Productions végétales
C'est parti pour la moutarde

AG
-

Onze mille hectares de moutarde sont en train d’être semés en Côte-d’Or et dans les départements limitrophes.

C'est parti pour la moutarde
Des précipitations sont espérées ce week-end pour favoriser les levées.

Une poignée de parcelles ont été semées autour du 1er octobre, mais le pic d’activités, c’est bien en ce moment. « Entre le 5 et le 15 octobre, le gros du travail sera fait », confirme Jérôme Gervais, conseiller à la Chambre d’agriculture. Le total de surfaces atteint cette année 11 000 hectares, soit un peu moins qu’espéré : « nous aurions souhaité atteindre la barre des 12 000. Mais il n’est pas trop tard pour s’en rapprocher : si des personnes sont intéressées, qu’elles n’hésitent pas à nous contacter au 06 87 76 30 96. Il est possible de semer jusqu’à la fin du mois, avec un prix payé au producteur déjà connu : 1 500 euros/t à la prochaine moisson ».

Plus de 600 adhérents

Le nombre de producteurs de graines de moutarde fléchit très légèrement cette année et passe de 632 à 605. « Nous sommes encore sur un très haut niveau sur ce point-là », commente Jérôme Gervais, « quelques nouveaux adhérents de l’APGMB n’ont peut-être pas souhaité continuer l’aventure à cause des rendements de l’an passé qui n’ont jamais été aussi bas. En effet, le rendement final n’était que de 9,30 q/ha… La pire campagne jusqu’à présent était celle très pluvieuse de 2016, avec un résultat proche de 9,5 q/ha. Rappelons tout de même tout de même qu’avec un prix de 2000 euros/t l’été dernier, les charges étaient généralement couvertes dès 5 t/ha. Les rendements étaient certes décevants mais rémunérateurs dans la grande majorité des cas ».

Au moins 8 q/ha et c’est gagné ?

Selon Jérôme Gervais, avec le nouveau prix de vente de 1 500 euros/t, la rentabilité devrait être atteinte dès 8, voire 7 q/ha : « le tarif a baissé de 500 euros/t mais il reste attractif, sachant que les charges d’engrais seront en forte diminution par rapport à 2022 ». La commande des industriels s’élève cette fois à 12 000 tonnes, contre 15 000 l’an passé : « nous n’avons honoré la dernière commande qu’à hauteur de 60 %, c’est une grande déception de ce côté-là. Nous recherchons les mêmes surfaces de production pour cette nouvelle campagne, avec une simulation de rendement moins ambitieuse ».

On y croit

Jérôme Gervais affiche un certain optimisme pour l’exercice qui commence : « les dernières récoltes ont été précoces et ont permis de réaliser en temps et en heure les différents travaux dans les champs. Les pluies que nous avons eues ces dernières semaines ont permis de réaliser des faux semis. En conséquence, les parcelles sont particulièrement propres aujourd’hui. De l’eau, cela fait plusieurs jours que nous n’en avons pas, mais il n’y a rien d’inquiétant pour l’instant. Il en faudra toutefois d’ici la fin du mois pour éviter que les plantes ne végètent et soient d’autant plus sensibles aux altises ».

Minecto Gold permis

L’une des « grandes infos » de ces dernières semaines concerne la protection des plantes : une dérogation a été obtenue pour appliquer Minecto Gold à deux reprises entre le 10 octobre et le 31 décembre : « l’une des deux visera les grosses altises adultes, la seconde sera dédiée aux larves. C’est un grand soulagement pour la profession qui avait formulé cette demande il y a un petit moment. En comparaison, le colza n’a le droit qu’à une seule application, en l’occurrence sur des larves ».