Oeufs
Diversification : La filière oeufs se porte bien

Actuagri
-

Malgré l’épreuve de la grippe aviaire et la hausse des coûts de production, produire des œufs en France reste une voie de diversification intéressante.

Diversification : La filière oeufs se porte bien
La production d'oeufs en France se porte bien mais les prix de vente vont devoir augmenter, pour répercuter des coûts de production à la hausse.

« Les œufs confirment leur place de produit incontournable du quotidien » se félicite Philippe Juven, président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO). La consommation a retrouvé son rythme de croissance d’avant Covid. À domicile, elle a augmenté de 1,8 % en 2021 (par rapport à 2019). Le succès du logo Œufs de France est aussi un motif de satisfaction pour la filière. Lancé en 2018, il concerne 70 % du marché et est utilisé par 61 entreprises du secteur et 15 entreprises de la grande distribution. Il constitue un critère important d’achat pour 89 % des Français. Autre réussite : la transformation des élevages. Désormais, la production d’œufs alternative (pondus par des poules non élevées en cage) représente 72 % des œufs vendus en magasin. La production se répartit ainsi : les cages aménagées (32,9 %), le plein air (24,4 %), le sol (20,6 %), le bio (15,7 %), et le Label rouge (6,4 %). À l’international aussi, les clignotants sont au vert. Les exportations d’œufs de France ont progressé de 7 % en valeur et de 6 % en volume alors que les importations ont reculé de 3 % en valeur et de 5 % en volume. Cela se traduit par un solde de la balance commerciale positif en valeur (+ 17 millions d’euros, contre + 4 millions d’euros en 2020) et en volume (+ 10 000 tonnes, contre – 5 000 tonnes en 2020).

Risque de baisse de production

Mais la filière « traverse aussi des périodes de turbulences sur les plans sanitaire et économique » ajoute Philippe Juven. Dans le sanitaire, c’est la grippe aviaire d’une gravité exceptionnelle avec un premier épisode fin novembre dans le Sud-Ouest et un « rebond inédit » en février dans l’Ouest. « Pour la première fois, le virus a été apporté par des flux migratoires ascendants » constate Philippe Juven. Les conséquences économiques sont importantes et le CNPO attend la réponse de l’État pour les indemnisations des producteurs et des industriels. Ces conséquences devraient se poursuivre sur la production de 2022 qui est attendue en baisse de 8 à 9 % selon les premières estimations. Enfin, la crise ukrainienne pèse sur les coûts de production. La flambée des prix de l’aliment pour les poules était déjà présente en 2021 (+ 25 %). La guerre en Ukraine ne fait qu’aggraver la situation. En mars, l’indice aliment progressait de 10,9 % sur un mois et de 24,6 % par rapport à mars 2021. Énergie, emballages, transport : tous les autres coûts de production sont aussi orientés à la hausse. Tout cela devrait se traduire par une hausse des prix de ventes en magasin de quelques centimes par boîte d’œufs.