Couverts végétaux
Une multitude de facteurs à prendre en compte

Berty Robert
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On peut parler des couverts végétaux dans bien des contextes : ainsi, Claas Bourgogne avait invité un ingénieur de Terres Inovia pour traiter du sujet, dans le cadre d’un événement marquant le nouveau partenariat entre le distributeur de tracteurs de Varois-et-Chaignot, en Côte-d’Or, et la marque Väderstad spécialisés dans les semoirs et le travail du sol.

Une multitude de facteurs à prendre en compte
Michael Geloen, ingénieur chez Terres Inovia, a dressé les grandes lignes d'une utilisation optimale des couverts végétaux.

La question du travail du sol, on la connaît bien chez Claas Bourgogne, concessionnaire de tracteurs de Varois-et-Chaignot, à l’est de Dijon. On va même en parler de plus en plus puisque l’entreprise est désormais partenaire de la marque suédoise Väderstad, spécialisée dans les matériels de travail du sol et les semoirs. Le développement de la pratique des couverts végétaux en intercultures fournissait à l’entreprise un excellent prétexte pour, à la fois, informer ses agriculteurs clients, et présenter les nouveaux matériels. Ce fut fait à l’occasion d’une soirée organisée le 6 mars. Claas Bourgogne avait, à cette occasion, invité Michael Geloen, ingénieur de développement chez Terres Inovia. Il tentait de répondre à la question : « Comment maximiser les bénéfices agronomiques des couverts végétaux dans la gestion des adventices et des ravageurs ? » Bien évidemment, la réponse n’est pas simple. Elle dépend d’un grand nombre de facteurs. Michael Geloen décrit pourtant l’intérêt de couverts avec un fort système racinaire, favorable au stockage de carbone et au relargage d’azote, même si ce dernier point reste dans des proportions relativement limitées. « Néanmoins, soulignait-il, des variétés de couverts avec un système racinaire bien développé permettent de lutter contre l’érosion liée à la pluie. De plus, un couvert bien en place par les racines participe à la restructuration du sol ».

Attention à la profondeur du semis

Beaucoup reposent sur le choix des variétés de couverts. Il existe par exemple des variétés adaptées aux conditions sèches et plus chaudes (millet, tournesol, sarrasin). « Quels que soient les mélanges d’espèces que vous choisirez, poursuivait l’ingénieur de Terres Inovia, il faut prêter attention aux profondeurs de semis nécessaire pour chacune. En général, la profondeur optimale de semis est égale à trois fois le diamètre de la graine ». Réussir un couvert végétal pour en tirer le meilleur parti relève d’une alchimie subtile et d’un sens profond du dosage : « Des couverts pas trop développés permettront de ne pas trop consommer d’azote, au détriment de la culture qui va suivre, lors de leur désagrégation. De plus, des couverts jeunes se décomposent plus facilement. De manière générale, il faut prendre garde à ne pas « gaver » le sol ». Le soin apporté à l’implantation des couverts est aussi primordial : il importe de prendre en compte la ressource en eau, mais on doit aussi apporter à ces couverts le même soin qu’à une culture classique. On prend donc garde à la structure du sol, à la gestion des pailles et au salissement. « S’il fait sec à la récolte de la culture principale, précise Michael Geloen, on ne sème pas son couvert tout de suite, il ne lèvera pas. Il vaut mieux attendre de bonnes conditions pour le faire, avec de la pluie ».

Mélange bien dosé

L’ultime opération - la destruction du couvert – demande elle aussi un soin particulier. « Il faut être vigilant sur les conditions de passage, qui impactent la structure du sol pour la culture suivante, choisir le mode de destruction selon les espèces et observer attentivement le rapport carbone/ azote (C/N) afin de ne pas pénaliser la culture suivant le couvert ». Enfin, les couverts peuvent produire du bénéfice dans la gestion des adventices : « dans ce cadre, conclut Michael Geloen, il n’est pas nécessaire de multiplier à l’excès le nombre d’espèces dans vos mélanges : un mélange à 6 espèces est suffisant. En mettre plus ne donne pas de résultats significatifs en termes d’efficience contre les adventices. Et contre ces dernières, l’efficacité ne se vérifie qu’au moment du couvert, pas sur la culture suivante ».