Reproducteurs charolais
Il arrive, l'Auxois sud

AG
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Le concours de reproducteurs charolais de Créancey se déroule samedi 28 octobre.

Il arrive, l'Auxois sud
Le Gaec Baulot avait remporté le prix de la ville de Pouilly-en-Auxois en 2022 avec Titus.

Le dernier samedi d’octobre, c’est jour de concours à Créancey ! L’Auxois sud est très apprécié des sélectionneurs et ces derniers répondent encore présent cette année. Yannick Baulot, éleveur à Villars-et-Villenotte ne change pas ses habitudes et fait le déplacement avec son frère Xavier. Les deux quadragénaires exposent quatre jeunes veaux, typés mixtes. Ces animaux sont proposés à la vente… Avis aux amateurs !

De la demande

Yannick et Xavier Baulot, qui cumulent 145 vêlages sur leur exploitation, vendent généralement une quinzaine de reproducteurs chaque année. L’exercice en cours a déjà permis d’en écouler une dizaine et ce n’est peut-être pas terminé. Les deux éleveurs perçoivent une tendance « positive » dans le commerce : « Les cours de la viande se tiennent bien et cela se ressent dans le marché des reproducteurs ». Une quinzaine de broutards de l’exploitation sont partis début septembre à un tarif de 3,50 euros/kg, trois charolaises ont été vendues entre 5,10 et 5,30 euros/ha le jour de la rencontre, le 9 octobre : « en ce moment, nous recevons pas mal de coups de fil de marchands, au moins trois par semaine. C’est assez rare pour être signalé… Tous les types d’animaux sont recherchés, c’est encourageant. Les tarifs actuels doivent rester au même niveau : nous en avons besoin, notamment pour faire face aux charges… Le gazole, c’est une catastrophe… L’aliment, lui, a certes baissé, mais pas dans les proportions espérées, il n’a pas suivi les cours des matières premières ». Cette conjoncture de la viande profite donc à la génétique, comme le décrit Yannick Baulot : « certains éleveurs faisaient encore l’impasse sur l’achat de reproducteurs il y a encore quelques campagnes. Cela est beaucoup moins vrai en ce moment et ils ont bien raison ».

Cinq rendez-vous

Le Gaec Baulot participe à cinq évènements cette fin d’année pour vendre ses reproducteurs : « nous ne pouvions pas participer aux journées commerciales de la Fédération charolaise alors nous avons organisé notre propre porte ouverte, c’était le premier week-end de septembre. Nous sortons ensuite en concours à Corbigny le 26 octobre, puis à Créancey deux jours après. Cercy-la-Tour, ce sera le 4 novembre, il y aura Semur-en-Auxois les 15 et 16 novembre. Ce rendez-vous à quelques pas de chez nous sera le dernier de la saison ». L’élevage côte-d’orien a accueilli une vingtaine de visiteurs de Côte-d’Or et de l’Yonne lors de sa porte ouverte : « nous avons vendu deux veaux de l’année et un taureau de 18 mois. C’est bien, d’autant plus que nous avons entretenu voire noué des liens commerciaux à cette occasion ».

Actualités

Que fait-on de beau, en se moment, à la ferme ? Yannick Baulot regarde d’emblée le ciel : « nous donnons à boire et à manger aux bovins et ce, depuis le 1er août ! Ce temps quasiment estival, c’est du jamais vu à cette période… Les récoltes de foin et de paille ont été bonnes cette année, fort heureusement, car les stocks ont déjà pris une grosse claque. En comptant l’enrubannage, 300 bottes avaient déjà été distribuées à la date du 1er octobre ». L’homme de 41 ans espérait un retour rapide des pluies, également pour ses champs : « il n’est quasiment rien tombé ici depuis la fin juillet, à l’exception d’un orage le 15 août. Nous sommes dans un secteur très sec et, au moment où je vous parle, il est impossible de préparer les parcelles pour les semis d’automne. Nous avons semé 20 ha de trèfle-ray-grass fin août avec l’espoir d’en récolter avant l’hiver : nous savons déjà que ce ne sera pas possible ».

 

2eme photo
Le dressage des bêtes débute généralement un mois avant un concours. Les éleveurs passent la « vitesse supérieure » quelques jours avant chaque sortie pour mettre leurs reproducteurs « sur leur 31 ».
Plusieurs nouveautés
L'affiche du concours.

Plusieurs nouveautés

Éric Bize, président du comice agricole de Pouilly-en-Auxois, annonce la participation de 90 bovins. Tous ne participeront pas au concours de reproducteurs, puisqu’un petit concours de boucherie se tiendra en parallèle : « C’est une première mais nous n’inventons rien pour autant : cela se pratique beaucoup ailleurs, et même pas très loin d’ici. Je pense notamment à Toulon-sur-Arroux ou encore Gueugnon. L’objectif n’est pas d’organiser un grand concours de boucherie, l’idée est avant tout de valoriser localement quelques bêtes bien conformées à l’approche des fêtes de fin d’année. Et bien sûr, mettre en avant le lien entre la repro et la boucherie est toujours très intéressant ! ». Des reproducteurs non inscrits seront également présents au pôle agricole de Créancey, comme l’explique Éric Bize : « c’est une deuxième nouveauté. Nous répondons à la demande de certains éleveurs, intéressés par notre concours mais pas habitués à présenter leurs taureaux sur un ring. Leurs animaux seront jugés à l’attache : un prix d’honneur et un trophée viande seront décernés ». La troisième et dernière nouveauté de cette édition 2023 de l’Auxois sud concerne la restauration : celle-ci sera assurée par la première fois par la Maison du Charolais. Une réservation préalable est demandée auprès d’Eric Bize (06 24 69 61 13). Comme tous les ans, la buvette sera proposée par les JA du canton. Un petit marché de producteurs est également au programme.