Découverte et préservation
La tourbière, un milieu unique et fragile

Chloé Monget
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Dans le cadre de la journée mondiale des zones humides, le Parc naturel régional du Morvan organisait des balades sur certains de ces espaces comme la tourbière du Vernay à Saint-Brisson.

La tourbière, un milieu unique et  fragile
Au total, la Réserve naturelle régionale des tourbières du Morvan abrite 12 tourbières et prairies paratourbeuses.

« Les zones humides ont un intérêt pour tous. Que ce soit pour la biodiversité ou la réserve en eau, elles ont leur importance. Cette dernière a d’ailleurs de plus en plus de sens face au réchauffement climatique, et il est donc nécessaire de faire découvrir les avantages d’une zone humide » précise Vanessa Damianthe, chargée de mission Natura 2000 auprès du Parc naturel régional du Morvan, qui animait la balade autour de la tourbière du Vernay à Saint-Brisson le 5 mars denier. Dans cette mission, elle était accompagnée de Colombe Baucour, chargée de mission éducation à l’environnement et au développement durable : « la tourbière est un univers unique et fragile qu’il faut préserver le plus possible car elle a un rôle important dans le paysage du Morvan. Mais, pour ce faire, il faut comprendre la formation de ce paysage ».

Des intérêts multiples

Vanessa Damianthe détaille que : « Les zones humides et particulièrement les tourbières font office d’éponges. Elles accumulent l’eau en cas de forte pluie, limitant ainsi les inondations. Puis, lorsque l’eau manque, elles redistribuent celle qui avait été accumulée. Cela profite donc à la faune, mais également la flore qui y est d’ailleurs souvent exceptionnelle. Par exemple, l’étang Taureau abrite la Droséra intermédiaire, une rareté à préserver. Enfin, les zones humides stockent le carbone ; encore un point essentiel pour l’avenir ».

Sur le fil

Mais, si ces milieux humides sont uniques, ils sont également très fragiles comme le souligne Colombe Baucour. « Les années sèches, avec les canicules successives, sont un véritable problème. Elles provoquent un déséquilibre de la zone humide à cause d’un déficit hydrique. Alors le milieu change et avec lui tout ce qui en dépend (faune et flore). Aujourd’hui, on voit qu’il y a une transformation du paysage notamment avec la disparition progressive des hêtres, autrefois adaptés au Morvan, mais qui deviennent de plus en plus rares avec la montée des températures » .

Des solutions ?

Afin que les zones humides ne disparaissent pas du paysage nivernais, Colombe Baucour conseille : « si les particuliers ou les exploitants agricoles voient qu’un endroit est plus humide, ils peuvent y créer une mare afin de favoriser cette zone humide. Certes, pour certains cela peut être un manque à gagner, mais en fait il faut voir cela comme l’ajout de biodiversité et d’humidité (avec un rôle de régulateur en période chaude), donc de vie, sur son terrain ; en somme, c’est du gagnant-gagnant. D’ailleurs, de nombreuses aides existent désormais pour créer des zones humides ; parfait pour se lancer dans un tel projet ».

Une balade pour s'informer
Sept tourbières du Morvan sont ouvertes au public, dont celle du Vernay.

Une balade pour s'informer

Lors de la balade dédiée à la tourbière du Vernay, Marie-Hélène Gallois avait fait le déplacement avec son petit-fils Roman, 11 ans, passionné de nature : « Il y a plein de choses à faire dans le Parc du Morvan qui est bien préservé. J’ai pu voir les 6 tourbières accessibles au public et je trouve cela fantastique. Elles accueillent des animaux variés et des plantes diverses. Aujourd’hui, je pourrais apprendre plus de détails sur tout cela ».