La Marche
Participer à son épicerie

Léna Lambert
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Si Marzy n’a pas encore trouvé de local pour ouvrir son épicerie participative, la commune de La Marche, elle, commence les travaux de son Supermarchois. Julie Mousselon, Élodie Givois, et Claudie Lanoizelée, porteuses du projet, détaillent leurs espoirs.

Participer à son épicerie
Claudie, Julie et Élodie (de g. à d.) précisent que « les dons sont acceptés pour meubler les 60 m2 du Supermarchois. Certains sont déjà arrivés comme des chaises pour le café, un frigo et un bureau ».

À l’image de Marzy, d’autres communes sont intéressées par l’implantation d’une épicerie participative (aidée par Bouge Ton coQ et le Conseil départemental – voir notre précédente édition), comme Pougny, Urzy et La Marche. Pour cette dernière, les habitants ont déjà trouvé un nom : « le Supermarchois » et les travaux ont déjà commencé dans le local. Les initiatrices du projet, Julie Mousselon, Élodie Givois, et Claudie Lanoizelée, Marchoises insistent : « l’épicerie participative est un moyen de retisser du lien entre les résidents et tendre vers un système de consommation de proximité, avec des produits locaux ». Pour comprendre leur motivation, il faut remonter le temps de quelques mois.

Genèse du Supermarchois

Selon « Bouge ton coQ », environ « 60 % des villages n’ont plus de commerce », engendrant un certain isolement des résidents desdits bourgs à l’image de Claudie, 49 ans, conseillère emploi et handicap, arrivée à La Marche en 2020 : « Nouvelle ici, je n’avais pas forcément d’amis et l’absence de commerce rend les interactions sociales rares » ; un constat partagé par une de ses amies, Julie, 38 ans, mentor entrepreneurial et habitante de la commune depuis 2021. Cette dernière, qui connaissait déjà « Monépi »*, pointe : « je trouvais l’idée très sympa et en m’informant plus en avant j’ai décidé de répondre à l’appel à projet Bouge ton coQ ! - soutenu par le Département. Une fois tout ceci lancé, Claudie a proposé de me rejoindre. Puis, quand nous avons évoqué le sujet en mairie, l’enthousiasme fut au rendez-vous ! ». Sensible au projet, la municipalité de La Marche met en relation le duo avec Élodie, 37 ans et Marchoise depuis 2014 : « travaillant en restauration, je connais la qualité des produits locaux et il me paraît indispensable et que chacun puisse y accéder peu importe son âge, le temps alloué aux courses ou sa mobilité. L’épicerie participative permet de résoudre ces problèmes, je me suis donc associée à Claudie et Julie pour monter le projet ».

* plateforme logistique et de gestion de Monépi mettant également en relation les producteurs et consommateurs (https://www.monepi.fr/).

En pratique

Ainsi, les produits du Supermarchois proviendront des producteurs locaux (toute production possible), du réseau « Mon épi » (pour passer les commandes et pour les denrées non disponibles dans le département), et des grossistes (produits d’hygiène, etc.). « Toutes les productions locales sont les bienvenues ! », sourit Julie avant d’ajouter : « ceci dit nous essayerons de ne pas avoir de doublons ». Pour l’approvisionnement, les adhérents de l’association de gestion iront directement chercher certaines marchandises - n’engendrant aucun coût pour ces producteurs – pour d’autres, les producteurs livreront eux-mêmes les denrées à l’épicerie. Claudie rebondit : « Nous achetons au producteur, et nous revendons à prix coûtant. Les exploitants doivent donc uniquement préparer les commandes pour l’épicerie ». Enthousiastes, elles souhaitent aller plus loin…

Aller plus loin

« Les adhérents pourront boire un café durant les horaires d’ouverture ». Si cette prestation ravit la majorité des habitants, certains souhaiteraient un fonctionnement plus « normal » : pouvoir profiter du café sans adhérer à l’association. Julie, Claudie et Élodie stipulent : « il y a encore pléthore d’idées dont la mise en place d’un potager participatif dans le terrain de l’épicerie ou d’un système de troc entre adhérents (bocaux, plants, etc.) ; c’est cette dynamique positive à laquelle nous voulions contribuer ! ». Le trio espère une mise en service du Supermarchois en juillet.

Comment ça marche?

Bouge ton coQ ! (en partenariat avec le Conseil départemental) accompagne la création d’épiceries participatives mises en relation avec « Monépi » : plateforme de gestion des produits (frais, secs etc). Pour devenir client, il faut adhérer à l’association créatrice de ladite épicerie et donner deux heures de son temps par mois (hors 70 ans ou contre indication médicale). Le montant des adhésions (différent pour chaque épicerie) servira à payer les frais : eau, électricité, etc. Pour La Marche, ils sont fixés à 15 euros pour une personne par an ou 25 euros par famille par an. Pour rappel, dans la Nièvre, le Conseil départemental a débloqué une enveloppe de 20 000 euros pour soutenir les projets rattachés à Bouge ton coQ. Plus d’informations sur : https://www.bougetoncoq.fr/ ou toute demande spécifique à karine.drouillot@nievre.fr ou m.alquier@bougetoncoq.fr