Formation
L'alliance du geste et de la réflexion pour la vigne

Berty Robert
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Un atelier taille de vigne était proposé à la CCI de Côte-d’Or par l’Anefa, dans le cadre de la Fabrik de l’Orientation. Initiés par une viticultrice des Hautes-Côtes de Beaune les participants découvraient qu’une taille ne se résume pas au maniement d’un sécateur : le geste est indissociable de la réflexion sur ce qu’on attend de la vigne.

L'alliance du geste et de la réflexion pour la vigne
Pauline Charles, viticultrice à Nantoux, s'est livrée à une démonstration de taille très précise et commentée.

Un atelier taille de vigne peut se tenir en pleine ville : la preuve avec celui organisé dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Côte-d’Or, à Dijon, par l’Agence nationale paritaire pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa). Au sein de la CCI, on trouve la Fabrik de l’Orientation, un lieu qui permet la découverte très concrète de métiers divers en organisant des moments dédiés (Labs) pour des personnes en insertion intégrées dans le Dispositif d’accès à la qualification (DAQ) ou des jeunes dépendants de la Mission locale. Le 12 décembre, les participants pouvaient donc s’initier à la conduite d’engins de chantier, à l’entretien de vélos… ou à la taille de vigne. Dans ce but, Laurence Berteau, chargée de mission emploi / formation au sein de l’Anefa, s’était adjoint les services d’une femme de l’art en la personne de Pauline Charles, viticultrice à Nantoux, dans les Hautes-Côtes de Beaune, sur le domaine familial qui compte 14 ha de vigne. Elle était venue expliquer aux participants deux types de tailles qui sont les plus répandues en Côte-d’Or : cordon de Royat et Guyot et, éventuellement, initier celles et ceux souhaitant s’y essayer. L’atelier de taille se complétait d’un second dédié à la découverte des arômes de vins. « Il y a quelque temps, explique Laurence Berteau, que nous souhaitions participer au Labs. C’est une première pour nous et nous avons choisi la vigne mais on ne s’interdit pas, à l’avenir, d’y revenir avec d’autres métiers agricoles ».

Une vraie compétence

Cet événement constituait une porte d’entrée vers les métiers de la vigne pour ces publics en recherche d’emploi qui pouvaient ensuite prolonger leur découverte et s’informer sur les opportunités offertes par le secteur en allant sur le site www.lagriculture-recrute.org. Se confronter aux subtilités des tailles cordon de Royat et Guyot, et surtout aux gestes précis qu’elles nécessitent, était un spectacle en soi pour les participants, qui pouvaient découvrir à cette occasion les effets que certaines de ces tailles ont, par exemple, sur le rendement de la vigne. La compétence professionnelle réclamée en l’espèce est donc réelle. « Il est nécessaire, précisait Pauline Charles, d’expliquer que chaque cep de vigne est différent et nécessite un peu de réflexion avant de décider du type de taille qu’on va lui appliquer. Lorsqu’on taille, il faut avoir en tête l’année suivante et se dire que si on décide de laisser une branche plutôt que de la couper, c’est qu’on estime qu’elle pourra servir pour l’année d’après ». L’atelier avait cette vertu : faire prendre conscience de la valeur des compétences recherchées dans ces métiers. Pour des secteurs professionnels en recherche constante de main-d’œuvre, c’est le meilleur moyen d’écarter les a priori parfois dévalorisants, par méconnaissance des savoir-faire à acquérir. Rien que pour ça, faire de la viticulture en ville, ça vaut le coup !