pressoir se font sur rendez-vous, auprès de la mairie, au 03 86 42 20 59.