Phytoaromathérapie

Mieux vaut se former correctement

Les huiles essentielles (aromathérapie) et les plantes (phytothérapie) sont une alternative efficace pour la prévention et le soin des animaux d’élevage. Le Docteur Sébastien Knockaert formera les éleveurs de Bourgogne les 27 octobre et 28 novembre prochains à leur utilisation sur les principales pathologies rencontrées en élevage. Car pour utiliser ces techniques à bon escient tout en respectant la réglementation, mieux vaut se former correctement !

De vétérinaire rural à formateur

Sébastien Knockaert est vétérinaire depuis 20 ans dans une zone rurale de Loire-Atlantique avec une clientèle d’éleveurs bovins majoritairement. Pendant ses premières années d’activité, il pratique une médecine rurale classique à laquelle il trouve rapidement des limites. Dès 2005, il commence à s’intéresser aux médecines alternatives ou complémentaires : phytothérapie, aromathérapie, ostéopathie ; se forme auprès d’experts et commence donc à mettre en application auprès de sa clientèle rurale, canine et équine.

Entre 2016 et 2020, Sébastien Knockaert rejoint l’équipe de PâtureSens, qui forme sur la gestion des systèmes herbagers, équipe avec laquelle il découvre une vraie passion pour le métier de formateur : « C’est ça qui m’a donné envie de changer. Quand j’ai commencé à former, c’était complètement différent. On a une approche totalement différente puisqu’on est là en prévention, on n’est pas du tout là en en véto-pompier ». Pour Sébastien, la formation permet aux agriculteurs d’évoluer dans leurs pratiques en vue d’améliorer la rentabilité de leurs exploitations aussi bien que leur quotidien d’éleveurs.

En parallèle des formations, grâce à une approche globale de la santé du troupeau, Sébastien Knockaert propose aussi des bilans d’élevage permettant d’améliorer la santé des animaux tout en réduisant les frais vétérinaires. « Toute la prévention grâce à la phyto-aroma, les apports en oligo, l’alimentation etc., on réduit les boiteries de 50 %, les problèmes de diarrhées d’au moins 60 70 % voir 80 % ».

Rendre l’autonomie aux éleveurs

Aujourd’hui conseiller formateur indépendant, il parcourt la France (et d’autres pays comme la Belgique et la Suisse) pour former, conseiller et accompagner les éleveurs dans l’évolution de leur exploitation vers une démarche globale. « ce qui est important pour moi, c’est de transmettre ce que je sais, sans restriction et de rendre autonomes les éleveurs », auquel il rajoute « du bien-être et du bien-être animal… ça aussi c’est hyper important ». Par son approche préventive et son utilisation innovante des huiles essentielles sur les points d’acupuncture (sans utilisation d’aiguilles), Sébastien souligne que « par rapport au bien-être de l’éleveur, déjà tu ne piques pas l’animal, il n’y a donc pas de stress », et ajoute « si tu fais de la prévention, tu n’as pas tout le stress de la maladie, tu n’as pas tout le temps passé à soigner une diarrhée par exemple, ce sont des heures et des heures à réhydrater des veaux et à essayer de les réchauffer, à les relever, etc. » et ça, c’est une économie énorme de temps et aussi d’argent pour l’éleveur ! « Même si c’est effectivement, ça demande de s’investir en amont… ce temps-là est tellement rentabilisé en termes de bien-être autour de l’animal et bien être de l’éleveur donc ça vaut vraiment la peine de s’y pencher ! Venir en formation, c’est du temps pris, mais ce n’est pas du temps perdu, c’est un investissement de soi ».

Sébastien précise que lorsque l’on démarre avec les huiles essentielles, il faut prévoir un investissement entre 300 et 350 euros d’huiles essentielles pour se faire une trousse de base : « cela paraît beaucoup, mais en fait ces huiles essentielles vont durer sur l’année, ça va être leur la dépense de l’année en médicaments et parfois quand tu arrives à faire de la prévention, c’est encore moins que ça ».

Aujourd’hui, il rencontre une forte demande des éleveurs disposés à apprendre et à s’ouvrir à de nouvelles pratiques pertinentes pour l’économie de l’exploitation mais aussi en cohérence avec des enjeux plus collectifs tels que le plan écoantibio. Avec pour conséquence un intérêt croissant des éleveurs pour la phytoaromathérapie.