Élevage laitier
L'« évidence » du robot

AG
-

Une exploitation du Châtillonnais a investi dans le V310, un robot de traite capable de détecter les chaleurs et les vaches gestantes.

L'« évidence » du robot
Emmanuel et Frédéric Bruey devant leur nouvel équipement, la semaine dernière, lors d'une journée ferme-ouverte organisée par les Établissements Chapuis Frères.

L’ancienne salle de traite 2x8 TPA du Gaec Bruey avait 25 ans et avait « fait son temps ». « Elle avait l’âge de notre bâtiment et était largement amortie. Les petits pépins se multipliaient, alors il fallait changer », retrace Frédéric Bruey, associé sur l’exploitation avec son frère Emmanuel. Le choix d’un robot s’est rapidement imposé dans ce troupeau comptant 75 vaches brunes et Prim’Holstein. « Ce type de matériel a très bien évolué ces dernières années et donne entière satisfaction chez l’ensemble des personnes que nous connaissons », poursuit l’éleveur de 46 ans, « les robots actuels n’ont plus rien à voir avec leurs homologues du passé, quand ces appareils étaient à un stade plutôt expérimental. Au début des années 2000, nous avions une mauvaise image des robots, mais la donne a bien changé. Même en comparant les prix des différents systèmes de traite, le robot avait notre préférence. Nous avons considéré l’ensemble des avantages techniques et de confort de travail qu’un tel investissement allait générer sur notre exploitation ».

Inséminer au bon moment

Le Gaec Bruey a opté pour le robot V310. « C’est le dernier modèle des robots de chez Delaval. Plusieurs éleveurs l’ont déjà dans le département. Yannick Salomon, de Savoisy, a été le premier à l’acquérir, une petite visite a d’ailleurs été programmée chez lui avant de nous engager », mentionne Emmanuel Bruey. L’une des principales fonctionnalités du V310 est liée à la reproduction : un module de dosage de progestérone permet d’améliorer le suivi des chaleurs et d’assurer les diagnostics de gestations. Ces deux derniers critères sont évalués après chaque passage à la traite : les vaches non cyclées ou présentant des cycles anormaux sont rapidement identifiées. « C’est une caractéristique qui a attiré notre attention, sachant que nous connaissons un certain nombre de chaleurs silencieuses dans notre troupeau. Avec ce nouvel outil, nous sommes sûrs d’inséminer au bon moment », commente Emmanuel Bruey. Cette fonctionnalité a été très récemment mise en route à Bellenod-sur-Seine : « nous n’avons pas encore assez de recul à ce jour. En revanche, nous en avons beaucoup pour le reste du robot, installé depuis le printemps », ajoute l’éleveur de 44 ans.

Une semaine d’adaptation

Le V310 révolutionne le quotidien des frères Bruey : « la satisfaction est clairement au rendez-vous, comme nous l’espérions. Il y a nettement plus de confort dans le travail, qui est totalement différent. Pour la traite, désormais, c’est avant tout de la surveillance. Nous ne venons plus systématiquement à deux dans le bâtiment. En matière technique, il y a tout pour progresser, car nous avons accès à une multitude d’informations sur nos vaches. Le fait de ne plus rater d’inséminations sera source de performances et d’économies ». La mise en route de l’appareil a nécessité une semaine d’adaptation : « un changement d’habitudes n’est jamais bien évident, aussi bien pour les bovins que pour les éleveurs ! Cela a été difficile plusieurs jours, mais tout est rentré dans l’ordre. Les Établissements Chapuis restent toujours à disposition pour le moindre problème technique, c’est très appréciable ». Cette ferme ouverte du 14 décembre a aussi été l’occasion d’aborder la conjoncture. Au Gaec Bruey, le contexte est jugé « favorable » avec un prix de base à 465 euros/1 000 litres. Les bons taux butyreux, protéiques et cellulaires du lait a même permis d’atteindre un prix payé de 500 euros/1 000 litres le mois dernier, avec des charges maîtrisées grâce à une grande autonomie du poste alimentaire.