FDC 58
« Renouer le dialogue »

Chloé Monget
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Depuis les dernières élections du Conseil d'administration de la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58) de nouveaux administrateurs ont pris leur poste sur les volets agriculture et forêt.

« Renouer le dialogue »
Les nouveaux élus de la fédération des chasseurs de la Nièvre souhaitent instaurer un dialogue constructif avec le monde agricole.

En avril dernier, la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58) renouvelait son Conseil d’administration, notamment pour les pans agriculture et forêt. Ainsi, c’est respectivement Étienne Gauthier et Émilie Philippe qui sont en charge de ces dossiers depuis lors. Nouvellement arrivés, ils commencent à prendre leurs marques et souhaiteraient mettre en place des projets.

Des liens étroits

« Les liens entre l’agriculture, la forêt et la chasse sont indéniables. C’est pour cela que nous devons être unis et solidaires face à nos détracteurs » insiste Étienne Gauthier avant d’ajouter : « notre rôle est d’agir concrètement sur le terrain, en nous adaptant aux problématiques rencontrées par les agriculteurs ou les chasseurs, tout en prenant en compte tous les impératifs de chacun. On se rend compte aujourd’hui qu’il y a une cassure entre chasseurs et agriculteurs, très souvent par manque de communication ». Émilie Philippe rebondit : « la FDC 58 a un rôle de facilitateur entre les différents acteurs du territoire car nous sommes en lien avec de nombreux organismes. Un atout pour faire des propositions transversales ». Afin de « revenir aux choses les plus essentielles, il faut faire simple », selon Étienne Gauthier, « et cette simplicité est l’instauration d’un dialogue constructif entre tous. C’est pourquoi nous allons rencontrer dans un premier temps les différents représentants du monde agricole, (Chambre d agriculture, syndicats…), pour trouver des solutions tous ensemble. En somme, mettre en place une gestion de territoire adaptée aux enjeux de chacun ». Cette réunion aura lieu prochainement.

Disponibles

Outre cela, Étienne Gauthier insiste sur le fait que « la FDC 58 est là aussi pour aider les exploitants, car ils sont des protagonistes du territoire au même titre que les forestiers ou les chasseurs. Nous travaillons d’ailleurs sur le vote des Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts (ESOD) afin d’y maintenir le classement de la fouine et du corbeau mais aussi d’en réintroduire d’autres espèces comme la pie. Nous nous sommes démenés pour ce dossier car il est nécessaire de préserver les cultures face à ces espèces. Mais, il est indispensable que les exploitants nous fassent remonter les dégâts chiffrés occasionnés par ces espèces ; sans leur participation, notre travail nous semble incomplet. Là encore, le dialogue doit être redynamisé et pérennisé, c’est pour cette raison que nous sommes disponibles, Émilie Philippe et moi ». Étienne Gauthier et Émilie Philippe rappellent enfin les actions déjà mises en place pour les exploitants agricoles, notamment celles financées grâce au Plan de relance comme la réimplantation de haies (voir TDB n° 1692). « Nous avons tous a y gagner en travaillant main dans la main », concluent-ils.

Note : Pour tous renseignements ou demandes sur ces questions contacter : Étienne Gauthier à etgauthier@wanadoo.fr et pour Émilie Philippe à emiliephilippe0918@yahoo.fr

Petit bilan

Sur la question des dégâts de gibiers, la FDC 58 confie quelques chiffres « encourageants » selon son directeur Florent Ortu. Ainsi, au regard des chiffres estimés par les experts à la récolte, il y a une réduction des dégâts pour l’année 2022 pour les céréales grains avec 9 707 quintaux déclarés en perte contre 13 333 pour 2021. Le maïs ensilage est lui aussi sur la même veine avec 4 067 tonnes en 2021 contre 2 380 cette année. Florent Ortu souligne : « il y a bien une volumétrie des dégâts en diminution, qui s’explique par un une glandée inexistante à l’automne 2021 engendrant donc une faible reproduction – pour la population des sangliers – et donc moins de dégâts. De plus, les chasseurs du département ont frappé fort ces dernières années afin de réduire les dégâts sur les cultures ». Loin de régler complètement le problème, il alerte : « nous sommes dans un creux de vague. Et, il y a fort à parier que nous aurons une recrudescence de dégâts à un moment donné. C’est pour cette raison que nous devons tout faire pour nous prémunir contre cela, en instaurant plus de prévention et être vigilant sur ces secteurs. Nous gérons du vivant, et de ce fait, nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour ne pas nous retrouver dans une impasse que ce soit pour les exploitants, avec des dégâts trop importants, ou pour les chasseurs, avec des populations de gibiers immaîtrisables ».