Agoragri
Faciliter les échanges avec la logistique

Chloé Monget
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Le 14 décembre, à l'Agropole du Marault (Magny-Cours), se tenait l'Agoragri, un événement regroupant certains acteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté autour de la thématique de la logistique.

Faciliter les échanges avec la logistique
Arnaud Delestre, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne animait la journée.

La tenue de l’Agoragri le 14 décembre à l’Agropole du Marault a été lancée suite à la création d’un comité de pilotage innovation - recherche - développement (Copil IRD) regroupant l’Inrae, l’Institut Agro Dijon, l’Acta, Agronov, la région Bourgogne-Franche-Comté, le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ainsi que la Chambre Régionale d’agriculture BFC.

Avec ce Copil IRD, diverses thématiques de travail ont été données selon les besoins identifiés par les agriculteurs. Ainsi en 2020, c’est l’abreuvement du bétail qui était ciblé, puis, pour 2023, la logistique et l’alimentation de proximité. Afin de traiter ce dernier sujet, un Agoragri a été organisé pour reconnaître, mutualiser, valoriser et envisager les solutions via les ressources techniques, scientifiques ou encore les initiatives individuelles et collectives. Ainsi, le 14 décembre, les objectifs de la journée étaient clairs : trouver de nouvelles perspectives et méthodes, dégager des pistes collectives de travail pour répondre aux besoins des producteurs ainsi que des territoires et enfin générer de l’interconnaissance entre les différents acteurs – avec toujours en ligne de mire la logistique.

Pour cette journée était donc prévue une présentation des résultats de l’enquête sur les filières de proximité en Bourgogne-Franche-Comté, réalisée par l’Institut Agro Dijon, puis un focus sur l’étude de la logistique dans la Nièvre, effectuée par la Chambre d’agriculture, s’en est suivi le détail des travaux effectués autour du plan alimentaire territorial de Côte d'Or, mis au point par la Chambre d’agriculture et le Conseil départemental. Amélie Gonçalves (Inrae) a ensuite proposé une vision d’ensemble des enjeux de la logistique durable de l’alimentation. Damien Defaverges, associé de la SARL au Panier des Amognes (58), a pris la parole pour dépeindre le projet La Fermille (voir TDB n° 1759) à Saint-Benin-d’Azy. Enfin, l’après-midi fut consacrée à des ateliers de coconstruction regroupant tous les participants afin de dégager des pistes collectives et opérationnelles pour les proposer aux producteurs, entreprises et filières concernées.

Trouver une solution

Les échanges de cette rencontre eurent tous un point commun : « il n’y a pas une solution mais bien une multitude de solutions logistiques », insiste Clémence Guillaumet (Chambre d’agriculture de la Nièvre). En effet, il a été mis en évidence que si la « débrouille » est souvent utilisée par les producteurs pour approvisionner les magasins ou les marchés, certains systèmes plus formels adaptés à un territoire ne le seront pas forcément sur un autre. Dans la majorité des cas, les présentations mirent en exergue diverses causes : la densité de population, l’éloignement des producteurs par rapport au bassin de vente ou encore les matériels nécessaires pour le transport ainsi que pour le conditionnement des produits. Un autre point fut abordé pendant la journée « indispensable pour proposer des solutions aux producteurs » : le coût de transport. Anne-Claire Ollivier (Conseil départemental de Côte d'Or) pointe : « si nous ne pouvons pas leur montrer l’avantage d’un système logistique particulier, ils n’adhéreront pas ». Afin d’aider les producteurs à évaluer leur coût de transport, les intervenants ont rapidement présenté l’outil Logicout. Cette application gratuite permet d’effectuer un diagnostic du coût économique et environnemental de la livraison pratiquée par un exploitant. Pour plus d’information : www.logicout.fr

Quèsaco ?

Si les échanges ont été denses, une demande singulière de définition a été faite à la fois pour la logistique et le local. « Dans les deux cas, il semble que chacun ait une définition propre. Mais en fonction de celle-ci les enjeux ne paraissent pas les mêmes. Sans définition, comment agir ? » lance-t-on dans la salle. En réponse, Clémence Guillaumet précise : « la logistique regroupe de nombreux points, comme les transports ou les espaces de stockages » et Anne-Claire Ollivier de compléter : « c’est l’ensemble des activités qui permettent d’amener des produits au bon moment, au bon endroit, au bon client en respectant la qualité des produits dans un budget maîtrisé ». Pour le local, Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, rappelle : « nous n’avons jamais réussi à définir le local, car cela peut être à l’échelle d’une commune, d’un département, d’une région, d’un pays voire de l’Union européenne dans notre cas ». La définition vient donc des acteurs qui se rassemblent autour d’un projet commun. Là, il faut que la visée soit la même pour qu’il y ait une pertinence. Olivier Rat-Aspert (Institut Agro Dijon) conclut : « la définition du local et de la logistique est donc aussi variée que les acteurs qui travaillent dessus, ce qui offre à la fois une belle pluralité d’action mais aussi une difficulté de rassemblement des acteurs autour d’un projet commun. Les mettre en relation est donc primordial ».