Bâtiment économe en paille
Un bâtiment économe en paille

Chloé Monget
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Le Gaec Laudet, à Chiddes, dans la Nièvre, a fait le choix de perfectionner les bâtiments existants en installant notamment un racleur automatique afin de réaliser plus d’économie en paille.

Un bâtiment économe en paille
Pierre, 39 ans (à droite), et Jean-Loup, 38 ans (à gauche).

« Lors de son installation à la fin des années 70, notre père avait déjà opté pour des bâtiments dotés d’aires de raclages. Aujourd’hui, nous poursuivons ce qu’il avait mis en place en ajoutant de nouvelles technologies, avec l’installation d’un racleur hydraulique d’ici octobre 2022 » pointe Pierre Laudet, associé du Gaec Laudet (Chiddes – 58) avec Jean-Loup, son frère, et Nadine, sa mère.

En détail

Au total, le Gaec Laudet dispose de quatre bâtiments datant de 1978, 1983, 1994 et 2007. Pour la majorité construite par Gérard Laudet, père de Pierre et Jean-Loup. Ce dernier souligne : « Le but était déjà de limiter l’achat de paille à cette époque ». L’installation du racleur hydraulique s’effectuera sur le bâtiment de 2007, initialement conçu avec une stalle bétonnée qui sera transformé en aire raclée. Tout cela mit bout à bout, l’économie de paille s’évalue précisément : « Nous utilisons approximativement 200 tonnes par an pour l’ensemble du cheptel, moyennant 15 000 euros environ. Sans cette conception des bâtiments nous utiliserions le double » explique Pierre Laudet. Pour mettre cela en perspective, Jean-Loup se rappelle : « Les logettes datant de 1983 consomment environ 10 tonnes de paille pour 42 vaches au lieu de 50 tonnes pour une aire paillée intégrale (120 jours x 10kg x 42 vaches). Face à cela, le calcul était vite fait et c’est une des raisons qui nous a confortés dans l’idée de pérenniser ce qui avait été mis en place ».

Financement

Afin de financer la modernisation du bâtiment c’est-à-dire la création de la fumière, la création de l’aire raclée et la mise en place du racleur hydraulique, le Gaec Laudet a rempli un dossier pour le Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles afin d’obtenir des subventions de l’État. Ainsi, 40 % de l’investissement des aménagements du Gaec Laudet est pris en charge par l’administration. « Nous avons eu l’aide précieuse de la Chambre d’agriculture de la Nièvre pour rédiger notre dossier. La réponse est ensuite arrivée très vite. Nous trouvons cette opportunité assez intéressante pour améliorer ses bâtiments sans débourser la totalité des fonds nécessaires » stipulent Pierre et Jean-Loup Laudet. Si le système adopté par le Gaec semble parfait, cela n’est pas exactement le cas : « Il faut bien avoir en tête que cela ne résout pas toutes les contraintes. Si nous économisons en paille, ce procédé nous demande tout de même plus de manutention, donc plus de temps passé à travailler. De plus, il requiert plus de matériel. De ce fait, nous avons fait le choix de partager ce dernier via la Cuma pour réduire l’impact financier des engins sur notre société » détaille Pierre Laudet.

Prévision et perfectionnement

« Nous achetons toute notre paille et utilisons en partie les copeaux de bois pour les jeunesses. Pour notre consommation, nous essayons d’être les plus économes possible » souligne Pierre Laudet. Son frère ajoute : « Dans tous les cas nous essayons toujours de nous procurer plus de paille que ce dont nous avons besoin afin de remédier aux possibles sécheresses ». Pour conclure, Pierre et Jean-Loup conseillent : « il faut se tenir informés de ce qui existe pour toujours se perfectionner. Cela passe par des remises en questions constantes de nos pratiques, des formations, des réunions ou encore des avis récoltés des conseillers de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, entre autres. Nous avons à disposition des personnes compétentes ».

Le Gaec Laudet dispose de 268 ha pour 180 vêlages environ. Le Gaec a été créé en 2004 lors de l’installation de Pierre sur l’exploitation. Ainsi à l’époque, il était composé de Gérard, le père, Nadine, la mère et Pierre, le fils. Lorsque Gérard prend sa retraite en 2017, il est remplacé dans la société par Jean-Loup, son autre fils. Depuis, ils accueillent apprentis et stagiaires – partagés avec une autre exploitation – par plaisir de transmettre.