Dégâts du gel
Les dégâts du gel dans l'Yonne

Berty Robert
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Retour sur les conséquences du gel de début avril. Dans le département, la situation est différente de celle qui avait prévalu en 2021. Le froid n’a pas été aussi globalement dévastateur, néanmoins, il a frappé fort par endroits.

Le gel d’avril 2022 n’a pas provoqué des dégâts de la même ampleur que ceux de l’an dernier. Il a succédé à une période de douceur qui a, certes, stimulé la maturation de la végétation, mais pas dans des proportions identiques à celle de fin mars 2021. Les débourrages, en vignes et arboriculture, n’étaient pas aussi avancés. Pour autant, cette bonne nouvelle est à relativiser. Les dégâts ont parfois été très nets, sur certaines zones de l’Yonne. C’est ce que confirme Alain Duruz, arboriculteur à Jussy, au sud d’Auxerre. Il exploite 8 hectares (cerises, pêches, nectarines) depuis 2003. « Nous avons eu des dégâts équivalents à ceux de l’an dernier, déplore-t-il. Nous avons entre 75 et 85 % de pertes. Le préfet est venu, le 11 avril, sur mon exploitation pour constater les dégâts. Les procédures d’accompagnement sont mises en place. Elles nous permettront de passer le cap mais subir ça, deux années de suite, ça nous met quand même en difficultés ». Le gros gel est intervenu dans la nuit du 2 au 3 avril. Le thermomètre est descendu à -7°. Il a regelé dans la nuit du 3 au 4 avril, puis à nouveau un peu plus tard dans la semaine. « J'en suis au onzième dossier de calamité agricole que je vais devoir remplir en vingt ans d’arboriculture, souligne Alain Duruz, et c’est la première fois que, deux années de suite, le gel me pose autant de problèmes ».

Espoirs sur les contre-bourgeons

Du côté de la viticulture, on constate aussi des dégâts mais de manière très aléatoire. « Il y en a moins que l’année dernière, constate Jean-Baptiste Thibaut, viticulteur à Quenne, et vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Beaucoup de viticulteurs ont fait une taille plus tardive. Certains ont aussi mieux protégé leurs vignes avec des câbles chauffants ou des éoliennes, ce qui a contribué à atténuer les conséquences du gel. Nous avions aussi des cépages, comme le pinot noir ou le sauvignon, qui avaient moins débourré. À la différence de 2021, les contre-bourgeons n’ont pas gelé. Il faudra attendre un peu pour voir si cela peut compenser des dégâts qui sont bien réels par ailleurs. Il faut attendre de voir ce que pourront donner ces contre-bourgeons. Mais il y aura des pertes, malgré tout… » Beaucoup d’espoirs sont placés dans l’arrière-saison, pour voir si ces pertes pourront en partie être compensées.