Protection et fertilisation du colza
Fort et résistant, tu seras

AG
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La Chambre d’agriculture de Côte-d'Or a restitué les résultats d'une parcelle d'essais située près d'Aignay-le-Duc. Des colzas robustes sont recherchés, pour mieux faire face aux altises.

Fort et résistant, tu seras
Des essais sur colza, menés par la Chambre d’agriculture, ont été réalisé sur une parcelle de la commune d'Étalante.

Une trentaine d’exploitants agricoles avaient répondu présent sur l’exploitation de Geoffrey Schummer, le 9 avril. Cet agriculteur du village d’Étalante avait mis une de ses parcelles à disposition pour des essais sur colza, menés par la Chambre d’agriculture dans le cadre du plan Écophyto. « Nous nous sommes intéressés à la protection et à la fertilisation des plantes, afin d’obtenir des colzas robustes et résistants face aux ravageurs, pour ne pas dire les altises, avec l’idée de diminuer voire de supprimer le recours aux insecticides », indique Maxime Richard, conseiller à la Chambre d’agriculture. Le premier des trois ateliers était dédié à la fertilisation au semis. L’intérêt de celle-ci a été illustré, les meilleurs résultats étant obtenus par des fientes de volaille : « la matière organique est très intéressante, et notamment celle qui provient de l’aviculture. Elle permet au colza de partir très fort et d’être alimenté en continu jusqu’au début de l’hiver, grâce à la minéralisation de la matière. Les fumiers de bovins sont aussi pertinents, malgré une minéralisation plus lente. En cas d’année compliquée, il est bien sûr possible de coupler cet apport avec de l’azote minéral ».

« Diluer » les altises

Un second stand, proposé par Terres Inovia, était dédié à la stratégie du « push & pull ». « Du radis chinois a été utilisé en interculture, cette autre crucifère est implantée en même temps que le colza, sur une parcelle voisine », présente Maxime Richard, « une partie des grosses altises vont aller dans ce radis, ce qui permet de diluer les populations sur le colza. La destruction du couvert se fait en hiver, des larves sont détruites par la même occasion. Cet essai a lui aussi donné des résultats prometteurs ». Le troisième atelier s’intéressait à l’efficacité de Minecto Gold, insecticide utilisé à titre dérogatoire dans le cadre du plan d’action de sortie du phosmet. « Nos essais ont été réalisés en grandes bandes, Minecto Gold n’étant utilisé que sur la moitié des surfaces », présente Hector Mussillon, collègue de Maxime Richard. L’insecticide a été appliqué le 13 décembre après des tests berlèse dénombrant 10 larves de grosses altises par pied. « Sur le dernier berlèse réalisé au 16 février, le produit montre une efficacité de 50 % en moyenne, avec une grande variabilité selon les bandes », annonce Hector Mussillon, « ce niveau de résultat confirme les données de Terres Inovia qui annonce une efficacité entre 20 et 40 % ». Les interventions peuvent être déclenchées à partir de 5 larves par pied pour des colzas de 45 g/pied. Idéalement, la température doit être supérieure à 7 °C les trois jours précédant le passage et les trois jours suivants. « La lutte contre les altises ne doit pas reposer uniquement sur Minecto Gold… Ce produit doit venir en complément d’une stratégie plus globale, visant notamment à obtenir un colza robuste, avec une bonne implantation et une bonne fertilisation au semis », insiste Hector Mussillon.

Les échanges ont été nombreux entre agriculteurs et techniciens.