Mise à l'herbe
Allez zou, dehors !

AG
-

Lucie Poillot, éleveuse à Vandenesse-en-Auxois, a été la première à lâcher des bovins dans son secteur, dès le 4 avril.

Allez zou, dehors !
Lucie Poillot et Baptiste Foulet « préparaient » leurs veaux depuis un mois et demi, dans un pré longeant leurs bâtiments.

Comme dans tout, il faut un premier. Ou plutôt, une première, dans le cas présent. Lucie Poillot, éleveuse à Vandenesse-en-Auxois, a été visiblement la première à mettre des bovins à l’herbe dans le secteur de Pouilly. Une vingtaine de ses génisses ont été sorties dès le 4 avril. Des vaches ont suivi le lendemain et depuis, une grande partie du troupeau a rejoint le grand air. « L’herbe avait très bien poussé pour la période, un beau week-end était annoncé, j’avais la chance d’avoir quelques prés portants malgré les récentes pluies et surtout, je voulais desserrer à l’intérieur de mes bâtiments ! », indique la Côte-d’orienne, aidée dans sa tâche par Baptiste Foulet, son salarié.

Un hivernage encore long

L’humeur était plutôt au beau fixe la semaine dernière, la mise à l’herbe étant un moment toujours très attendu dans les élevages. Surtout dans un contexte où les hivernages se font de plus en plus longs : « celui qui vient de se terminer l’était particulièrement, car nous avions rentré nos premiers animaux dès la fin novembre à cause des pluies, c’était assez exceptionnel ». Si la paille et le foin étaient encore en quantité, l’ensilage de maïs était réduit à néant et l’enrubannage se réduisait de jour en jour. « C’est une autre raison pour laquelle nous sommes contents de lâcher… », poursuit l’éleveuse de 130 vaches Charolaises et Limousines, « nous avons aussi des prés parfois très éloignés de la ferme, jusqu’à 25 km, alors la mise à l’herbe nous prend pas mal de temps. L’idée, comme chaque année, est de ne pas se faire dépasser par la pousse de l’herbe. Malgré cette anticipation, il y a aura du gaspillage, c’est inévitable, car de l''herbe, il y en a beaucoup… Je pense que nous devrons faucher plusieurs parcelles que nous ne faisions pas d’habitude ».

Le loup, le hic

Le seul bémol, et plutôt « gros bémol », concerne la prédation, comme le reconnaît Lucie Poillot : « c’est bien la première fois que nous avons cette appréhension à cause du loup. Nous nous en serions bien passés, c’est certain, cette situation est incompréhensible. L’appréhension serait encore plus importante si nous avions encore des moutons, mais il n’y en a plus sur la ferme depuis cinq ans. Toujours est-il que nos veaux âgés de deux à trois mois peuvent être eux aussi attaqués, un jeune bovin a d’ailleurs été tué il y a un mois, pas très loin d’ici… Le fait que certaines parcelles sont éloignées de l’exploitation n’est pas de nature à nous rassurer ».

Un « bel » hiver

La période hivernale s’est plutôt bien passée dans cette exploitation de Vandenesse-en-Auxois. Avec le temps humide et assez doux des derniers mois, les éleveurs redoutaient une forte recrudescence des diarrhées, problèmes respiratoires ou autres « pépins » du quotidien chez les bovins. « Il n’y a finalement rien eu de bien méchant, juste quelques petites bricoles », se félicite Baptiste Foulet. Une seule césarienne a été recensée au sein de l’élevage, la seule de ces quatre dernières années.