Reproducteurs charolais
« Hola Miguel »

AG
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Michel Baudot, éleveur près de Semur-en-Auxois, a assuré le jugement du concours national charolais de l’Équateur, en Amérique du Sud.

« Hola Miguel »
Le Côte-d'orien de 62 ans a jugé 110 bovins inscrits dans la ville de Macas. Un interprète évoluait constamment à ses côtés, la langue officielle étant l'espagnol.

Parti de sa ferme le 24 août à 8 heures du matin, Michel Baudot est arrivé à destination à 11 heures. Mais 11 heures, le lendemain ! Un très long voyage l’attendait avec 12 heures de vol, presque autant de voiture et de l’attente dans deux aéroports, à Paris puis lors d’une escale au Panama. Le sélectionneur se rendait en Équateur pour juger le concours national charolais de ce pays de la côte ouest de l’Amérique du Sud, comptant 18 millions d’habitants. Michel Baudot avait déjà été sollicité pour cette même mission il y a huit ans, lorsqu’il présidait le Herd book Charolais : « J’en avais gardé un excellent souvenir, tout s’était très bien passé et j’étais resté en contact avec les responsables locaux. Il y a trois mois, ils m’ont demandé si je voulais revenir pour l’édition 2023 des 26 et 27 août. Je me suis accordé deux jours de réflexion et j’ai accepté : ce pays développe de plus en plus le Charolais, les gens sont très attachants, les paysages sont magnifiques et c’était l’occasion pour moi de prendre quelques jours de vacances dans le même temps ».

Deux catégories d’animaux

Le Charolais n’est pas présent dans l’intégralité du pays, comme l’indique Michel Baudot : « les animaux sont concentrés dans une seule et même Province nommée Santiago-Morona. Celle-ci est grande comme la Côte-d’Or, sachant que l’Équateur est deux fois plus petit que la France. Près de 5 000 vaches sont inscrites, leur livre généalogique est très bien tenu, les dirigeants locaux connaissent bien la sélection qu’ils ont commencée récemment, en 2010 ». Coiffé d’un chapeau « Panama », très courant sur place, l’éleveur de Pont-et-Massène a jugé 110 animaux divisés en deux catégories : « il y avait les “Full French” d’un côté et les “Pure Breed” de l’autre. Les premiers cités regroupent les descendants directs des Charolais importés de France, les seconds sont issus de croisements d’absorption avec un taux minimum de sang Charolais ».

De beaux progrès

Les Full French, comme leur nom l’indiquent, sont exactement les mêmes charolais qu’en France, comme le confirme Michel Baudot : « la génétique est la même. En revanche, ils sont élevés dans des conditions très différentes. Je pense notamment au climat, aux conditions d’élevage… Là-bas, il n’y a pas de bâtiment, les animaux évoluent presque en sous-bois, ils restent dehors et sont attachés aux arbres. Il n’y a pas d’été ni d’hiver, il tombe 3 000 mm par an contre 700 chez nous, la végétation est incroyable. Chaque ferme compte entre 25 et 30 Charolais. Il n’y a pas d’herbe mais un type de plante qui ressemble beaucoup à un mixte entre le maïs et le sorgho, c’est très particulier ». Malgré ce contexte atypique, de très beaux Charolais évoluent en Équateur : « seul le poil est légèrement différent de nos animaux. Les poids de carcasse ? Ils sont similaires aux nôtres également ». Depuis son dernier passage en Équateur, Michel Baudot observe d’impressionnants progrès au sein des cheptels : « je leur ai dit lors d’une réunion, le lendemain du concours. Le niveau de leur National est clairement monté d’un cran, ils sont très attentifs sur ce point ». Ravi de son séjour, Michel Baudot reste en contact avec les éleveurs de l’association Charolaise équatorienne. Une délégation de neuf personnes est en train de se préparer pour se rendre au prochain Sommet de l’Élevage à Cournon. Plusieurs visites d’exploitations figurent également sur leur agenda.

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