Des juges européens de la race Brune avaient rendez-vous les 8 et 9 novembre en Côte-d'Or pour une session d'harmonisation.
C’est une rencontre qui se déroule tous les ans, à chaque fois dans un pays différent. « Du moins, quand le covid est absent », fait remarquer Olivier Bulot, directeur de Brune Génétique Services. Cette session d’harmonisation des juges européens, programmée en France, a enfin pu se tenir après deux reports consécutifs en 2020 et 2021. La première journée organisée à La Barotte était dédiée au pointage. « L’objectif était d’harmoniser la manière de pointer la vache brune en Europe. Certes, nous avons tous la même liste de critères à évaluer, mais il fallait vérifier que les mêmes notes étaient bien adressées à un animal donné », souligne Olivier Bulot. Le lendemain, un jugement de 22 Brunes s’est déroulé à Montmoyen, au sein du Gaec Changarnier. Un concours avec 17 vaches et 5 génisses était simulé, comme l’explique le directeur de BGS : « nous avions quatre sections, comme sur un événement officiel. Les 24 juges présents ont tous établi leurs classements. Les résultats ont été mis en commun, pour un débriefing. Cela nous a permis de finaliser la position européenne sur la vache Brune. Si demain, nous avons ces mêmes animaux sur un concours, le classement devra être le même qu’aujourd’hui. Cette session d’harmonisation nous donne aussi et surtout une direction à prendre en Europe, pour déterminer le modèle de vaches que nous voulons mettre en avant ». À ce titre, les vaches de grande taille seront de moins en moins recherchées à l’avenir : « nous ciblons plutôt des animaux équilibrés, pour obtenir une meilleure longévité et une meilleure productivité tout au long de leur carrière. Un animal hors sujet au niveau de la taille pourra être déclassé en concours », apprend Olivier Bulot.
Quatre Côte-d’oriens
Des juges de huit pays étaient de la partie : Italie, Suisse, Autriche, Allemagne, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et bien sûr France. Quatre éleveurs de Côte-d’Or figuraient dans le groupe avec Émeric Loosli (Chazeuil), Sébastien Petitjean (Pothières), Alain Terrillon (Griselles) et Mickaël Clerget (Courcelles-Frémoy). « La dernière session d’harmonisation s’était tenue en Slovénie en 2019 », rappelle le dernier éleveur cité, « en France, la Lozère l’avait accueillie en 2014. Et quelques années encore plus tôt, elle s’était déroulée dans mon ancienne ferme, à quelques pas du Gaec Changarnier, déjà ici, à Montmoyen ». Mickaël Clerget, qui préside le syndicat départemental de la race Brune, souligne l’importance de ce rendez-vous : « il nous permet d’être sur la même longueur d’onde. Il nous appartient, ensuite, de transmettre le message sur nos territoires respectifs. Oui, le plus grand changement de cap concerne les vaches de grande taille. Elles ont été recherchées un temps, surtout chez nous. Mais aujourd’hui, avec les coûts d’élevage tellement importants, nous devons rentabiliser au mieux sur du long terme. Le critère longévité devient d’autant plus important. Une grande vache présente plus de risques d’avoir un accident qu’une vache passe-partout. La qualité des membres et celle des mamelles restent des critères toujours très importants, il faut dans le même temps beaucoup de puissance, qui est souvent synonyme de bon vieillissement ». L’ensemble des participants à cette session ont remercié les deux structures qui les ont accueillies, à savoir La Barotte et le Gaec Changarnier, sans oublier leur mise à disposition de superbes animaux pour le bon déroulé de cette harmonisation.
