Fertilité des sols
Douze indicateurs rassemblés dans un guide

Arvalis
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Dans le cadre de ses prochaines Journées de l’innovation consacrées aux sols fertiles, Arvalis propose une série d’articles abordant plusieurs domaines liés à cette thématique. Cette semaine, focus sur un guide permettant d’interpréter la fertilité biologique d’un sol.

Douze indicateurs rassemblés dans un guide
Lien entre les indicateurs de microbiologie évalués et les services et fonctions des sols (crédit Arvalis)

En ce début d’année, Arvalis organise des Journées de l’innovation dédiées à des sujets d’avenir ancrés dans les problématiques régionales des exploitations. Les participants pourront y entendre des interventions, assister à des tables rondes présentant les dernières innovations et les perspectives offertes par la recherche. Ces journées sont ouvertes aux agriculteurs et techniciens et la thématique retenue pour l’édition 2024 est « Les sols fertiles au cœur des enjeux ». Pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté, deux journées sont à noter sur les agendas : la première, le 6 février à Troyes, dans l’Aube, et la seconde, le 8 février, à Lyon. Dans ce cadre, Arvalis propose aujourd’hui un article qui présente un guide permettant d’interpréter la fertilité du sol, en prenant en compte douze indicateurs. Ce guide découle d’un projet nommé Microbioterre mené par Arvalis et d’autres partenaires (Auréa Agrosciences, Chambre d’agriculture de Bretagne, Inrae, l’Itab, Terres Inovia, Unilasalle-Rouen) et parvenu à son terme en 2021. Publié en 2022, ce guide propose un schéma d’interprétation et permet un pas de plus vers un conseil construit et objectif.

Caractériser la vie dans le sol

Il existe une multitude d’indicateurs biologiques possibles, mais leur traduction en conseils pour le pilotage des pratiques culturales n’est pas aboutie. Le choix devient donc difficile et aboutir à un conseil peut devenir onéreux. Microbioterre a levé plusieurs de ces freins. Les partenaires ont évalué la pertinence et la redondance des informations fournies par un panel de mesures existantes, et construit des référentiels dans une grande diversité de contextes pour chaque indicateur. À partir d’une campagne d’analyses sur 18 sites d’essais moyen et long terme, 12 des 25 indicateurs testés ont été retenus comme indicateurs microbiologiques. Un indicateur de microbiologie du sol ou de qualité de la matière organique ne suffit pas à lui seul pour caractériser l’état d’un sol et construire un conseil. Il faut aller plus loin et identifier sa relation avec les principales fonctions du sol : le recyclage des nutriments, la transformation du carbone et le maintien de la structure du sol. Ces fonctions sont elles-mêmes déclinées en processus, constituant un ensemble permettant de qualifier la fertilité. Le projet a permis de relier les indicateurs aux différents processus en jeu dans le sol (voir tableau). Il est à noter que très peu d’indicateurs ont une relation avérée forte avec l’ensemble des processus étudiés, illustrant une certaine complémentarité du panel d’analyses. Il conviendra d’utiliser les indicateurs en fonction des objectifs de l’agriculteur : les leviers pour améliorer la biodisponibilité des éléments minéraux par la minéralisation à court terme pourront être différents de ceux qui optimisent l’augmentation du stockage du carbone dans les sols.

Accéder à des clés de compréhension

Dans la pratique, les valeurs de ces indicateurs ne sont interprétables et donc valorisables qu’avec des références. C’est pourquoi un guide d’interprétation de ces bio-indicateurs est disponible en libre accès sur internet. Il définit et positionne les indicateurs pour un contexte grandes cultures et polyculture élevage en France. À partir d’un résultat de prélèvement, ce guide permet de comparer ses valeurs à une gamme de variation : est-ce que ma valeur est basse, moyenne, ou élevée par rapport aux références ? Pour chaque indicateur, une classe (entre très faible et très élevé) pourra ainsi être attribuée pour chaque mesure, suivant une méthode d’effectifs équivalents. Il faudra cependant rester vigilant à ne pas surinterpréter ces valeurs. S’il semble instinctif de viser un niveau élevé de biomasse microbienne ou d’activité enzymatique dans son sol pour maximiser ses effets bénéfiques, les valeurs optimales par indicateur ne sont pas encore connues. Concrètement, bien qu’il soit désormais possible d’annoncer que la quantité de micro-organismes d’un sol est faible ou élevée, il n’y a pas de référence pour affirmer qu’elle est suffisante, insuffisante voire trop élevée. De plus, les valeurs souhaitables dépendent également des attentes de l’agriculteur.

Note de bas de page : Renseignements et inscriptions sur les Journées de l’Innovation à Troyes le 6 février et à Lyon le 8 février : arvalis.fr