Élevages ovins
Un concours en approche

AG
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Le comice agricole d'Arnay-le-Duc organise sa grande manifestation ovine le 25 août.

 

Un concours en approche
L'affiche de l'évènement

Le foirail arnétois est un « spécialiste » des moutons : ce site accueille les deux rendez-vous 100 % ovins organisés chaque année en Côte-d’Or. Après une vente aux enchères en février, un concours toutes races prend le relais au mois d’août. « Nous invitons les exposants et les visiteurs le vendredi 25, dès le début de matinée », lance Thierry Maréchal, président du comice organisateur. Les cases du foirail devraient être bien garnies d’après l’agriculteur de Viévy : « des éleveurs préparent des animaux spécialement pour notre concours, il n’y a pas de raison. Tous les ovins présentent des garanties sanitaires, la majorité d’entre eux sont en contrôle de performances. Acheter ici, c’est une sécurité. La qualité sera encore au rendez-vous, c’est certain. Ceci étant dit, nous ne battrons certainement pas un record de participation, et pour cause : les effectifs sont en légère baisse dans l’ensemble des expositions ovines. Je le redis ici : la population agricole est vieillissante et nous en voyons les conséquences. En fin de carrière, certains professionnels n’expriment pas le besoin de renouveler leur cheptel reproducteur ».

Revirement de situation ?

L’arrivée des jeunes ne comble pas les départs en retraite mais un nouvel élan est peut-être en train de s’insuffler, selon Thierry Maréchal : « quelque chose est en train de se passer. L’engouement est là, avec des cours qui se maintiennent depuis un petit moment. Ces derniers varient selon les opérateurs entre 7,50 et 8 euros/kg, sachant que nous ne sommes pas dans la période la plus propice de l’année en termes de consommation. Nous assistons à une réelle dynamique ovine avec des jeunes qui s’intéressent de plus en plus à notre production. Celle-ci, je le répète aussi, nécessite une mise de fonds beaucoup moins importante que d’autres élevages pour s’installer, c’est un réel atout ». Le président du comice d’Arnay-le-Duc ne voit qu’un seul frein pour les installations en ovins : « il s’agit de la prédation avec le loup… Il n’est pas simple de travailler sous la menace de ce prédateur… Au moment où je vous parle, nous sommes de nouveau épargnés en Côte-d’Or, mais tout peut aller très vite, malheureusement. Nous sommes solidaires avec nos collègues des départements voisins, pleinement touchés par ce fléau ».

Témoignage

Acheter ? Pourquoi pas

Gabriel Papillon, éleveur à Santosse près de Nolay, se rend régulièrement au foirail d’Arnay-le-Duc en tant que visiteur. Ce jeune homme de 27 ans y endosse parfois le « costume » d’acheteur, comme ce fut le cas il y a trois ans lors de son installation : « J’étais revenu chez moi avec un bélier et j’en suis très content. Je ne sais pas si j’en rachèterai un cette année, ce sera en fonction de mes besoins et si l’occasion se présente, sachant que j’achète également en ferme. Lors d’un rendez-vous comme celui-ci, je recherche notamment de la prolificité et de la vitesse de croissance. Ce dernier critère est d’autant plus intéressant quand l’aliment est cher : des animaux qui grandissent vite partiront plus vite de l’exploitation et coûteront moins cher à produire ». Gabriel Papillon apprécie ce rendez-vous arnétois : « ce concours est vraiment sympa, il est dédié exclusivement aux ovins, ce qui est rare dans le secteur. Il y a du choix, de la qualité, et des prix abordables ». Cet éleveur de 220 charollaises espère monter à 300 voire 350 brebis à court ou moyen terme : « pour ce faire, je souhaiterais intégrer une autre race dans ma troupe, je pense notamment à la Romaine ou l’Île-de-France, mais les prix me freinent quelque peu pour le moment ». Interrogé sur la conjoncture ovine, le jeune éleveur dresse « du bon et du moins bon » : « les cours des agneaux sont motivants, il serait bien qu’ils continuent ainsi. Côté négatif, il y a encore et toujours la menace du loup. En ce moment, il se trouve dans le Couchois, à moins de 20 km de ma ferme. C’est mon avis : nos politiques ne se bougent pas beaucoup sur ce sujet qui représente pourtant une énorme menace pour les éleveurs. C’est fort dommage ! Personnellement, j’y pense chaque jour ».