Cap Protéines
Des observatoires réalisés

Chambre d'agriculture de l'Yonne
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Au niveau régional, trois observatoires ont été réalisés sur les campagnes de 2021 et 2022 dans le cadre du projet Cap Protéines, piloté par Terres Inovia, en partenariat avec les Chambres d’agricultures de Haute-Saône, de la Nièvre et de l’Yonne, sur les cultures de pois chiches, pois d’hiver et féveroles. L’objectif est de produire des références sur ces productions et communiquer sur les résultats pour donner aux agriculteurs les outils techniques et opérationnels afin d’assurer la souveraineté protéique et la compétitivité de leurs exploitations.

Cap Protéines
Au niveau régional, trois observatoires ont été réalisés sur les campagnes de 2021 et 2022 dans le cadre du projet Cap Protéines sur les cultures de pois chiches, pois d’hiver et féveroles.

Des parcelles ont été observées à des stades de culture clés pour alimenter une base de données agronomique, en 2021 sur les pois chiches et en 2022 sur les féveroles et les pois d’hiver. L’analyse de ces données est synthétisée et analysée pour identifier les facteurs limitants et les clés de réussites.
En parallèle, des plateformes de démonstration ont été mises en place et ont donné lieu à des journées de visites et des comptes rendus d’essais.
Plusieurs enseignements sont à tirer. Au niveau des pois chiches, sur l’année 2021, qui a été très humide, le suivi de parcelles a mis en avant l’incompatibilité physiologique du pois chiche avec une humidité marquée en raison de son caractère indéterminé. Les pluies régulières et la chaleur ont aussi été favorables aux maladies pouvant impacter foncièrement le rendement.
Par ailleurs, le mésorhizobium étant absent des sols en Bourgogne-Franche-Comté, l’apport de matière organique, le positionnement du pois chiche dans les rotations et la mise en place de couverts avant le semis sont autant de pistes à travailler pour développer la culture du pois chiche.

Le semoir monograine privilégié

Concernant le suivi de parcelles de 2022 pour le pois chiche, on note que pour son implantation, en agriculture biologique, les agriculteurs privilégient le semoir monograine pour permettre un passage de bineuse si besoin. Cet essai a montré qu’une densité de semis de 150 kg/ha suffit : il n’est pas nécessaire de surélever la densité de semis au risque de créer de la concurrence entre les pieds sur la ligne de semis. Cet essai montre également qu’un semis de pois chiche au semoir à céréales donne de bons résultats, à une densité de semis élevée (200 kg/ha) pour compenser les pertes.
Au niveau des variétés, la variété CDC Orion semble adaptée à la région grâce à sa précocité qui limite sa sensibilité à la sécheresse printanière. Les inoculums du pois chiche sont testés depuis quelques années par Terres Inovia et montrent des résultats prometteurs avec le développement de nodosités. Pour cet essai, les inoculations des semences n’ont pas montré d’effet sur les nodosités. Quelques pieds ont eu des nodosités et cela se retrouve au niveau du rendement qui est supérieur au témoin.

Des rendements corrects en pois, décevant pour les féveroles

Au niveau des pois d’hiver, les rendements sont plutôt corrects au regard de l’année et des conditions extrêmes dans lesquelles se sont déroulés la floraison et le remplissage. Sur les dix parcelles suivies, trois ont été retournées en cours de campagne en raison d’une forte hétérogénéité intraparcellaire.
Pour les parcelles qui sont allées au bout, les rendements varient de 3 à 41 q/ha pour une moyenne de 33 q/ha. La teneur en protéines moyenne des graines mesurée au sein des parcelles de l’observatoire s’élève à 20.7 % (exprimée en % MS). Cette valeur est inférieure de près de 1.5 points à la moyenne nationale des dix dernières années (22.3 % MS – Source : Qualité des graines - Pois Récolte 2021 – Terres Univia).
Cette baisse s’explique en partie par des indices de nutrition en azote (INN) des pois légèrement en dessous des besoins optimaux lors de la floraison. Le manque d’eau a pu freiner la mise en place et l’activité des nodosités lors de l’élaboration des composantes de rendement.
Enfin, pour les féveroles, les conditions d’implantation ont été plutôt favorables. L’automne 2021 est caractérisé par des précipitations régulières, limitant les créneaux de semis possibles et ne permettant pas toujours le bon ressuyage des parcelles, notamment dans les limons. Au sein de l’observatoire, les semis ont été réalisés entre le 13 octobre et le 22 novembre avec une date médiane se situant au 28 octobre.
Il y a peu de semis précoces dans les parcelles suivies, ce qui permet dans la plupart des cas d’éviter le développement trop important de la culture et réduit les risques de dégâts liés aux premières gelées matinales.
Aussi, la maladie la plus visible cette année était la rouille. Les meilleurs rendements au sein de l’observatoire ont été obtenus après deux passages de fongicides contre cette maladie.
Pour les agriculteurs, produire de la féverole pure devient compliqué, beaucoup choisissent alors de la cultiver en association avec des céréales, que ce soit du blé ou triticale.
Concernant le rendement moyen au sein de l’observatoire, celui-ci est de 23 q/ha. Cette moyenne masque toutefois de gros écarts selon les parcelles. Les rendements s’échelonnent de 9 à 42 q/ha. Quoi qu’il en soit, les rendements restent décevants cette année.