Logistique alimentaire
La Charrette se déploie en Côte-d'Or
Plateforme lancée en 2017, La Charrette est devenue un véritable réseau social de la logistique alimentaire locale, talon d’Achille traditionnel des circuits courts. Le Département de Côte-d’Or est le premier de France à contractualiser avec cet acteur, dans le cadre de son Projet alimentaire territoriale, et en partenariat avec la Chambre d’agriculture.
La commercialisation de produits agricoles de proximité se heurte presque toujours à la difficulté de la logistique, coûteuse, chronophage, et qui n’est pas le métier premier des agriculteurs concernés. En Côte-d’Or, les choses pourraient toutefois évoluer favorablement grâce au déploiement du réseau La Charette. Créé en 2017, il fait partie du réseau des entreprises sociales et solidaires, labellisé Entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus) et a aujourd’hui une dimension nationale. La Côte-d’Or est le premier département français avec lequel La Charrette contractualise à présent. « C’est nous qui sommes allés les chercher » souligne Anne-Claire Ollivier, en charge depuis 2022, au sein du Conseil départemental, du déploiement du plan d’action des logistiques alimentaires. « À la base, il s’agissait surtout d’une bourse de fret qui mettait en lien des producteurs agricoles afin de mutualiser des transports. Elle a évolué avec beaucoup d’agilité en insérant dans ces mécanismes des transporteurs professionnels. La bourse de fret du départ a évolué vers un véritable réseau social de la logistique locale ». Le réseau se développe même en Belgique aujourd’hui. La Charrette répond au besoin d’une meilleure connaissance entre les acteurs agricoles qui se posent des questions sur l’organisation de leur logistique. « Nous avons été séduits par la simplicité d’usage et leur stratégie de maillage, précise Séverine Gautier, conseillère en développement local à la Chambre d’agriculture, qui correspond bien aux enjeux que nous avons identifiés en matière de logistique dans les circuits d’alimentation ». Ce réseau social cible les producteurs-transformateurs, les acteurs de la logistique et les acheteurs.
Avoir une vision globale
Il y a deux niveaux de fonctionnement :
– soit par le biais d’une inscription gratuite qui permet d’être identifié géographiquement (la seule condition étant de disposer d’un numéro de Siret et donc d’être un professionnel)
– soit par une adhésion payante (50 euros), qui permet de disposer de différentes fonctionnalités afin de communiquer et entrer en relation avec tous les acteurs inscrits.
L’adhérent dispose ainsi d’un aperçu des tournées effectuées par les transporteurs, des zones sur lesquelles ils sont actifs. Cela peut être pratique pour un distributeur en circuit court qui aurait des difficultés à faire des livraisons à l’autre bout de son département mais qui peut, peut-être, par La Charette, entrer en relation avec un autre adhérent potentiellement porteur d’une solution. Les acteurs de la logistique, de leur côté, peuvent détecter des zones où il existe des besoins et proposer leurs services. Quant aux acheteurs ils peuvent y trouver le moyen de développer leur sourcing. Le déploiement de La Charrette en Côte-d’Or a démarré en mars dernier. Les fondatrices du réseau ont accompagné le Département dans ce processus avec l’objectif de créer une soixantaine de profils, pour démarrer et enclencher cette mécanique de réseau. Ce déploiement s’intègre dans le Projet alimentaire territorial (PAT) de la Côte-d’Or, au sein du volet « Logistique ». Le Département a budgété une enveloppe qui lui permet de financer les 100 premières adhésions, réparties entre producteurs, transformateurs et logisticiens. Le réseau côte-d’orien se trouve ainsi amorcé de manière équilibrée. Ne reste plus à espérer que l’initiative fera des « petits » ailleurs en Bourgogne-Franche-Comté. Fin juin, près de 90 personnes étaient inscrites sur la plateforme, dont 68 adhérents payants.
Note de bas de page : lacharrette.org