Maraîchage
Premier bilan pour Cultiv’On Bio

Chloé Monget
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Cela fait plus d’un an que la production a été lancée sur le chantier d’insertion de Sermoise-Challuy, nommé « Cultiv’On Bio ». L’occasion de faire un premier bilan.

Premier bilan pour Cultiv’On Bio
Les poivrons installés dans la serre, en août 2023. Crédit photo : Asem 58.

Le projet « Cultiv’On Bio » a véritablement débuté en 2021 par l’acquisition du Conseil départemental de parcelles agricoles à Challuy - Sermoise (1). Depuis, la production maraîchère a été lancée par l’Asem 58. Avec la fin de la première campagne, l’association tire certaines conclusions pour envisager l’avenir. Éric Rabret, directeur des activités professionnelles de l’Asem 58 en dévoile les détails.

« 2023 fut une année de tests divers et variés afin de voir ce qui pouvait pousser sur ce terrain. Avec un appui technique de l’État, du Conseil départemental et de l’Agglomération de Nevers et un accompagnement de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, du CFPPA de Challuy et de Bio Bourgogne Franche-Comté, nous avons ajusté nos productions. Il est également indispensable de rappeler que, pour les conseils culturaux, nous sommes en lien direct avec la Baratt’ABio et le Jardin du Vernai. En plus de cet aspect de conseils, nous travaillons étroitement avec ces derniers afin d’ajuster notre production pour apporter un complément aux leurs. En effet, il n’est nullement question d’être concurrentiel des maraîchers professionnels ».

Imprévus et adaptation

Ainsi, pour 2023, la campagne se clôture avec six tonnes de légumes produits (tous confondus). Éric Rabret et l’équipe de l’Asem tirent quelques conclusions comme pour les carottes, dont le résultat n’a pas été au rendez-vous : « la variété Naval a totalement pourri sur pied ». En cause, un terrain très hydromorphe : « nous sommes dans une zone humide, le drainage étant proscrit, nous avons donc trouvé des alternatives ». Parmi elles, une rigole a été creusée autour de la serre afin de l’utiliser dans son intégralité, et, côté cultures, des méthodes spécifiques ont été sélectionnées : « pour 2024, nous partons sur une production sur buttes pour les carottes, les poireaux ou encore les céleris afin de ne pas revivre la déception des Naval ». Pour compléter cela, des essais vont être menés notamment sur des panais ou encore des courges de plein champ.

Des mains indispensables

Pour l’avenir, l’Asem 58 souhaiterait produire des aromates, et à plus long terme des petits fruits. Éric Rabret souligne : « Pour ces deux activités, il nous faudra plus de personnel sur le site. L’effectif minimum est de 8 salariés, mais nous souhaitons élargir cela. Afin d’attirer plus de monde nous souhaitons mettre en avant deux éléments importants : que l’activité devienne un support de projet professionnel, pour d’éventuelles installations ou encore un espace de formation qui permettrait également de partager le personnel avec les autres maraîchers s’ils en ressentent le besoin ».

Pour qui ?

En attendant, d’autres enjeux sont à relever pour l’Asem 58 comme le précise Éric Rabret : « En été 2023, nous avons eu une grosse production, mais moins de commandes au niveau de la restauration collective. Nous devrons donc ajuster cela. De plus, nous avons un autre enjeu concernant l’engagement des commandes. En effet, nous allons mettre en place un questionnaire pour les restaurants collectifs afin d’adapter notre production à la demande afin de ne pas avoir de perte et être assuré que ces commandes soient honorées des deux côtés ». Pour le moment, l’Asem fournit quatre collèges, un lycée et un Ehpad à Nevers et ses alentours. Éric Rabret pointe : « une crèche rejoindrait le carnet de commandes pour 2024, et sûrement d’autres d’ici la fin de l’année ». Éric Rabret conclut : « notre maître mot pour l’avenir est la cohérence. Car il faut que nos objectifs soient en accord avec ce que nous avons entre les mains. Et, je suis persuadé que si cohérence il y a, ce sera une réussite ».

1. Voir TDB n° 1659, 1717, 1689.