La pelvimétrie
Une aide précieuse pour plus de sérénité

Chloé Monget
-

Le 30 septembre, Alsoni Conseil Élevage organisait une journée dédiée à la sécurisation des vêlages au lycée agricole de Challuy. Menée depuis quelques années déjà, cette rencontre est l'occasion de rappeler l'intérêt de cette pratique.

Une aide précieuse pour plus de sérénité
Stéphanie Moreau en train de réaliser une mesure pelvienne lors de la journée à Challuy.

« La pelvimétrie est une pratique encore méconnue des éleveurs » souligne Léa Lapostolle, Responsable technique d’Alsoni Conseil Élevage avant d’ajouter : « c’est pour cette raison que nous organisons chaque année, depuis environ 4 ans, cette journée pour réexpliquer cette technique tout en montrant la prise de mesure en situation réelle sur les vaches de l’exploitation du Lycée agricole de Challuy ».

Rappel

Stéphanie Moreau, technicienne Alsoni Conseil Élevage, rappelle le principe : « nous mesurons la hauteur sacropubienne et la largeur bi iliaque médiane. L’alliance des deux données nous permet d’obtenir l’aire pelvienne. Ensuite, cette dernière est croisée avec l’âge et le poids de l’animal car, pour être pertinent, le résultat final doit prendre en compte la précocité plus ou moins importante de ces génisses en croissance. La mesure pelvienne offre l’avantage de donner une indication sur l’ouverture pelvienne disponible pour le veau lors du vêlage et donc de diminuer les risques d’intervention au vêlage des génisses ».

Effet papillon

Léa Lapostolle et Stéphanie Moreau insistent sur les avantages de connaître cette donnée : « Si l’éleveur sait à peu près le passage disponible pour le veau, il peut établir son plan d’accouplement en conséquence, afin d’éviter les césariennes notamment, et donc des frais vétérinaires supplémentaires. De plus, les césariennes et les vêlages difficiles évités, la remise à la reproduction est plus rapide. Pour rappel, en moyenne, l’IVV d’une vache ayant subi une césarienne est de 426 jours contre 383 jours pour un animal ayant mis bas sans assistance, soit 43 jours pendant lesquels l’animal est improductif (source : Idele). Cette mesure est donc un outil utile pour réguler ses charges, tout en ayant une sérénité d’esprit face aux vêlages ». Alsoni Conseil Élevage propose in fine à l’éleveur un classement des vaches en intra-troupeau afin de cibler les animaux pouvant poser problème lors des vêlages. Stéphanie Moreau stipule : « Pour un vêlage facile, que ce soit en IA ou en monte naturelle, il est nécessaire d’opter pour un taureau à génisses pour le premier vêlage. Il faut donc être très vigilant sur l’index de facilité de naissance (IFNAIS) des taureaux choisis ».

En complément

Même si cet outil offre des atouts, Léa Lapostolle et Stéphanie Moreau rappellent : « La pelvimétrie n’est pas le seul levier à activer pour que les vêlages se déroulent bien. En effet, la préparation alimentaire de la mère est à prendre en compte au moins un mois avant la mise bas. Durant cette période, le veau prenant plus de place, la panse de la vache se réduit en conséquence, mais ses besoins sont plus importants. Il faut donc prendre cela en considération ». Pour compléter l’intervention d’Alsoni Conseil Élevage, la Chambre d’agriculture de la Nièvre et le GDS étaient présents afin de rappeler pour l’un les bons gestes après vêlages, notamment pour l’assimilation du colostrum, et pour l’autre d’évoquer les règles d’hygiène à respecter (nettoyage systématique des bottes, des mains et du matériel entre chaque vêlage, par exemple).