Le 9 avril, Dominique Compot ouvrait les portes de son exploitation, à Thianges, lors d'une journée organisée par Alsoni Conseil Élevage afin de mettre en lumière le lien entre les résultats technico-économiques, les choix génétiques et le bilan environnemental de la ferme.
« Ce n’est pas un seul poste qui permet d’obtenir de bonnes performances » insiste Léa Lapostolle, responsable technique d’Alsoni, lors de la journée portes ouvertes chez Dominique Compot (Les Nolats à Thianges) organisée par l’organisme de conseil le 9 avril. « C’est un travail complet et de longue haleine qui a été fait ici ». Ainsi, quatre ateliers étaient prévus pour les participants : deux animés par Alsoni dédiés à la performance de production de viande et au bilan environnemental de l’exploitation, un présenté par Elva Novia sur la conduite génétique du cheptel, et un dernier détaillant les résultats technico-économiques de 2022 dépeints par la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58). Durant les échanges, il a été montré des références souvent équivalentes voir dépassant les moyennes du réseau Inosys notamment pour les résultats économiques. « Pour 2022, l’EBE est de 44 % ce qui est un excellent niveau d’efficacité », précise Christelle Veau, conseillère d’entreprise à la CA 58. « Ce profil économique est dû, notamment, à une certaine indépendance alimentaire, à un bon positionnement pour la valorisation des animaux (engraissement de toutes les vaches et une partie de taurillons, vente de reproducteurs, etc.), à un chargement très particulier de 115 vêlages pour 125 ha ainsi qu’à une bonne maîtrise des charges tout en s’attachant à une bonne production de kg vifs ».
Un travail suivi et des performances mesurées
Léa Lapostolle rappelle que « la croissance de 0 à 6 mois est la base pour avoir des animaux en bonne santé et productifs ». Et Dominique Compot d’ajouter : « je veux que mon cheptel soit débrouillard afin d’avoir une prise de poids dès les premières semaines ». Léa Lapostolle poursuit : « les chiffres de ces trois dernières années montrent que les croissances des animaux sont régulières avec des poids dépassant les moyennes raciales, dès 4 mois et jusqu’à l’abattage (+30 kg de carcasse sur les vaches). Cette régularité, permet de diminuer l’improductivité des vaches à réformer grâce à un écart entre le dernier vêlage et la vente plus court (de 2 mois et demi). Ce qui n’est pas le fruit du hasard et cela est dû à la conjugaison d’une conduite alimentaire efficiente et du travail génétique réalisé jusque-là ». Sur ce point, Pierre Dubois, responsable du pôle génétique Viande pour Elva Novia, stipule : « Dominique travaille la génétique depuis très longtemps et la génomique depuis 2015, avec des points spécifiques d’attention comme la facilité de vêlage ou encore les qualités laitières ». Dominique Compot rebondit : « en 2023, sur 120 vêlages, je dénombre une seule césarienne ; preuve qu’il y a un intérêt à avoir à l’œil certains éléments génétiques ». Pierre Dubois développe : « nous réalisons les schémas d’accouplements pour les IA avec en tête la compensation : si une mère est en déficit sur tel ou tel index, on essaye de le combler avec celui du mâle. Aujourd’hui, certains animaux de Dominique disposent d’index supérieurs à 110 sur certains critères, tout en restant dans la majorité des cas, pour les autres, dans la moyenne raciale ; ce qui est notable ».
Zoom sur l'exploitation
L’EARL de Dominique Compot fait partie du réseau Inosys. Le cheptel charolais (120 mères) est inscrit au Herd-Book et certains veaux sont mis en station d’évaluation. L’exploitation s’étend sur 161 ha composés de 35 ha de cultures (blé, triticale, féverole, maïs ensilage), 15 ha de prairies temporaires et le restant en prairies naturelles.
