Évènement
La Croisée des Champs, un évènement sur la transition agroécologique
La Croisée des Champs, organisée à Bretenière le 25 avril, permettra à la fois d’imaginer les réponses agricoles face aux enjeux climatiques, d’usage de l’eau, ou de captation de carbone, et d’illustrer ce qui se fait déjà. Frédéric Imbert, président du pôle Agronov à l’origine de l’évènement, revient sur ce que peut apporter ce rendez-vous.
Dans quel cadre s’inscrit La Croisée des Champs ?
Frédéric Imbert : "En 2016, les fondateurs du pôle Agronov ont réfléchi à la vocation de la structure. L’un des objectifs qui avait alors été fixé était de servir d’accélérateur à la transition agroécologique. Un gros travail de concertation a été mené, pendant deux ans, afin de voir ce qui était à faire mais aussi de faire un point sur l’existant dans ce domaine. Le but n’était pas de répondre aux attentes qui pouvaient s’exprimer « au fil de l’eau » mais plutôt de définir un cadre et des orientations stratégiques. Au-delà des questions de transition agroécologique, on se place aujourd’hui sur des enjeux de transition globale. On s’est rendu compte, dans notre réflexion stratégique, que les sujets qui nous concernent (eau, climat, carbone) sont plus larges que ce qu’on imaginait. Il ne s’agit pas de réduire la notion d’agroécologie, mais de la replacer dans le cadre global dans lequel elle s’inscrit. Partant de ce constat, nous nous sommes interrogés sur les actions que nous pouvions mener. Cela passe aujourd’hui par de la veille, de la captation d’innovations, des tests, du transfert d’innovations au terrain et de la communication sur ces innovations. Notre objectif est aussi d’acculturer tout l’écosystème agricole à ces nouvelles approches. L’évènement La Croisée des Champs du 25 avril découle de tout cela et concrétise notre volonté de monter en puissance sur les actions que nous pouvons mener".
À quel public s’adresse-t-il ?
F.I. : "L’évènement a été monté en concertation avec les partenaires agricoles et les trois collèges qui constituent Agronov (Entreprises, Organisations professionnelles agricoles et Recherche et développement). C’est d’abord à eux qu’il s’adresse. Nous mettrons l’accent sur les jeunes en recevant notamment une part importante de public étudiant (lycéens et étudiant du supérieur), mais la journée s’adresse aussi beaucoup aux conseillers agricoles, et bien sûr, aux agriculteurs. Il ne faut pas oublier que la cible finale de nos actions, c’est le monde agricole, et en particulier, dans une logique d’amélioration du revenu des agriculteurs".
L’évènement aborde la transition agroécologique comme la troisième révolution agricole. Est-ce une manière de faire prendre conscience de l’importance des enjeux ?
F.I. : "L’intervention d’Alain Savary, en ouverture de la journée, portera sur les enseignements que l’on peut tirer des deux premières révolutions agricoles - celle du XVIIIe siècle avec la prise en compte de la fertilité, et celle de l’après-Seconde guerre mondiale - pour s’assurer que la troisième révolution que nous vivons à travers cette transition agroécologique soit durable. C’est un thème très fort et pertinent : le monde agricole vit effectivement une véritable révolution ! Pouvoir traiter d’un tel thème est un positionnement fort pour Agronov. Cela marque la singularité de notre pôle qui reste très connecté sur les productions agricoles et les transitions, donc des thématiques très larges, à la différence d’autres pôles en France très spécialisés, par exemple, sur un type de production agricole".
Cette journée sera-t-elle plutôt axée sur la réflexion ou sur des réalisations concrètes ?
F.I. : "La Croisée des Champs sera une porte ouverte, à la fois sur la prospective, sur ce que l’on peut imaginer pour l’avenir, mais aussi sur des illustrations très concrètes de ce qui se fait déjà, avec des visites de l’unité expérimentale d’Époisses de l’Inrae BFC et la découverte des stands des exposants. Nous voulons apporter des éléments de réflexion sur la manière dont on peut affronter les grands enjeux du moment et montrer comment, avec le réseau que nous avons bâti depuis notre création, nous pouvons apporter des réponses. Dans l’idéal, nous aimerions organiser un événement de ce type tous les deux ans".
Exergue : « Nous voulons apporter des éléments de réflexion sur la manière dont on peut affronter les grands enjeux du moment et montrer comment, avec le réseau que nous avons bâti, nous pouvons apporter des réponses »
Programme de la Croisée des Champs
L’évènement, qui va se tenir à Bretenière, en Côte-d’Or, mardi 25 avril, s’articulera autour de trois temps forts :
- La matinée sera consacrée aux échanges et aux débats autour de la transition agricole, avec les interventions d’Alain Savary (ex-dirigeant de coopératives agricoles et de l’organisation Axema sur l’agroéquipement) qui est aujourd’hui consultant, à travers son cabinet Iridos Conseil. Il interviendra sur le thème « Quels enseignements pouvons-nous tirer des deux précédentes révolutions agricoles, pour s’assurer de la durabilité de la troisième révolution agroécologique que nous vivons ? » C’est ensuite Philippe Parmentier, directeur de Déméterre, filiale agroéquipement de la coopérative Terre Comtoise, qui interviendra sur le thème « Intérêts et enjeux des nouvelles technologies dans le machinisme agricole, pour la transition agroécologique ». Ces deux interventions seront suivies d’une table ronde sur le thème de la place, pour les différents acteurs de la filière dans la transition agroécologique, et les outils pour opérer cette transition à court, moyen et long terme. À cette table ronde, participeront Cyril Bon (Draaf), Delphine de Fornel (Terres Inovia), Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, Nathalie Mugnier-Jolain, présidente de l’Inrae BFC, Christophe Richardot, directeur général de Dijon-Céréales, Alain Savary, Adrien Trouvadis (ancien étudiant diplômé de l’Institut Agro Dijon).
- Durant l’après-midi, il sera possible de rencontrer les exposants, parmi lesquels des entreprises innovantes, mais aussi de visiter l’unité expérimentale d’Époisses de l’Inrae BFC et sa plateforme Ca-Sys.
