Chambre d'agriculture / Alysé
Le Gaec Joffrin, première affiche des JPO bâtiments d'élevage

Chambre d'agriculture de l'Yonne et Alysé
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Les journées portes ouvertes de bâtiments d'élevage, organisées par la Chambre d'agriculture de l'Yonne et Alysé, ont lieu du mardi 13 au vendredi 16 février. La première journée se fera au Gaec Joffrin, une exploitation en bovin lait, à Villiers-Vineux, le mardi 13 février, de 14 heures à 16 h 30. 

Chambre/Alyse
Le Gaec Joffrin ouvre ses portes à l'occasion des journées portes ouvertes de bâtiments d'élevage (photo : Chambre d'agriculture de l'Yonne).

Bien connu, dans le monde de l’élevage laitier, le Gaec Joffrin poursuit son chemin et prévoit l’avenir. Basé sur la commune de Villiers-Vineux, le Gaec est composé de quatre associés : Laurent et Luc Joffrin, Pierre Caziot, et Gérard Desvaux.
L’exploitation de polyculture élevage compte 380 ha de SAU, dont 221 ha de surfaces cultivées. Le troupeau mixte, est composé de 83 vaches laitières et 29 vaches allaitantes.
C’est en 1986 que Laurent Joffrin s’installe en Gaec, avec ses parents (Gaec Joffrin Père et Fils). Luc Joffrin vient rejoindre le Gaec en 1991. Le troupeau de vaches laitières se trouve au cœur du village. Ils développent le troupeau avec de bons résultats, tant sur le plan quantitatif, que sur les aspects génétiques. Pour preuve, la célèbre gagnante de la section jeune du concours Eurogénétique portait bien son nom (elle s’appelait Chic), on la retrouve en photographie sur la pancarte à l’entrée de l’exploitation et exposée le bureau avec son trophée. De bons souvenirs pour les éleveurs et leurs parents. « Depuis nous n’avons plus participé aux concours », précise Laurent Joffrin, « faute de temps, mais cela nous laisse de bons souvenirs ».
Il poursuit : « À la retraite de nos parents, nous avons cherché à développer l’élevage. Il n’était plus possible d’agrandir où nous étions. Nous avons choisi de nous délocaliser à l’extérieur du village. Pierre Caziot, un enfant du village mordu d’élevage, est revenu nous rejoindre en 2012. Puis, c’était au tour de Gérard Desvaux, en 2014 ».

Des éleveurs bâtisseurs

Comme ils avaient un budget limité et un esprit de bâtisseurs, les associés se sont lancés dans l’autoconstruction du bâtiment de vaches laitières. Ils construisent tout de A à Z, depuis le terrassement, jusqu’aux finitions, en passant par le montage de la charpente, la couverture, la maçonnerie, le carrelage, l’isolation, la peinture etc.
« Sur la base d’une charpente achetée en kit aux établissements Gibeaux, nous avons tout construit, en dehors de la fosse sous caillebotis, et de la salle de traite », indique Luc et Laurent Joffrin. « Depuis cette construction, nous avons poursuivi, la construction des silos, puis le déplacement de notre ancien bâtiment de vaches laitières, pour le réaménager et le transformer en bâtiment génisses ».
À l’arrivée de Pierre Caziot, Laurent et Luc Joffrin reprennent un troupeau de vaches allaitantes et construisent le bâtiment pour les vaches allaitantes.
À l’arrivée dans l’élevage, on sent la rigueur et l’organisation. Toutes les tâches sont partagées et planifiées. Les quatre éleveurs échangent peu, mais chacun connaît son rôle. Curage, travaux des champs, entretien du matériel, alimentation, surveillance des animaux. Le travail est fait, tout est à jour. Il faut dire que la main-d’œuvre est en adéquation avec la taille de l’exploitation.

L’intégration de la traite robotisée

Les éleveurs choisissent d’investir dans deux stalles robotisées, pour remplacer leur salle de traite et surtout soulager le travail d’astreinte et les problèmes d’épaules. Le choix se porte sur deux stalles d’occasion reconditionnées, pour un investissement de 138 500 € qui, selon eux, « restait pour nous abordable, même si n’avons pas bénéficié de subventions. Il est vrai que deux stalles neuves nous auraient coûté pratiquement le double », assure Laurent Joffrin.
Le bâtiment était adapté à la mise en place des robots. Les éleveurs ont choisi de positionner les stalles à l’emplacement de l’ancienne aire d’attente. « Nous avons fait une traite sur un seul quai au moment de la mise en place de la seconde stalle », poursuit Laurent Joffrin.
Aucuns travaux de terrassement, pour l’évacuation des eaux de lavage, ont été nécessaires puisque le robot a été posé sur la fosse caillebotis. « Quelques panneaux isolants d’occasion, quelques marches en béton pour garder la main, quatre barrières, pour la circulation des animaux et le tour était joué. Ensuite 15 jours et 15 nuits pour habituer les vaches. Aujourd’hui nous sommes satisfaits », se réjouit-il.
Concernant les charges de maintenance des robots, elles sont élevées au regard de leur ancienne salle de traite. « Nous avons un contrat de maintenance complet pour 1 700 € par mois, à cela nous devons ajouter les consommables (lessives, peroxyde, produits de trempage etc..) pour un coût annuel de 4 500 €. Les 25 000 € annuels pour la maintenance représentent 18 % du budget investissement, c’est un point important qui est lié à la technicité de la machine et aux conditions d’utilisation (fonctionnement 24 heures/24, humidité, contact avec les pattes de vaches, poussière etc..) », conclut Laurent Joffrin.
En somme, le Gaec évolue avec son temps, toujours avec une volonté de maîtrise des coûts et une volonté de partage des tâches, en limitant le travail d’astreinte. Autant de choses qui seront présentées lors des JPO bâtiments d’élevage, le mardi 13 février.

Un rendez-vous incontournable

Chaque année la Chambre d’agriculture de l’Yonne et Alysé proposent aux éleveurs de découvrir des bâtiments d’élevage innovants. Pour cette édition 2024, la Chambre d’agriculture de l’Yonne et Alysé ont sélectionné des bâtiments multifonction et astucieux. Avec pour but de découvrir les nombreuses idées, parfois inédites, des éleveurs, pour faciliter leur travail quotidien en élevage tout en améliorant le confort des animaux. Rendez-vous du 13 au 16 février dans les bâtiments d’élevage de demain.