Dijon Céréales
L'ambition, à tous les niveaux

Berty Robert
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Productions énergétiques, recherches sur de nouvelles cultures, efficience accrue sur les métiers de base liés aux activités agricoles historiques, montée en compétences sur les nouveaux enjeux : Dijon Céréales aborde 2023 avec une motivation très forte.

L'ambition, à tous les niveaux
Pour Didier Lenoir, président, et Christophe Richardot, directeur général, Dijon Céréales doit être capable de démontrer sa légitimité et sa pertinence dans des domaines très différents mais qui poursuivent un même but : générer de la valeur pour les agriculteurs adhérents.

Un virage se prend, incontestablement, pour la coopérative Dijon Céréales : c’est celui de la production énergétique. Et comme tout virage, il doit se négocier avec prudence et performance. Parce que, pour Didier Lenoir comme pour Christophe Richardot, respectivement président et directeur général de l’entreprise, il ne s’agit pas d’évoluer en oubliant d’où l’on vient. Les deux dirigeants insistent sur ce fait : Dijon Céréales se positionne clairement sur la voie innovante et prometteuse des productions énergétiques en lien avec l’agriculture, mais en restant centré sur les productions alimentaires, qui sont la base de ses métiers. Christophe Richardot a d’ailleurs rappelé les cinq axes de la stratégie interne pour les années à venir :

- le socle agricole historique

- l’agroénergie

- les nouvelles cultures

- les attentes sociétales

- une alliance inscrit en région Bourgogne-Franche-Comté.

Rechercher de la valeur

Pour autant, négliger les évolutions qui se dessinent en matière de productions énergétiques, reviendrait à commettre une erreur économique d’ampleur : « tout ce qui nous motive dans ce domaine, soulignait Christophe Richardot, lors d’une conférence de presse organisée le 5 décembre, c’est la recherche de valeur pour nos adhérents et les productions énergétiques pourront, dans certains cas, générer, cette valeur supplémentaire ». Didier Lenoir le confirme sans ambages : l’entreprise est lancée à pleine vitesse sur ce secteur. Concrètement, cela se traduit sous deux aspects principaux : la méthanisation d’une part, et l’agrivoltaïsme de l’autre. Dans ces deux domaines, en compagnie de nombreux partenaires, Dijon Céréales développe une activité intense. Il y a évidemment le projet Sécalia de méthaniseur implanté dans le nord Côte-d’Or (voir page 14 de ce même numéro). Il vient d’obtenir son permis d’exploitation et le méthaniseur, pour lequel 150 agriculteurs vont fournir de la matière, devrait commencer à fonctionner, début 2024. Par ailleurs, Dijon Céréales s’engage également sur la voie d’un développement d’installations de micro-méthanisation, en lien avec des élevages laitiers. Actuellement, quatre projets de ce type sont en cours de réalisation en Côte-d’Or. Enfin, Dijon Céréales réfléchit également, avec Engie, sur un projet de méthanisation qui pourrait prendre place dans le secteur de Genlis.

Combinaison vertueuse

L’autre grand volet de cette ambition énergétique, c’est l’agrivoltaïsme. Avec TSE, Dijon Céréales est impliqué dans la mise en place de structure de production d’énergie avec panneaux solaires en ombrière. Un premier démonstrateur a vu le jour en Haute-Saône et un second doit être installé en Côte-d’Or, à Verdonnet. Avec TotalEnergies, une autre expérimentation est menée à Channay, toujours dans le nord Côte-d’Or, avec, cette fois-ci, des panneaux verticaux. Dans les deux configurations, le but est de prouver que l’on peut combiner production énergétique et productions agricoles. Au total, d’ici une dizaine d’années, 3 000 hectares devraient être consacrés à l’agrivoltaïsme en BFC, sur des projets dans lesquels Dijon Céréales est partie prenante. Cette combinaison production énergétique-production agricole s’appuie en grande partie sur la recherche et le développement en matière de nouvelles cultures. Une orientation également motivée par la nécessité de s’adapter au changement climatique à l’œuvre. Ainsi, Dijon Céréales cherche à implanter des cultures fruitières, (abricots, pêches) que l’on trouve habituellement au sud de Lyon. Mais cela peut aussi concerner des plantes médicinales ou aromatiques. La coopérative ne s’interdit rien, tout en restant consciente que ces pistes n’aboutiront pas toutes. L’autre grand chantier développé par la coopérative, c’est le traitement de la donnée, collectée auprès de ces adhérents, mais qui doit permettre à terme, de gagner en efficience et de proposer de nouveaux outils de gestion. Cinq spécialistes travaillent sur ce domaine à plein temps, qui pourrait être très prometteur, entre autres, dans une logique d’accroissement de l’autonomie fourragère des élevages. Didier Lenoir et Christophe Richardot sont enfin revenus sur deux points marquant de l’année 2022 : le lancement de la marque Nous Autrement, qui référence aujourd’hui 2 000 produits distribués dans plus de 600 points de ventes en BFC, et les ateliers de la performance : un outil destiné à permettre au personnel de la coopérative de monter en compétences afin d’accompagner au mieux les ambitions nouvelles affichées par Dijon Céréales.

 

Les chiffres de l'année

- Chiffre d’affaires consolidé du groupe Dijon Céréales : 511,9 millions d’euros

- Chiffre d’affaires coopérative : 390,4 millions d’euros

- Collecte 2021-2022 : 894 000 tonnes de céréales

- Nombre de salariés du groupe : 734

- Nombre d’adhérents : 3 431

- Investissements : 6,3 millions d’euros