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Produire du colza tout en préservant la qualité de l'eau, c'est possible

Christopher Levé
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Le mardi 13 juin, l'UPVY a animé un webinaire sur la thématique « la qualité de l'eau dans l'Yonne : un enjeu de bien commun », à destination des maires et des élus parlementaires du département, dans le but de les sensibiliser sur le sujet. Car pour l'UPVY, l'objectif est de maintenir la production de colza dans l'Yonne, tout en assurant une eau de qualité. 

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L'UPVY souhaite maintenir la production de colza dans le département.

Si l’UPVY veille autant à maintenir la production de colza dans l’Yonne, c’est parce que cette plante possède bien des avantages. « Le colza est une culture primordiale dans les rotations de l’Yonne, en sols argilo-calcaires », expose Michaël Geloen, conseiller technique à Terres Inovia.
Si le colza est une culture présente un peu partout en France, elle l’est particulièrement dans les zones intermédiaires, comme l’Yonne (le département était d’ailleurs de plus gros producteur français il y a une dizaine d’années, ndlr), qui est un grand bassin de production agricole représentatif des plateaux bourguignons : avec des sols agricoles argilo-calcaires moyens à superficiels où le potentiel de production est limité et où le choix des espèces en grandes cultures est restreint.
Le colza est alors une tête de rotation parfaite dans ces terres. Mais aussi une culture robuste qui s’adapte aux conditions de sol et de climat, ainsi qu’une culture crucifère qui rompt le cycle des céréales à pailles. « C’est également une plante résiliente qui compense tout au long de son cycle », continue Michaël Geloen.
Autres avantages du colza : « la plante elle a des effets positifs sur les autres cultures de l’assolement, elle permet une meilleure infiltration de l’eau grâce à ses racines pivotante, elle est présente sur les parcelles presque 11 mois de l’année (ce qui contribue à lutter contre l’érosion), c’est un piège à azote très performant et elle est un réservoir à carbone car c’est une plante essentiellement cultivée en non-labour », liste-t-il.
Enfin, c’est une plante qui sert de refuge à de nombreux insectes, oiseaux et mammifères, ainsi qu’une source d’énergie pour les abeilles (le miel de colza représente environ 15 % de la production en France).

Une surveillance accrue des molécules dans l’eau

Produire du colza, oui, mais ce n’est pas pour autant que la qualité de l’eau dans le département se retrouve impactée. Car le second objectif pour l’UPVY est là : préserver la qualité de l’eau. Pour cela, une surveillance accrue est faite. « L’Yonne est un département où les sols sont superficiels, peu profonds et peu protecteurs sur les couches géologiques. Le lien est souvent direct et rapide entre l’activité des surfaces et les eaux captées », indique Édith Foucher, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
« Dans le département, il y a une forte sensibilité aux pollutions ponctuelles et diffuses (nitrates, bactéries fécales, turbidité, hydrocarbures). Ainsi, la question des détections des produits phytos est travaillée depuis les années 2000 », ajoute-t-elle.
Beaucoup de molécules phytosanitaires ont été détectées en eau brute en 2022, ce qui est dû à un contrôle sanitaire renforcé avec des paramètres physico-chimiques recherchés (environ 50 en 2000 ; 596 depuis 2019). Toutefois, il y a aujourd’hui beaucoup moins de détections au-dessus de la norme, d’après les données SCPIDY. « Il y a une forte surveillance d’émergence de nouvelles molécules », assure Édith Foucher.
C’est pourquoi l’objectif pour les agriculteurs est d’activer l’ensemble des leviers agronomiques et d’associer leurs projets à ceux des collectivités, toujours dans cette optique de préserver au mieux la qualité de l’eau, qui nous concerne tous.