Installations
Bilan des installations en agriculture

Christophe Soulard
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Les données contenues dans une note de la CCMSA portent sur l’année 2021 mais elles montrent une tendance encourageante après cinq années successives de baisse.

Bilan des installations en agriculture
Selon l'étude de la CCMSA, en 2021, les installations en agriculture sont reparties à la hausse en France, avec +11 % par rapport à 2020. (Crédit Jean-Philippe Wallet)

C’est une bonne nouvelle pour le monde agricole : le nombre global d’installations en agriculture repart à la hausse après cinq années de disette. Après les mauvais chiffres de 2016 (-6,2 %), de 2017 (- 4,4 %), de 2018 (- 2,8 %), de 2019 (- 3,7 %) et de 2020 (-6,7 %), l’année 2021 s’est affichée comme un bon cru. Ce ne sont pas moins de 13 914 chefs d’exploitation qui se sont installés. Ils sont 1 406 de plus qu’en 2020, soit une hausse de +11,2 %. Cependant, la CCMSA nuance quelque peu cette embellie en soulignant que la pandémie de Covid a retardé un certain nombre de dossiers ce qui a eu pour effet de reporter de multiples projets d’installation sur l’année suivante, « notamment pour des raisons administratives ». Il n’en reste pas moins que les signes sont encourageants. Les moins de 40 ans constituent, avec 9 767 installations (en hausse de +10,5 % par rapport à 2020), la majorité du genre. Ils représentent en effet 70,2 % des nouveaux installés. La note de la CCMSA souligne que « Les installations tardives ne résultant pas d’un transfert entre époux (3 537 personnes) sont en hausse encore plus marquée (+ 14,8 %) et représentent désormais 25,4 % des installations réalisées (contre 24,6 % en 2020) ».

Hausse presque générale

Les régions Normandie (+ 25,1 %) et Nouvelle-Aquitaine (+ 20,6 %) s’affirment comme les régions les plus dynamiques en matière d’installation. D’ailleurs, la quasi-totalité des treize régions voient leurs chiffres augmenter à l’exception toutefois de la Corse (- 6,6 %) et du Grand-Est (- 4,3 %). Les disparités sont tout aussi importantes selon les départements. Sur le podium, on retrouve le Val-d’Oise (+ 92,3 %), l’Essonne (+ 81,8 %) et la Creuse (+ 50,6 %). Mais les deux premiers départements ne comptent respectivement que 517 et 732 exploitations quand la Creuse en détient 3 500, ce qui relativise la portée des statistiques. En bas du tableau, l’Aube (- 15,3 %) le Haut-Rhin (- 20,8 %) et les Yvelines (- 47,2 %), ferment la marche. Les travaux de la CCMSA soulignent une montée en puissance des installations sous forme sociétaire. Celle-ci représentait en 2021 54,5 % des nouvelles installations « avec une prédilection pour les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec, 24,4 % des installations) et les exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL, 17,0 %) », précise la note. C’est une tendance lourde depuis 2005, remarque l’organisme social, les chiffres oscillant entre 54 et 57 % selon les années.

Tendance à la féminisation

Quant à la surface exploitée par les nouveaux agriculteurs, elle tourne autour de 34 ha soit une très légère baisse par rapport à 2020 (34,1 ha). « En 2021, la moitié des jeunes installés agricoles exploite en moyenne une superficie (par installé) inférieure ou égale à 18 hectares et un quart exploite plus de 51 hectares […] La moitié des installés tardifs – hors transfert entre époux — dispose de moins de 8 hectares et un quart d’entre eux met en valeur plus de 30 hectares », affirme l’étude. Les installations ont également tendance à se féminiser. Depuis une quinzaine d’années, la part des nouvelles agricultrices varie entre 27 et 31 %. Pour 2021, elle progresse de 0,3 % par rapport à 2021, affichant un score de 32,3 %. Aujourd’hui, « le taux de féminisation dans l’agriculture s’établit à 39,4 % », note la CCMSA qui remarque « un taux élevé de maintien dans l’activité agricole dans les six ans suivant l’installation ». Il est de 85,2 % pour les jeunes et plus faible cependant pour les installés de plus de 40 ans : « 60,7 % pour les installés hors transfert et 51,3 % pour les installés suite à un transfert entre époux ». En fait, le taux de maintien varie sensiblement selon l’orientation économique de l’exploitation. Tous installés confondus, c’est l’élevage qui résiste le mieux : 84,6 % en bovins-mixte, 84,1 % en bovins-lait et 83,6 % en bovins viande. L’arboriculture (71,3 %), l’élevage de volailles (73,7 %) et les grandes cultures (78,9 %) semblent connaître un peu plus de difficultés.