Ouverture
Du nouveau à La Chaume

Chloé Monget
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C'est désormais officiel, l'activité de transformation fromagère d'Édouard Augendre est lancée avec l'ouverture de la boutique à la ferme : la Fromagerie de la Chaume (Chiddes).

Du nouveau à La Chaume
Édouard Augendre en pleine production dans son laboratoire à Chiddes. Crédit photo : Édouard Augendre.

Baptisée la « Fromagerie de la Chaume », l'activité d'Édouard Augendre a officiellement démarré avec l'ouverture de la boutique à la ferme (à la Chaume – Chiddes). Pour mémoire, Édouard s'est installé au 1er janvier 2024, avec un lancement de la production en fin d'année 2024. Il est désormais à la tête d'une vingtaine d'Abondance, avec transformation fromagère. « Je suis un passionné de fromage depuis tout petit, que ce soit pour ses qualités gustatives ou pour sa fabrication. Aujourd'hui, je peux enfin transmettre concrètement tout cela ». Pour sa boutique à la ferme, il a fait le choix de partir d'une ancienne maison d'habitation. « À mon sens, il faut conserver l'existant pour éviter de voir de belles bâtisses partir en décré́pitude ». Malgré tout, il explique que cela n'était pas une tâche facile. « Partir d'un bâtiment existant est compliqué, surtout pour y intégrer un laboratoire. Il faut faire avec les contraintes du bâti pour agencer le tout. Monter un laboratoire tout neuf aurait certainement été plus simple et plus rapide ». Cela étant, il évoque des avantages : « Outre le fait de conserver le patrimoine matériel du lieu, cela donne un peu de cachet à la boutique puisque j'ai gardé un mur en pierres apparentes et une arche. En plus, ce lieu offrait des caves ; idéales pour affiner mon fromage. Ceci dit, il a fallu creuser sur 80 cm sur toute la surface (environ 80 m2) pour gagner en hauteur. Cela représente plus de 1 000 brouettes de terre, durant quatre jours, car oui, au vu de la configuration tout a été sorti à la main ! ».

À la carte

De la peine et de la sueur, Édouard s'en est donc donné pour atteindre ses objectifs, et il s'en donne encore pour proposer à la vente ses fromages. Au final, il confectionne du bleu, du fromage à raclette, de la pâte pressée cuite, du Mont d'Or, du fromage frais, du lait en bouteille ou encore de la tomme, avec pour cette spécialité une volonté d'Édouard de l'intégrer dans la filière Cabrache dans le courant de l'année 2025. Pour retrouver les produits d'Édouard, rendez-vous à la Fromagerie de la Chaume (la Chaume à Chiddes), le vendredi de 15 h 30 à 19 heures. Ils sont également présents au marché de Luzy (le vendredi matin) ainsi que dans les magasins de producteurs de Luzy et de Moulins-Engilbert. Enfin, ils sont distribués dans des crémeries à Lyon.

Renseignements : 07 60 80 84 73 (Édouard Augendre).

« On se passerait bien de tout cela »
La Fromagerie de la Chaume (la Chaume à Chiddes) est ouverte pour vente à la ferme le vendredi de 15 h 30 à 19 h. Crédit photo : Édouard Augendre.

« On se passerait bien de tout cela »

Si le lancement de son activité fait grand plaisir à Édouard Augendre, il revient sur une annéée 2024 complexe en évoquant plusieurs points spécifiques. Le premier est un parcours d'installation digne du parcours du combattant. « On est toujours préparé à ce que l'installation soit compliquée, mais à ce point c'est presque désespérant, notamment car le volet administratif est très lourd. Heureusement que mes parents étaient là en soutien ». Le second est l'attente « insoutenable » des subventions du fonds Feader de la Région. « J'ai environ 156 000 euros de subventions que j'attends depuis janvier. Si je ne les reçois pas, je ne sais pas du tout comment je vais faire. Déjà que le suivi des travaux au quotidien est compliqué, alors avec cette incertitude, ça devient quasiment ingérable psychologiquement ». Enfin, il se remémore un dernier élément : « je suis officiellement installé depuis le 1er janvier 2024, mais mon activité, elle, n'a démarré que fin 2024. Entre les deux, j'ai eu deux contrôles (un pour la Pac et un fiscal). Je ne suis pas contre les contrôles car ils sont nécessaires pour surveiller la bonne tenue de certaines choses, mais en avoir deux avant même d'avoir lancé sa production, c'est quand même fort ». S'il prend ces points avec philosophie, il regrette : « Je suis jeune, j'ai envie de bosser, je fais tout pour que l'ensemble soit carré et il n'y a aucune confiance, aucun crédit, aucune facilité qui sont accordés. On pourrait même se demander si, au final, nos installations ne dérangent pas. Quoi qu'il en soit, on se passerait bien de tout cela ».