Jeunes agriculteurs
L'élevage dans le sang

AG
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Baptiste Fagotet a rejoint la ferme familiale en début d'année. Son frère Clément prendra tôt ou tard la même direction.

L'élevage dans le sang
Les deux jeunes de Thoisy-le-Désert figurent sur une vidéo de Terres de Bourgogne, postée la semaine dernière sur Facebook.

Il y a tout juste un an, Baptiste Fagotet passait les oraux du BTS Acse, à Fontaines en Saône-et-Loire. Le jeune homme participe aujourd’hui aux différents travaux de l’exploitation agricole gérée par Patrice, son père. « Tout est allé très vite pour moi car je me suis installé le 1er janvier. Travailler sur la ferme, c’est ce que je voulais faire depuis tout petit. J’ai même entamé les démarches d’installation au cours de mes études, en février 2022, pour ne pas perdre de temps », commente le jeune homme de 20 ans. Ce « mordu » d’élevage n’est évidemment pas dépaysé dans son nouveau quotidien : « j’étais déjà très impliqué sur l’exploitation, autant que je le pouvais. Mais mine de rien, quand nous sommes à l’école, nous ratons pas mal de choses. Par exemple, la gestion et la comptabilité sont deux nouvelles notions pour moi. Je suis là pour apprendre, même si je pense m’y être bien préparé en ayant opté pour le BTS Acse ».

Les moissons à l’horizon

Baptiste Fagotet élève 160 vaches charolaises à Thoisy-le-Désert, près de Pouilly-en-Auxois. Sa première campagne de vêlages s’est très bien déroulée. Les foins, terminés tout début juin, ont eux aussi donné un bon résultat : « c’est une très bonne récolte en quantité et en qualité. D’ordinaire, nous rentrons environ 650 bottes pour un rendement de 4,5 tMS/ha. Cette année, nous devons être à 800 bottes, avec un rendement de 6 tMS/ha, ce qui est très bien et de très bon augure pour les animaux, surtout si nous devons faire face à une nouvelle sécheresse ». Les moissons pointent désormais le bout de leur nez. À la parution de cet article, la moissonneuse pourrait déjà être de sortie : « si ce n’est pas le cas, nous n’en serons pas loin. Il y a encore un mois, nous pensions commencer les moissons autour du 14 juillet. Mais les cultures évoluent très vite avec le temps chaud que nous avons. Je pense notamment aux orges, par lesquelles nous commencerons ». Baptiste Fagotet était optimiste pour son colza, mais un certain nombre de plantes a versé, ce qui pourrait compromettre le rendement. Pour le blé, c’est la grande interrogation : « un peu d’eau leur ferait le plus grand bien, ils n’ont peu eu la chance d’être beaucoup arrosés. L’orage du 11 juin, ce n’était pas pour nous. Des villages voisins ont reçu une vingtaine de millimètres quand d’autres en avaient seulement trois ou quatre… ». Les précipitations étaient également attendues dans les cultures de maïs : « là, cela va devenir très urgent, le maïs a bel et bien poussé mais il commence à végéter ».

Un métier d’avenir

Membre de l’équipe JA de Pouilly-en-Auxois, Baptiste Fagotet fait part d’un optimisme certain pour la profession : « il faut croire en notre métier, il y a de l’avenir en agriculture et dans l’élevage en particulier. Il faudra toujours nourrir la population ! Ce que nous avons entendu de la part de la Cour des comptes, il faut le mettre de côté, même si cela nous a beaucoup agacés… ». Le Gaec La Chapelle a de beaux jours devant lui puisque Clément, le frère de Baptiste, compte lui aussi s’installer. Ce jeune homme de 15 ans devra toutefois attendre encore un peu et prendre son mal en patience : « Je suis en seconde Bac pro à Fontaines. Il n’y aura sans doute pas de place pour moi dès la sortie des études, alors je pense aller travailler ailleurs avant de rejoindre la ferme familiale, le jour où notre père partira en retraite. Ce n’est pas pour tout de suite car il a aujourd’hui 51 ans ! ».