Génétique
Le GIE Charolais Évaluation reste sur une dynamique porteuse

Berty Robert
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Le GIE Charolais Évaluation a tenu son assemblée générale à Pouilly-en-Auxois. Il aborde sa prochaine vente du 10 février avec beaucoup d’espoir, fort d’un lot de veaux de belle qualité.

Le GIE Charolais Évaluation reste sur une dynamique porteuse
Lors de l'assemblée générale à la MFR de Pouilly-en-Auxois, Jean-Pierre Godot (à gauche) président du GIE, est revenu sur l'excellente vente de 2022.

Une vente historique, forcément, ça marque ! Lors de son assemblée générale, le 10 janvier, au sein de la MFR de Pouilly-en-Auxois, le GIE Charolais Évaluation est largement revenu sur sa dernière vente aux enchères des veaux de la station de Créancey, lors de laquelle les prix avaient atteint des niveaux inédits. Le record de la vente du 11 février 2022 avait été fixé par Sam, un veau du Gaec Lépée de Millery, en Côte-d’Or, acheté par la coopérative Feder Élevage au prix de 15 500 euros ! Au-delà de cette vente emblématique, la moyenne des autres transactions ce jour-là s’est située au-dessus de 3 600 euros. Le pourcentage de ventes a été élevé et quasiment tous les veaux proposés sont montés au-delà de leur mise à prix. Jean-Pierre Godot, président du GIE, voit dans ces chiffres « la conséquence du large choix et de la qualité des animaux présentés ». Le taureau Sam va d’ailleurs donner lieu à une diffusion par insémination.

Engagement fort des éleveurs

Évidemment, après une telle vente en 2022, Jean-Pierre Godot « signerait bien pour la même chose en 2023 » mais dans ce domaine il faut néanmoins faire preuve de prudence, ce qui ne signifie pas du pessimisme : « nous avons, cette année encore en station, précise le président du GIE, un très joli lot de veaux. Il a bien fonctionné et la vente devrait attirer du monde ». Rappelons que celle-ci est fixée au 10 février et présentera 40 reproducteurs charolais. Une chose est certaine : la station de Créancey peut s’appuyer sur un engagement fort de la communauté des éleveurs, qui, associée au soutien de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et des techniciens de Bovins Croissance, assure le bon fonctionnement de la structure. La veille de l’assemblée générale, une bonne partie des éleveurs concernés étaient d’ailleurs présents sur le site de Créancey afin de mettre la main à la pâte pour préparer le ring des animaux, dans le cadre de la réalisation de vidéos de présentation, qui sont désormais un outil incontournable de promotion pour ce type de vente. « La station participe au rayonnement de notre élevage, soulignait pour sa part Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, présent à l’assemblée générale. C’est un moyen d’amener des acheteurs de l’extérieur dans notre département. Il est normal que la Chambre vienne en appui. La station est une structure complémentaire de la sélection qui peut se faire en ferme et, en cela, elle est précieuse ».

Objectif de croissance dépassé

La dernière « promotion » des veaux entrés en station le 20 septembre, se montre en tout cas prometteuse : « Globalement, souligne Jean-Pierre Godot, on a des animaux de plus en plus lourds à l’entrée en station et, cette année, nous avons un peu plus de profils vêlage facile. Notre objectif minimum de croissance était de 1 400 grammes par jour et sur ce lot, on a plutôt été autour de 1 700 grammes ». Quoi qu’il en soit, la vente du 10 février va devoir également intégrer dans ses règles les conséquences de la hausse des prix des aliments. Le GIE a acté une hausse de mise à prix des animaux qui fera passer celle-ci de 2 700 à 2 900 euros. Il n’y aura pas de différence entre les veaux qualifiés et non-qualifiés. La vente se fera, comme il est de coutume à présent, sur place, mais aussi par le biais d’internet et cette année, elle bénéficiera d’un ring de présentation agrandi. Des élèves de la MFR de Pouilly-en-Auxois vont également s’investir dans sa préparation. Une bonne mise en condition pour des étudiants impliqués dans des cursus fortement orientés sur l’élevage.

Note de bas de page : www.stationevaluation.com

Un point sur la réforme de l'assurance MRC

En marge de l’assemblée générale du GIE Charolais Évaluation, des représentants de Groupama sont venus faire un point sur la réforme de l’assurance multirisques climatiques. Celle-ci s’applique depuis le 1er janvier et son objectif est clairement d’inciter un maximum d’agriculteur à s’assurer, en particulier dans le monde de l’élevage, très peu couvert jusqu’alors. De nombreuses réunions d’information ont déjà été organisées depuis cet automne mais il semble que toutes les données du problème ne soient pas encore clairement définies. Ainsi, la question de l’interlocuteur agréé, par laquelle l’État souhaite déléguer aux assureurs l’expertise sur les calamités et pour lequel les agriculteurs devaient faire un choix avant la fin mars, semble faire l’objet d’un grand rétropédalage. Ce principe ne devrait finalement être mis en place qu’en 2024. Par ailleurs, l’indice de référence de variation de croissance pour les prairies, essentiel pour les éleveurs afin d’évaluer leurs éventuelles pertes en fourrage, aurait dû sortir en octobre, mais ce n’est toujours pas le cas.