Salers

Les éleveurs de BFC en assemblée générale

Au milieu des verts pâturages de Bourgogne et de Franche-Comté, on ne trouve pas seulement des montbéliardes et des charolaises. Il arrive de rencontrer de massives vaches rousses aux longues cornes en forme de lyre qui valorisent également l’herbe. Le cheptel Salers de Marco et Claudia Beeli étaient à l’honneur le 27 avril. À Chemaudin, à quelques encablures de Besançon, le jeune couple associé au sein du Gaec de la Potte a accueilli une quarantaine de participants à l’occasion de l’assemblée générale des éleveurs de Salers de la grande région. « Nous sommes entrés dans l’association il y a deux ans. Rapidement, on s’y est sentis bien. Petits troupeaux ou élevages plus conséquents, c’est le même traitement » assure Marco Beeli. Comme lui, plusieurs jeunes administrateurs ont fait leur entrée dans l’association il y a deux ans. Un renouvellement préparé par l’ancien président et ses équipes pour finalement passer le relais en 2022 à un éleveur plus jeune. Désormais, Guillaume de Gevigney préside le conseil d’administration. Éleveur en Côte-d’Or, à Montagny-lès-Beaune, l’homme est à la tête d’un cheptel salers de 70 mères nourricières. « Les vêlages se font du 15 septembre au 1er novembre. Les femelles partent à la reproduction, quelques-unes sont vendues à d’autres élevages. Les mâles partent en Italie ou sont destinés à la reproduction » explique le président de l’association. L’élevage de Guillaume de Gevigney est inscrit au Herd-Book Salers. La démarche de sélection dans laquelle il s’est inscrit lui offre des perspectives de valorisation de son cheptel en vente d’animaux vivants à d’autres éleveurs en plus de la valorisation bouchère.

Volonté de promotion

Les participants de l’assemblée générale venus de toute la BFC, mais aussi des bassins historiques de production comme le Cantal, la Haute-Loire ou la Corrèze, partagent la même passion pour la race. Ils ont également en commun la volonté de la promouvoir. « Depuis quelques mois, le marché de la viande bovine est plutôt bien orienté. Même si les charges ont largement augmenté, nous sommes aujourd’hui dans une situation assez favorable. Pourtant, la viande salers qui a bien des atouts à faire valoir est encore mal connue. Nous devons faire plus pour nous démarquer des autres » affirmait un participant bourguignon. « Nous avons eu une belle campagne de pub lors du Salon de l’agriculture. La vache égérie « Ovalie » (de race salers) et ses jumelles ont suscité l’engouement. Les organisateurs nous disent que les demandes officielles de visites ont augmenté de plus de 35 % par rapport aux autres années » souligne un éleveur, membre du groupe salers évolution, organisme de sélection (OS) de la race et notamment chargé de la promotion.

Bonne valorisation de l’herbe

C’est sans compter sur la rencontre avec la délégation des bouchers de Paris, toujours lors du dernier Salon de l’agriculture, qui a officiellement demandé aux professionnels de la filière de leur fournir une liste d’éleveurs chez qui s’approvisionner. Viande persillée et goûteuse, race qui valorise très bien l’herbe, vêlage sans aide dans 99 % des cas, fertilité, qualité maternelle… la salers a de nombreux atouts. « Nous avons de belles perspectives. Les associations locales font vivre la race. L’organisme de sélection s’appuie sur leurs réflexions pour la faire évoluer. Nous devons étoffer notre réseau pour être en mesure de répondre aux demandes du marché avec les atouts que nous saurons mettre en avant » affirmait en conclusion Guillaume de Gevigney.