Des étudiants du lycée de Quetigny ont organisé un forum sur les mutations des métiers agricoles et agroalimentaires : l’occasion de se projeter et de faire émerger des « pistes » pour les années à venir.
Comme des chefs ! Des élèves du tout nouveau BTS ACD (agronomie et cultures durables) du lycée Olivier de Serres de Quetigny ont proposé un bien joli forum, le 3 avril, au sein de leur établissement. La thématique s’intéressait aux mutations des métiers agricoles et agroalimentaires. « Nous avons invité une dizaine d’intervenants pour qu’ils viennent nous parler de leur métier et de leur vision pour l’avenir. Il était important, à nos yeux, de faire le point sur les changements du monde agricole. Ces derniers sont nombreux, il y a notamment la nécessité de s’adapter aux nouvelles attentes sociétales et aux contraintes climatiques pour gagner en valeur ajoutée », livrent Quentin Bonnardot, Pierre Tupin et Lucas Marmillot, qui faisaient partie des organisateurs.
Se diversifier
Ces trois fils d’exploitants, leurs camarades de classe, leurs professeurs Sandrine Hily, Yvonne Pezet-Si-Mohamed et Jean-Philippe Gérard, ainsi que des dizaines de visiteurs ont assisté avec attention à l’ensemble des présentations. Antoine Duthu, le nouveau président de JA21, était de la partie et a apporté ses propres conseils : « Notre système est tellement fragile qu’il faut sans cesse se remettre en question. Pour gagner en ouverture d’esprit, il ne faut pas hésiter à aller voir d’autres fermes et d’autres productions, en France et même à l’étranger, avant de s’installer. Personnellement, je regrette aujourd’hui de ne pas l’avoir fait ». Antoine Duthu a poursuivi son propos en rappelant que plus de la moitié des exploitants avaient plus de 50 ans : « le renouvellement des générations est un énorme défi que nous devons tous relever. N’hésitez pas à venir rejoindre l’un de nos métiers, que vous soyez fils d’agriculteur ou hors cadre familial ». Le JA fait la part belle à la diversification : « les activités sont nombreuses sur notre territoire, les possibilités sont multiples. Dans bien des cas, la diversification est même devenue nécessaire pour s’assurer un revenu ».
Illustrations
Deux autres agriculteurs du département sont venus illustrer cette intervention en présentant leur parcours respectif. Bastien Garnier, producteur céréalier à Épernay-sous-Gevrey, transforme et vend désormais ses propres céréales bios en farines. Le Côte-d’orien produit également des huiles végétales de colza et de tournesol. Maxime Asdrubal, éleveur à Is-sur-Tille, s’est diversifié avec son frère Sébastien avec une unité de méthanisation, un atelier de découpe et même une boucherie ! Quentin Bonnardot, Pierre Tupin et Lucas Marmillot envisagent eux-mêmes de s’installer sur la ferme familiale : Lucas pense développer la vente directe en viande bovine, Quentin étudiera « toutes les opportunités qui se présenteront à lui, le temps venu », Pierre poursuivra pour sa part la diversification actuelle dédiée aux plaquettes forestières. Ont également participé à ce forum : Vincent Lavier (président de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or), Charlotte Bonge (Ocapiat), Chloé Moureau (JA21), Lilou Guttig et Emmanuel Coignet (Dijon Céréales), Chloé Voland (Eurogerm), Christine Dautin (Anefa), Christine Arnoul-Pereira (MSA) et Christian Morel (vice-président du Conseil régional).
