Élevage ovin
Les portes de l'international

AG
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Le Gaec Poillot se rend au salon de l'agriculture : un déplacement qui lui permet de vendre des animaux dans une quinzaine de pays européens.

Les portes de l'international
Romain et Benoît Poillot avec leurs deux races fétiches : le Suffolk et le Southdown.

Il n'y a bien qu'à Monaco, Saint-Marin, ou au Liechtenstein que le Gaec Poillot n'a pas encore vendu de moutons ! Des transactions sont effectivement réalisées dans la plupart des pays européens depuis une première participation au salon de l'agriculture en 2001. « De nouvelles portes commerciales se sont ouvertes en nous rendant régulièrement à Paris », indique Benoît Poillot, le père de famille. « Remporter un prix de championnat viande au Sia est intéressant pour nous, cela génère bien souvent du commerce en France et un peu partout en Europe », fait remarquer son fils Romain, qui prépare sept Suffolk et quatre Southdown -principalement des béliers- pour les concours des 27 et 28 février. La famille Poillot espère donc remporter de nouvelles « plaques » à la fin du mois pour nouer de nouveaux contacts commerciaux. « Malgré l'annulation de l'édition 2021, nos ventes n'ont pas chuté. En revanche, nous n'avons pas eu de nouveaux clients l'an passé. Nous étions contents d'apprendre, il y a quelques jours, que cette édition était maintenue, ce sera l'occasion de nous rattraper », ajoute le jeune éleveur.

Un nouvel élan

Si le Suffolk reste une valeur sûre dans le monde ovin, avec sa remarquable productivité, l'intérêt du Southdown tend à remonter. « Cet animal rustique et peu exigeant revient à la mode car il s'engraisse facilement, c'est un atout important face à la flambée des coûts de l'aliment », informe Benoît Poillot. Le Southdown reste une race à très faibles effectifs en France : seules sept exploitations en élèvent, dont celle de Thoisy-la-Berchère qui compte 45 brebis (en plus de 160 Suffolk).

Tendance positive, mais

La meilleure conjoncture ovine est indéniable, mais celle-ci est malheureusement « bridée » par la hausse des charges. « Toutes les charges », précise Romain Poillot : « c'est simple, tout augmente à côté... C'est vraiment dommage de ne pas profiter pleinement de ce redressement des cours, cela aurait fait du bien à tout le monde ». L'actualité de l'élevage ovin, c'est aussi, malheureusement et encore la menace du loup... « C'est une angoisse permanente chez nous et ailleurs », confient les deux éleveurs, « de nombreux clients diminuent leurs troupes ou abandonnent tout simplement la production ovine. Ils augmentent leur atelier bovin pour combler leur manque à gagner ou bien recherchent un travail à côté, c'est consternant d'en arriver là. De notre côté, nous tentons de nous adapter comme nous le pouvons, mais il n'existe que des pseudo-solutions. Nous avons acheté des filets électriques l'été dernier et nous venons d'en recommander. D'ici l'été, nous aurons quinze lots d'animaux dehors, avec 40 km de bords de prés à couvrir. Il sera impossible de tout protéger. Les chiens ne sont pas non plus une solution. Dans notre cas, il nous faudrait 26 patous ! ».

Les autres Côte-d'oriens au Sia

Charollais : Sébastien Jeannin (Souhey). Île-de-France : EARL Deschamps (Poiseul-la-Ville), EARL Fournier Jean-Louis (Fontaines-en-Duesmois), Alex Hemery (Bèze), Julien Pane (Dampierre-en-Montagne).