Syndicalisme
Législatives : une réalité à partager
Suite aux résultats des élections législatives, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, présente ce qu’il souhaiterait mettre en place avec les élus.
Les élections législatives sont désormais terminées et les résultats connus. Ainsi pour la Nièvre, c’est Perrine Goulet et Julien Guibert qui ont été élus respectivement pour la 1re et 2e circonscription. Après avoir rencontré les candidats (1), Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, rappelle aujourd’hui les points qu’ils souhaiteraient mettre en place avec les deux élus. Il pointe en préambule : « À mon sens, il y a deux dimensions à avoir en tête : la vision locale et nationale » tout en insistant : « nous n’avons pas d’avis à donner sur le choix du vote. Nous ne pouvons que constater et travailler avec ceux élus ».
Vision locale
Pour le volet local, il stipule : « les deux élus étaient présents sur les rendez-vous que nous avions organisés le 24 juin, à Arleuf et Garchizy, ce qui montre leur intérêt et leur écoute. Pour la suite, nous devons, avec des mises en situation, démontrer toute la complexité de notre métier. Pour ne donner qu’un exemple, le contexte départemental, suite aux conditions climatiques, est catastrophique. Pour certaines exploitations (toute production confondue) les conséquences, financières et agronomiques, sont dramatiques. Et, pour quelques-uns cela s’empile à une situation déjà difficile, je pense notamment aux JA qui n’ont pas tous reçu leurs aides… Tout cela doit être vu et entendu, afin qu’une action soit prise. Notre ambition est d’avoir des élus qui portent nos voix, et pas seulement celle de leur parti, qu’ils aillent donc au-delà de la posture. De plus, suite aux manifestations de début d’années, nous avons prouvé que nous étions une structure responsable, dotée d’une certaine expertise et étant force de proposition. Nous n’imposons rien, nous souhaitons simplement travailler ensemble pour faire avancer les dossiers. Je pense que le contact avec le terrain sera indispensable pour qu’ils aient une véritable compréhension de nos problématiques tout en ayant une vision très concrète de ce que certains textes peuvent avoir comme conséquences dans les exploitations. Et, c’est là que cet aperçu de la proximité pourra influer sur les décisions plus nationales ».
Voir plus largement
Sur ce point, il cite notamment le projet de loi d’orientation agricole, la garantie du revenu ou encore la partie environnementale (zonage comme les zones humides ou Natura 2 000). Il tire également une sonnette d’alarme : « le mouvement agricole semble avoir été soutenu par la population, et malgré cela nous n’avons pas obtenu assez de retours positifs légalement. À l’époque, la technocratie nous a fait sortir de nos fermes et j’ai bien peur que ce soit elle encore qui nous oblige à le refaire dans un avenir pas si lointain… Les agriculteurs sont de plus en plus inquiets pour l’avenir car notre métier se complexifie et aucune solution n’est émise… On semble être dans une impasse d’autant plus que les « antis-tout » ont une forte médiatisation, ce qui à mon sens n’est pas sain car il faut de tout pour constituer l’agriculture française. Tout cela engendre une certaine tension, et j’ai bien peur qu’au niveau national si mouvement il y a, il ne puisse pas être maîtrisé. Espérons que l’envie locale qui nous anime de travailler main dans la main pour l’avenir se diffuse à plus haut niveau… ».