Vendanges
C'est parti dans la Nièvre !

Chloé Monget
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Alors que les vendanges ont démarré dans l'AOC Pouilly-Fumé en début de semaine, une réunion d'information était organisée par le Syndicat viticole le 8 septembre. 

C'est parti dans la Nièvre !
La rencontre a permis de rappeler les outils mis à disposition des vignerons : l'auto-diagnostic, offrant une visibilité sur les évolutions des pratiques en vue de les mettre en avant, et l'observatoire économique, pour décortiquer les marchés et lancer une étude sur la filière en vue d'avoir une vision sur les prix de vente.

Les vendanges 2023 ont débuté dans l’AOC Pouilly-Fumé depuis le début de la semaine. Ainsi, pour donner quelques éclairages sur cette campagne, le Syndicat viticole proposait une réunion d’information prévendanges le 8 septembre au Caveau des vignerons à Pouilly.

Millésime singulier

Fabrice Doucet, directeur et œnologue conseil de Sicavac l’annonce : « le millésime 2023 sera un peu particulier et fera partie des années chaudes et sèches. Il sera le millésime de compromis, car il faudra choisir avec attention le déroulé de sa vinification en fonction de ses caractéristiques ». Émeline Piton, conseillère viticole et œnologue conseil de Sicavac, poursuit : « il y a un décalage entre la maturité technologique et aromatique. Nous constatons que la première arrive à son apogée cette semaine – d’où le lancement des vendanges – mais nous notons encore des notes très végétales au niveau de certaines pulpes. Nous avons aussi mis en évidence que dans quelques secteurs de l’appellation la maturité est bloquée par une difficulté d’absorption de la potasse et donc impulse une carence ». Fabrice Doucet souligne que cela diffère par rapport à la campagne précédente puisque le raisin était à l’époque concentré en potasse. Malgré tout, il stipule que : « 2023 permettra d’avoir un vin avec du corps en bouche grâce à l’acide tartrique, puisqu’une présence réduite en potasse signifie un PH moindre et de facto une meilleure conservation de cet acide particulier ».

Points de vigilance

Fabrice Doucet rappelle aussi : « il faut limiter au maximum les triturations, pour ne pas augmenter les composés phénoliques qui engendreraient une hausse des notes herbacées. De plus, les triturations excessives peuvent rehausser le PH ce qui augmenterait le volume de bourbes ». Question pressurage, il préconise un travail à basse pression et de « bien attendre l’évacuation du jus avant de relancer une rotation ». Pour le taux de remplissage, il conseille de s’arrêter à 30 ou 40 cm du haut de la cuve du pressoir afin de laisser la place à la retombée des grains afin « d’avoir un bon écoulement du jus, un bon asséchage du marc et un bon nettoyage des drains ». Il évoque également l’étape du débourbage avec une turbidité plus élevée offrant : « des vins plus charnus avec plus d’épaisseur. Mais, pour pallier les éventuels défauts, il faut rallonger le temps d’élevage ; forçant une commercialisation différée à juin ou juillet de l’année d’après - donc dans notre cas en 2024 ». Il insiste également : « il est nécessaire de bien déguster les moûts régulièrement afin d’intervenir au bon moment ». Pour l’azote minéral, et de manière générale, il martèle aux vignerons : « faites bien attention aux différents cahiers des charges (Bio, appellation, Demeter, etc.) qui évoluent régulièrement ». Pour conclure la rencontre, les chiffres de ventes et de volumes ont été présentés par le BIVC et l’AOC se positionne, pour l’exportation, dans des tendances positives identiques aux vins du Centre Loire. Les vignerons présents ont aussi été invités à participer à la course Pouilly Sancerre (www.pouilly-sancerre.com), qui se déroulera le 22 octobre, afin de faire déguster leurs vins au public.

Dérogations

Lors de la rencontre, Camille Fassier, juriste à la FDSEA 58 a présenté les dérogations de cette année en matière de durée du travail et d’hébergement collectif qui seront autorisées jusqu’au 26 novembre. La durée hebdomadaire peut aller jusqu’à 60 heures/semaine pour les métiers du travail de la vigne et 66 heures/semaine pour les métiers de vinification. Les conditions d’hébergement collectif sous dérogation, sont identiques à l’an passé : 6 m2 par occupant pour la surface de la pièce destinée au sommeil, pour les espaces collectifs de sommeil, le nombre de travailleurs est fixé à 7 maximum, un lavabo doit être disponible pour 6 personnes, une douche pour 8 personnes et un wc pour 8 personnes.