Conditions météo
Le robinet va-t-il se fermer ?

Propos recueillis par AG
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Le temps pluvieux des dernières semaines va-t-il laisser place à un autre « extrême », ressemblant à une sécheresse ? Quatre agriculteurs interrogés sur le sujet le redoutent fortement.

Le robinet va-t-il se fermer ?
Vincent Fretel (Saint-Anthot) : « C'est certain »

Vincent Fretel (Saint-Anthot) : « C’est certain »

« Nous allons y avoir droit, c’est quasi-certain ! Le cumul des précipitations ne varie pas beaucoup d’une année sur l’autre : si cela se vérifie encore une fois, nous pouvons redouter une longue période sans eau. Ces pluies, nous allons sans doute les regretter… J’ai déjà les yeux rivés sur mai, mois critique sur nos plateaux calcaires où les quintaux s’envolent au soleil. Les animaux sont aussi concernés, nous amenons de l’eau aux vaches de plus en plus tôt chaque année : j’espère que ce ne sera pas encore le cas cette fois-ci… En attendant, nous tentons de prendre les devants en aménageant des points d’eau dans les prés, c’est toujours ça ».

Thomas Cotiby (Villy-en-Auxois) : « C’est à craindre… »

« De l’eau, il en fallait, mais là, c’est bon… Si nous avions la main, il faudrait en garder un peu pour plus tard ! Avant de m’inquiéter d’une éventuelle sécheresse, je me pose bien des questions pour mes ensilages de méteils et de ray-grass, qui ont lieu généralement autour du 10 avril. Si les précipitations persistent, ces récoltes pourraient être perturbées, avec en plus une mauvaise qualité à la clé. À l’heure où je vous parle, les parcelles sont gorgées d’eau. Le comble serait de ne pas avoir assez de précipitations par la suite. C’est à craindre, avec tous ces aléas à répétition ».

Jean-Luc Lecour (Grenant-lès-Sombernon) : « De plus en plus d’extrêmes »

« Nous ne sommes pas trop mal au niveau des réserves, toute cette eau a fait du bien. Les puits sont pleins, du moins, vers chez moi, je ne connais pas la situation dans le reste de la région. Que va-t-il se passer ces prochaines semaines ? Personne ne sait, mais il n’est pas impossible que nous regrettions assez vite cette eau. Je l’ai déjà vu plusieurs fois dans le passé : des hivers pluvieux sont souvent suivis de périodes très sèches. Les extrêmes sont beaucoup fréquents avec le changement climatique, cela ne facilite pas la tâche des agriculteurs ».

Rémy Cornet (Gomméville) : « Aucun doute »

« Le bon temps du paysan, c’est tous les temps, mais pas trop longtemps ! Nous ne sommes pas dans ce cas de figure car il pleut en continu, depuis un certain temps. C’était déjà problématique pour les semis d’automne, et là, ça le devient pour les semis de printemps. Dans mon cas, j’arrive en période limite pour semer l’orge. Le maïs et le tournesol seront vite arrivés mais aucune parcelle n’est préparée aujourd’hui, c’est trop mouillé. Nous alternons souvent les grandes quantités d’eau puis de sec : la suite ne fait malheureusement aucun doute pour moi ».