Syndicalisme
Mercosur : un coup de poignard dans le dos des agriculteurs

FRSEA et JA BFC
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L’avenir agricole de l’Europe ne peut pas se construire par une trahison. Malgré la vive opposition de la France, rejointe par la Pologne ou l’Italie, malgré l’unanimité des agriculteurs européens contre cet accord, Ursula von der Leyen a validé, le 6 décembre, l’accord commercial entre les Vingt-sept et les pays du Mercosur.

Mercosur : un coup  de poignard dans le dos des agriculteurs
L'accord du Mercosur a été conclu le 6 décembre à Montévidéo, en Uruguay avec, de gauche à droite : Javier Milei, Président argentin, Luis Alberto Lacalle Pou (Uruguay), Ursula von der Leyen (Commission européenne), Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil) et Santiago Pena (Paraguay).

La validation du Mercosur est une réelle provocation pour les agriculteurs européens qui appliquent les standards de production les plus élevés au monde. Récemment, un audit, commandé par la Commission européenne, pointait l’incapacité du Brésil à garantir que sa viande bovine exportée vers l’Europe ne contenait pas une hormone de croissance non autorisée en Europe. N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas, cela doit rester une priorité pour l’agriculture européenne ! Cette validation, c’est aussi un déni de démocratie, alors que plus de 600 parlementaires français (députés, sénateurs et députés européens) se sont exprimés contre cet accord ! Ursula von der Leyen a certainement d’abord roulé pour l’industrie automobile allemande, en laissant au bord de la route les enjeux de souveraineté alimentaire européens ou de lutte contre le changement climatique ! Pour la région Bourgogne Franche-Comté (BFC) qui totalise 32 000 agriculteurs, avec 11 000 éleveurs de bovins valorisant plus de 1,3 million d’hectares de prairies et 1,8 million de bovins, mais aussi 300 aviculteurs élevant 8 millions de volailles, les impacts directs de ces accords, s’ils sont signés en l’état, pourraient être catastrophiques. Des perspectives peu encourageantes pour des jeunes qui souhaitent s’installer !

Ce n'est pas terminé !

Dès lors, la bataille continue. Cette validation doit, d’ores et déjà, être considérée comme illégitime. En effet, conformément aux conclusions de la réunion du Conseil européen du 22 mai 2018, l’accord avec le Mercosur est un accord mixte qui doit donc être soumis à l’approbation à l’unanimité des États membres au Conseil, puis à celle du Parlement européen et, enfin, à celle des Parlements nationaux. C’est pourquoi, nous demandons à nos instances nationales d’engager tous les moyens au niveau européen pour que cet accord ne soit pas ratifié. Il est inacceptable que l’agriculture européenne soit sacrifiée au profit de produits importés, issus de pratiques interdites chez nous et moins respectueuses de l’environnement, de la santé, du climat et des droits sociaux. C’est une question de justice pour les agriculteurs et de respect des consommateurs européens.