Production laitière
Une envie de progresser

AG
-

Alysé vient de proposer trois rendez-vous technico-économiques en Côte-d'Or.

 

Une envie de progresser
Bastien Lerat réalise une économie annuelle de 9 000 euros en cultivant puis en incorporant du trèfle violet dans les rations de ses soixante vaches Montbéliardes .

Au Gaec Lerat de Villers-les-Pots, au Gaec de Toutifaut à Magny-Lambert et au Gaec Menestrier de Villy-en-Auxois : des éleveurs laitiers ont participé ces tout derniers jours à l’une des rencontres technico-économiques d’Alysé. « Ces rendez-vous sont l’occasion chaque année de présenter nos résultats Galacsy. Chacun se situe par rapport à des moyennes de groupes et détermine ses postes à améliorer », commente Nicolas Michaud, président de la coopérative. Les charges alimentaires font une nouvelle fois partie des principales préoccupations. « Cela l’est d’autant plus avec la hausse des charges que nous subissons. Optimiser au mieux ses rations est plus que jamais nécessaire pour conserver un minimum de rentabilité », poursuit Nicolas Michaud, qui invite les éleveurs à « foncer » sur les diagnostics Galacsy : « seulement 50 % de nos adhérents ont réalisé une étude technico-économique l’an passé, ce n’est sans doute pas assez devant tous les avantages que Galacsy peut générer. Un tel diagnostic permet d’optimiser ses charges et ses coûts de production, il est dommage de se priver d’un tel outil qui permet de prendre les bonnes orientations ».

L'as de trèfle
Bastien Lerat réalise une économie annuelle de 9 000 euros en cultivant puis en incorporant du trèfle violet dans les rations de ses soixante vaches Montbéliardes .

L'as de trèfle

La première des trois rencontres d'Alysé s'est déroulée le 29 mars sur l'exploitation de Bastien Lerat, à Villers-les-Pots. Ce jeune éleveur de 29 ans, installé depuis 2017 sur l'ancienne ferme de Claude et Odile Monin, cultive du trèfle violet avec l'objectif de diminuer sa dépendance aux correcteurs azotés : « Des collègues optent souvent pour la luzerne mais ici, les terres sont davantage acides et humides, plutôt que calcaires et séchantes, alors le choix du trèfle violet fourrager s'est imposé. Je l'ai intégré il y a deux ans dans ma rotation céréalière, sur une surface de neuf hectares. J'essaie de réaliser entre quatre et cinq coupes par an, en enrubannage ». Les résultats sont pour l'instant très satisfaisants, comme le reconnaît volontiers l'agriculteur : « le trèfle représente une botte d'enrubannage, soit entre 3,5 et 4 kg MS par vache et par jour. J'économise 0,8 kg de tourteaux par vache au quotidien, alors que les rations en contenaient 2,5 kg auparavant. L'économie annuelle s'élève à 9 000 euros, ce n'est pas rien ! En quelque sorte, j'économise 1 000 euros de tourteaux pour chaque hectare de trèfle récolté. Il n'y a pas forcément de frais de mécanisations supplémentaires car je faisais davantage de maïs ensilage avant le trèfle ». Le troupeau composé à 40% de génisses ne semble pas être mécontent de ses nouvelles rations : « le dernier contrôle indique une production laitière à 8 700 kg, alors que nous étions davantage à 8 500. La production a également gagné en qualité. Le trèfle a permis de ramener de la fibre et de l'appétence. Les vaches ruminent mieux ». Bastien Lerat travaille avec un troupeau de haute valeur génétique : « faire perdurer le travail de mes prédécesseurs est une très grande motivation pour moi. Claude et Odile Monin ont déjà été classés à la première place de l'Isu national, c'était en avril 2016. Pour ma part, le troupeau apparaît au 4ème rang dans le dernier classement, sur un total de près de 3000 élevages ».

Zoom sur... L’autonomie protéique

52% d’autonomie protéique

Les exploitations qui ont réalisé un Galacsy atteignent, en moyenne, un niveau d’autonomie protéique de 52%. « Il y a une grande variabilité, de 10 à 100%, selon les exploitations », observe Chloé Béliard, référente technico-économique d'Alysé, « cette autonomie est fortement corrélée à la part de maïs présent dans la Surface fourragère principale (SFP), et dans une moindre mesure, au coût alimentaire, du fait sans doute d’une disponibilité en fourrages de qualité et « bons marchés » sur notre zone. La productivité par vache est également un facteur qui va jouer sur la possibilité d’atteindre un certain niveau d’autonomie protéique. Mais là encore, nous notons une forte variabilité ».

Comment utiliser sa SAU ?

Pour produire 1 000 kg de lait, il faut en moyenne une surface de 24 ares, indique Chloé Béliard. Cette surface inclut tous les fourrages et les concentrés produits sur l’exploitation, mais aussi les produits achetés. Se pose alors la question d’augmenter cette surface pour gagner en autonomie et en coût alimentaire : « pour une marge brute moyenne sur les cultures de vente de 600 euros//ha, une exploitation qui produit 500 000 kg de lait et qui souhaite augmenter sa SFP ou de concentrés auto-consommés de 25 ha, devra réduire son coût alimentaire de 30 euros/1000l pour atteindre l’équilibre que son exploitation ».

2022 : + 24 euros/1000 l sur les concentrés

Les vaches laitières consomment en moyenne 163 g de concentrés achetés pour produire 1 kg de lait. Avec une hausse des aliments de + 40%, l’impact serait donc de 24 euros/1000l, uniquement sur le coût de concentrés VL. « La hausse du prix du lait et de la viande pourront peut-être couvrir cette augmentation, mais il reste encore à compenser la hausse sur les engrais et le carburant », prévient la référente Galacsy.

Des stratégies variées

Pour contrer la hausse du prix des concentrés et réduire son coût alimentaire, plusieurs solutions à court ou moyen terme ont été souvent citées par les éleveurs, lors de ces rencontres Galacsy : privilégier les matières premières, comparer le coût du point de MAT des concentrés achetés, réformer les animaux improductifs, valoriser au maximum le pâturage, récolter des fourrages de très bonne qualité et les analyser, augmenter la part de légumineuses dans les prairies, éviter le gaspillage en vérifiant régulièrement les pesons.