Les membres du bureau des anciens exploitants de Côte-d'Or étaient réunis la semaine dernière à Bretenière. Chacun livre son ressenti sur les récentes mobilisations.
L’action syndicale de fin janvier 2024, tout le monde s’en souviendra ! Au moins sur la forme, cette mobilisation était inédite. Qu’en pensent nos anciens, eux qui ont multiplié les manifestations dans le passé ? Nous leur avons posé la question en faisant « irruption » dans une réunion qui se tenait à quelques mètres des locaux de Terres de Bourgogne, à Bretenière. Les membres du bureau des anciens exploitants de Côte-d’Or sont unanimes : les manifestations ont été « impressionnantes dans tous les domaines ». « Ce mouvement a permis de parler d’agriculture pendant 8 à 10 jours non-stop, cela n’était jamais arrivé », se félicite le président François Willermoz, retraité à Menesble, « de nombreux dossiers ont été abordés, c’est très bien. Même si tout n’est pas parfait, la communication a été positive. J’espère que les gens qui ont applaudi et encouragé les agriculteurs réfléchiront désormais à deux fois avant de se plaindre du chant du coq ou de l’odeur du fumier ». Daniel Bourge, de Villargoix, retient quant à lui le « dynamisme des manifestants » : « c’était impressionnant et très beau à voir… Les agriculteurs ne se sont pas déplacés pour rien. La population a admiré le monde paysan. Rien que sur ce point, c’est positif ». Marc Clément, de Combertault, se dit « agréablement surpris » de l’ampleur de cette manifestation : « cela faisait très longtemps que ce n’était pas arrivé. Je retiens aussi et surtout les encouragements de la population. Ce n’était pas toujours le cas, loin de là, dans nos anciennes actions syndicales ».
De nombreux jeunes
Gérard Paillet, de Fenay, n’a pas manqué une seule seconde de la couverture médiatique de ces actions : « Il y avait de très beaux reportages, je n’ai pas raté grand-chose ! Je trouve que les jeunes se sont très bien exprimés. Ils ont parlé en large et en travers de leur métier, de leurs difficultés… Cette mobilisation s’est très bien déroulée : les divergences politiques ont été mises de côté, cela a été bénéfique aux yeux de l’opinion publique ». Raymond Cetre, des Maillys, avait encouragé son entourage à participer à cette mobilisation : « il fallait se bouger et je suis très content de cette affluence. Toute l’Europe s’est mobilisée, il fallait se faire entendre face à ces normes qui ne veulent plus rien dire. Les responsables sont ces hauts fonctionnaires qui ne connaissent pas le terrain ». Pierre Bazin, de La Rochepot, fait remarquer qu’un certain nombre d’agriculteurs non syndiqués se sont déplacés : « Des personnes que l’on ne voyait jamais en manifestation ont rejoint le mouvement, presque naturellement… Cela a contribué à la réussite de ces actions. Tout s’est déroulé dans le plus grand respect, sans casse ni violence. Certains ont d’ailleurs regretté que ce ne soit pas un peu plus violent, mais je ne pense pas que c’était le meilleur moment. Il faut désormais que les annonces gouvernementales se concrétisent sur le terrain ». Alain Pautet, de Rouvres-en-Plaine, a lui aussi été impressionné par le nombre de manifestants : « Il faut remonter loin dans le temps pour retrouver pareille mobilisation… Je trouve que ces différentes actions étaient très bien organisées, donc bravo ceux qui les ont menées. Je suis allé faire un tour du côté de Beaune : en plus des revendications, le côté convivial m’a beaucoup plu ». Remy Taccard, de Comblanchien, souligne pour sa part le côté fédérateur du mouvement : « Différentes générations étaient réunies, les conjoints étaient aussi de la partie. Les différents syndicats étaient tous sur le terrain. Pour toutes ces raisons, la profession en ressort grandie ».
