Journée technique
La santé du veau

Chloé Monget
-

La Chambre d’agriculture de la Nièvre organisait le 29 septembre une rencontre technique sur les conditions de réussite du vêlage et le démarrage du veau.

La santé du veau
Quatre ateliers étaient proposés pour ce premier volet d'interventions de la Chambre d'agriculture de la Nièvre.

C’est à Saizy, au Gaec des Dochamps (famille Guyard), que la demi-journée technique « Bien naître : pour des veaux robustes et vigoureux » était orchestrée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58). « C’est le début d’un cycle de trois ans. Ce premier volet est axé sur le vêlage et la préparation qui en découle, puis les deux prochaines rencontres seront respectivement dédiées à la période naissance-sevrage puis à la période allant du sevrage jusqu’à la reproduction » détaille Amélie Brisson, responsable du service Élevage - EDE à la CA 58.

Panel

Ainsi quatre ateliers étaient proposés durant cet événement. Le premier, détaillé par Amélie Brisson, orienté sur l’alimentation et la préparation au vêlage, le second orienté sur l’hygiène autour du vêlage (orchestré par Benoit Giroud, Conseiller Élevage - changement climatique), le troisième, axé sur l’alimentation des veaux et la prise colostrale après vêlage (dirigé par Christophe Dagouneau, Conseiller spécialisé bovins allaitant), et enfin le dernier, dédié à la conception des bâtiments (animé par Perrine Raverat, Conseillère Élevage Bovin – Bâtiments).

Se tenir informé

Pour l’occasion, quatre classes du lycée de Challuy (STAV, BTS PA et ACSE) étaient présentes, avec leurs professeurs Alban Lebey et Laurence Da Costa, en plus de la classe de Terminale Bac Pro CGEA du Legta du Morvan. Alban Lebey précise : « il faut montrer aux jeunes les bases pour soigner leurs futurs cheptels afin d’éviter toutes déconvenues ». De son côté, Catherine Blin, enseignante de Zootechnie au Legta du Morvan, et accompagnatrice ce jour-là stipule : « Il est indispensable de présenter tous les outils aux élèves pour obtenir des exploitations et des cheptels sains, d’où notre présence aujourd’hui ». Outre les élèves, les exploitants agricoles étaient également conviés, comme Adrien et Thierry Roumier, (Gaec de Néron) : « c’est important de participer, car il faut se former durant toute la durée de notre carrière puisque notre profession, ainsi que les outils à notre disposition, évoluent tout le temps. En effet, plus le temps passe, plus nous gagnons en précisions pour cibler les points de vigilance à avoir, comme l’importance du PS du colostrum, pour n’en citer qu’un ».

Informations précises

Parmi les autres éléments que les participants ont pu découvrir ou redécouvrir, Perrine Raverat note : « une bonne ventilation est essentielle pour un troupeau sain et en bonne santé, tout en gardant à l’esprit qu’un veau n’a pas la même température de confort qu’une vache. Il faut donc prendre cela en compte pour l’emplacement du parc à veau dans le bâtiment ». Benoit Giroud a également insisté « il faut avoir confiance en sa vache pour mener le vêlage à bien. Cela étant, s’il est nécessaire d’intervenir, toujours le faire avec des mains, des bottes et un outillage propre ! ». Il a également mentionné des techniques alternatives pour venir à bout des éventuelles diarrhées (vinaigre de cidre ou argile dans le lait, tisane de foin, etc.). Pour Christophe Dagouneau, la prise du colostrum prime : « il est l’élément indispensable à la création de bonnes défenses immunitaires », il rappelle d’ailleurs : « le meilleur transfert d’IgG se fait dans les 6 heures après la naissance. Après 24 heures, ce transfert est nul ». Enfin, Amélie Brisson stipule : « un vêlage se prépare au minimum un mois avant la mise bas via l’allotement ou encore une alimentation adaptée pour la vache puisqu’il y a une diminution du volume d’ingestion – le veau prenant plus de place – mais une augmentation des besoins énergétiques. Sans prise en compte de ces points, des risques métaboliques ou des difficultés de mises bas peuvent se manifester ».

Ouvrir ses horizons
Les élèves du Legta du Morvan sur l'exploitation du Gaec Dubuis. Crédit photo : Catherine Blin.

Ouvrir ses horizons

En plus de l’intervention de la Chambre d’Agriculture sur la santé du veau, les élèves du Legta du Morvan ont visité, le matin, l’exploitation du Gaec Dubuis à Chitry-les-Mines pour découvrir les avantages de la betterave dans l’alimentation animale, introduite dans le système fourrager en remplacement du maïs ensilage. Catherine Blin, enseignante de zootechnie stipule : « la betterave est très appétente pour les animaux, possède une bonne digestibilité et offre de belles valeurs énergétiques. Comme l’a souligné Benoît Dubuis aux élèves, la distribution de la betterave aux vaches en lactation favorise la reproduction. Il a également observé de meilleures performances des broutards. Le constat est le même sur les vaches à l’engrais avec, en prime, moins de problèmes hépatiques. Benoît Dubuis a rappelé aux élèves qu’en plus de l’aspect zootechnique, la betterave est intéressante sur le plan économique : les quantités d’aliments concentrés distribués avec le maïs sont passées de 25 à 8 % avec la betterave ». En revanche, il a évoqué un désherbage compliqué des parcelles dédiées à la betterave. Catherine Blin a pointé : « un système pratiqué sur une exploitation ne peut se calquer sur une autre en raison de nombreux paramètres et potentiel agronomique différents » avant d’ajouter : « il faut rechercher une autonomie en fourrage et en protéines en produisant des kilos vifs ou de lait par l’herbe. Ceci passe par une bonne gestion de son pâturage ». Elle souligne également : « Messieurs Dubuis ont investi dans une machine agissant sur la qualité de l’eau destinée à l’abreuvement des animaux en stabulation. Ce système génère par électrolyse de l’anolyte, une solution bactéricide. Depuis cette installation, les éleveurs ont observé une forte diminution de diarrhées néonatales et des frais vétérinaires ». Elle conclut : « Ces visites peuvent apporter des pistes de réflexions indispensables dans nos métiers notamment en s’intéressant aux pratiques innovantes et peu exigeantes en investissement. C’est pour cela que se former tout au long de sa carrière est nécessaire ».