Viticulture
Vititour en Côte-d'Or : nouvelles technologies dans les vignes

Berty Robert
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La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or a convié les viticulteurs du département à une journée mêlant ateliers thématiques et démonstration des dernières technologies de pulvérisation et de travail du sol.

Vititour en Côte-d'Or : nouvelles technologies dans les vignes
Ce Vititour était organisé par la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or. Ici, le robot Ted de Naïo.

Faire rimer vignes et innovations technologiques : tel était l’enjeu du Vititour organisé mi-juillet par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. L’évènement mélangeait des ateliers et des démonstrations de matériels. Du côté des ateliers, animés par les conseillers de la Chambre d’agriculture, trois thèmes étaient proposés aux participants :

- la gestion de la contrainte hydrique dans le contexte de changement climatique

- les variétés résistantes en parcelles d’essai

- l’installation et le rôle des haies afin de favoriser la biodiversité.

Autant de thématiques qui focalisent l’attention et les préoccupations du monde viticole, confronté au dépérissement de certains pieds de vignes, au développement de certaines maladies et aux attentes sociétales en matière de préservation de l’environnement.

Terrain d’expérimentations apprécié

Ce Vititour fut aussi technologique. Ces dernières années, le monde de la vigne a constitué un terrain d’expérimentations très apprécié, que ce soit pour les opérations de travail du sol, de traitement de la vigne et plus largement, pour faire face aux difficultés croissantes de recrutement de main-d’œuvre dans les métiers du secteur. Il ne s’agit pas de supprimer toute intervention humaine mais, sur certains aspects, les acteurs du machinisme viticole ont compris qu’une page se tournait. Leur réponse tourne souvent autour du maître-mot suivant : Autonomie. Les démonstrations organisées dans le cadre du Vititour, sur une parcelle de vigne située près du village de Chaux, en Côte-d’Or, sur la côte de Nuits, illustraient cette évolution. Comme par un fait exprès, elles se sont accomplies sous un soleil accablant, mettant à rude épreuve les organismes, alors que les machines accomplissaient leurs tâches avec une indifférence à peine perturbée par leurs avertisseurs sonores ou leurs lumières clignotantes… Plusieurs types d’équipements étaient présentés (voir encadré) couvrant les secteurs du travail du sol et de la pulvérisation. Robotique et mobilité électrique étaient les traductions les plus spectaculaires de l’évolution technologiques à l’œuvre en viticulture. Toutefois, s’en tenir à ces deux aspects serait réducteur. La société italienne Idéal se positionnait clairement sur les préoccupations environnementales en présentant un pulvérisateur écologique. Capable de générer une micronisation très fine, il peut pulvériser deux rangées complètes simultanément et récupérer, en moyenne, 50 % du liquide pulvérisé, grâce à quatre panneaux anti-dérive. La solution pulvérisée qui n’atteint pas la plante est récupérée par un système d’aspiration et renvoyée dans la cuve principale.

Électriques, thermiques, autonomes ou non…

Non-autonome, car il nécessite la présence d’un conducteur, mais électrique, l’enjambeur Alpo, des Auvergnats Sabi-Agri (présenté par le distributeur Alabeurthe), dispose d’une autonomie d’environ 6 heures et sa largeur de travail peut varier de 90 cm à 1m25. Il est équipé de panneaux solaires sur le toit, qui produisent une énergie électrique uniquement dédiée au fonctionnement des outils pour lesquels l’engin est aussi équipé d’une aide hydraulique. Les batteries, elles, n’assurent que la motorisation de l’engin. Par rapport à un enjambeur thermique de performances équivalente, Sabi Agri revendique, avec l’Alpo, une économie de plus de 3 700 euros par an.

Avec le Traxx, le Ted, le Jo et le YV01, on arrivait dans l’autonomie de travail et la robotique, associées à des motorisations thermiques ou électriques. Le Traxx, dû à la société champenoise Exxact Robotics, est un robot tout-terrain conçu pour les vignes étroites. Il dispose d’un moteur thermique et peut fonctionner sur un mode totalement autonome ou bien en guidage à distance par télécommande. Quoi qu’il en soit, si l’engin vient à s’arrêter pour une raison quelconque, la législation oblige aujourd’hui à ce que sa réactivation se fasse par une personne physique. Il ne peut repartir seul.

Le robot Ted de la société toulousaine Naïo (représentée par le distributeur local Granday) est certainement l’équipement du genre le plus connu aujourd’hui. Il s’agit là encore d’un robot enjambeur mais sa motorisation est électrique avec une autonomie pouvant aller jusqu’à 8 heures. Il peut être équipé de nombreux outils (interceps mécaniques, disques émotteurs, doigts Kress ou disques crénelés). Sa largeur de travail est adaptable, de 1m42 à 1m85. Issu du même concepteur, Granday présentait également le tout nouveau chenillard autonome Jo, lancé fin 2021 et adapté aux vignobles à haute densité. Il est, lui aussi, 100 % électrique, avec une autonomie allant jusqu’à 12 heures. Il peut embarquer différents outils de désherbage mécanique entre les rangs et sur le rang.

Dernier équipement de cet ensemble : le pulvérisateur autonome YV01 du japonais Yanmar (représenté par l’entreprise Faupin). Sa motorisation est thermique mais l’engin est entièrement robotisé. Il pulvérise sur le rang enjambé et sur les deux rangs extérieurs et se déplace en fonction d’un guidage GPS saisi sur une application ou sur l’écran du robot. Monté sur chenilles, il monte et descend des pentes jusqu’à 45 % et est efficace sur des terrains en dévers jusqu’à 19 %. Son mode de pulvérisation électrostatique limite la volatilité du produit pulvérisé.

 

Les équipements en démonstration

Des robots enjambeurs pour le travail du sol :

- Traxx (société Exxact Robotics)

- Ted (société Naïo)

Un enjambeur électrique : Alpo (société Sabi Agri)

Un chenillard autonome : Jo (société Naïo)

Un robot pulvérisateur : YV01 (société Yanmar)

Un équipement de pulvérisation confinée : Drop Save vignes larges (société Idéal)