Élevages laitiers
Joindre l'utile à l’agréable

AG
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Le Gaec Buntz, à Tarsul, vient d'investir dans un automoteur pour le nettoyage et le paillage de ses logettes. Un équipement encore onéreux et très rare dans le secteur, mais qui semble porter ses fruits à plusieurs niveaux.

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La machine permet de gagner 40 minutes de travail par jour, avec des avantages sanitaires et beaucoup moins de pénibilité.

La coopérative Alysé a tenu ses assemblées de section dans chacun de ses départements, en amont de sa grande réunion annuelle du 7 juin à Migennes. En Côte-d’Or, le rendez-vous était donné à Tarsul près d’Is-sur-Tille, dans le fief de la famille Buntz. Une visite de l’exploitation était proposée à l’issue du déjeuner, avec notamment la découverte d’une passerelle en béton et de cinq abreuvoirs créés il y a deux ans aux abords de l’Ignon (voir édition 1683 de Terres de Bourgogne). Certains adhérents d’Alysé ont prolongé l’après-midi en assistant à la traite des 150 vaches laitières de la ferme (60 % en Prim’Holstein, 35 % Montbéliardes, 5 % en Simmental et Brunes). L’utilisation d’un automoteur de marque Tuchel a attiré l’attention, ce type d’équipement étant très rare – et peut-être même unique – dans les élevages laitiers de Côte-d’Or. Aurélien Buntz, en Gaec avec son frère Fabien, a accepté de nous en faire une brève présentation : « Cette machine balaye et poudre les logettes en un seul et même passage, il y a également une fonction de raclage. Nous l’avons achetée en début d’année pour gagner du temps, du confort de travail et de l’autonomie sur notre exploitation ». Force est de constater que l’automoteur apporte satisfaction : « nous gagnons 20 minutes par traite, soit 40 minutes par jour. En plus d’être rapide, cet automoteur nettoie mieux que nous, à la main, et les vaches sont plus propres. Nous étions montés à 4 mammites le mois qui précédait cet achat et là, nous sommes descendus à une seule… Le taux cellulaire, lui, se maintient à moins de 200 000. Certes, nous venons de modifier l’aération de notre bâtiment, mais il n’est pas impossible que cette machine contribue elle aussi à ces meilleurs résultats sanitaires ». Avec une facture de 23 000 euros, cet automoteur n’est « pas donné » : « nous remercions la MSA pour son soutien de 3 000 euros, cet appareil est aidé de par la pénibilité qu’elle enlève, et nous n’avalons plus de poussière par la même occasion ! Le fait que nos vaches sont plus propres nous fait encore gagner du temps à la traite. Chiffrer le retour sur investissement n’est pas facile. Sur un plan purement comptable, je pense qu’il faudra un peu plus de six ans, en partant sur un coût d’un salarié à 15 euros de l’heure ».

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Les frères Buntz sont équipés d’autres appareils performants, à l’image d’un pistolet à mamelle qui lave et désinfecte les trayons en douceur, à l’aide de ses bavettes en silicone. Plus rapide et moins pénible qu’un nettoyage manuel, cet outil réduit l’emploi des produits de pré-trempage et supprime l’utilisation des lavettes. Les deux éleveurs sont également munis de griffes ADF Milking (système de traite avec trempage et rinçage automatiques) : « Le produit de trempage est automatiquement déposé sur les trayons lors du décrochage, les griffes se désinfectent entre chaque vache pour éviter toute infection, notamment des mammites. Nous avons là aussi gagné en confort de travail et en qualité sanitaire. Et surtout : ce dispositif nous a fait gagner un trayeur : nous n’avons plus besoin de passer avec des gobelets en fin de traite. Une seule personne suffit pour traire nos 150 vaches, cela ne prend pas plus de temps qu’avant, alors que nous étions deux avant cet investissement. C’est une sorte de robotisation de notre salle de traite ».